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Tony Parker, président de l'Asvel depuis 2014, veut ouvrir une nouvelle page de sa carrière dans le basket en devenant entraîneur. (A.Martin/L'Equipe) Basket, Entretien abonné Après avoir été joueur et président, Tony Parker annonce qu'il se lance dans une carrière d'entraîneur : « Mon rêve, c'est de coacher en NBA » Actionnaire de l'Asvel depuis 2009, président depuis 2014, Tony Parker veut désormais changer de cap et retrouver le terrain, dans un rôle de coach. À 43 ans, il se lance cette année dans l'obtention du Diplôme d'État, mais rêve déjà d'un banc de touche en NBA. David Loriot à Lyon publié le 21 août 2025 à 12h55 mis à jour le 21 août 2025 à 15h38 7 minutes
Les moins de 15 ans ont eu une drôle de surprise ce jeudi matin, à la Tony Parker Académie. Si leur coach, Bastien Jacquillard, était bien sur les lattes à 11 heures, un autre homme trônait au milieu du parquet, dans son survêtement gris : le patron de la maison, Tony Parker. C'est lui qui a dirigé la séance d'entraînement. La première de sa nouvelle vie. Car le boss de l'Asvel a « pivoté », comme il dit. Vers un retour aux sources, au premier amour, le terrain. Dans les bureaux depuis seize ans, président de la Vieille Dame depuis 2014, « TP » entame aujourd'hui une nouvelle carrière. Celle de coach. Ce jeudi, sous les regards avisés d'Arnaud Brogniet, responsable du service des techniciens à la Fédération Française de Basket, et Pierre-Olivier Croizat, DTN adjoint en charge du pôle formation et emploi, le quadruple champion NBA (2003, 2005, 2007, 2014) a mené le jeu. Feuille en main et mots francs, il a encouragé la jeune classe, a communiqué, a varié les exercices et les plaisirs, quelques jours avant d'entamer la première session de cours avec ses dix-neuf autres camarades de promotion, au Mans la semaine prochaine, afin d'obtenir son DESJEPS (Diplôme d'État Supérieur de la Jeunesse, de l'Éducation Populaire et du Sport) et son émanation fédérale, le DEPB (Diplôme d'Entraîneur Professionnel de Basket-Ball) en mai 2026. lire aussi Tony Parker sur les finances de l'Asvel : « On investit tous avec la NBA Europe en tête » Dans un projet pleinement accompagné par la FFBB, Tony Parker (43 ans) a de grandes idées, rêve de coacher en NBA et se verrait bien un jour à la tête des Bleus. Mais tout cela est encore très loin. Ce jeudi, en se levant, il s'est dit que c'était le premier jour d'une nouvelle vie. Et peut-être aussi sa dernière saison en tant que président de l'Asvel. Les deux postes ne sont pas compatibles et aujourd'hui le terrain rappelle Tony Parker. « Vous êtes dans le board de l'Asvel depuis 2009, président depuis 2014. N'avez-vous pas le sentiment d'être arrivé au bout du processus ? Ma motivation reste intacte, mais c'est vrai qu'aujourd'hui, j'ai envie de pivoter, de faire autre chose. J'ai envie de changer de carrière. J'aimerais bien commencer une carrière de coach. Je me suis inscrit au DES, je veux passer mon diplôme. Un jour, j'aimerais être entraîneur. J'ai fait ma première séance d'entraînement aujourd'hui (ce jeudi), à l'Académie, où j'ai entraîné les U15. ça confirme ce que je ressens depuis l'année dernière : le terrain m'a manqué. L'adrénaline, le quotidien, tout cela m'a manqué. Je pense que c'est le bon timing pour moi. Cela fait six ans que je suis en retraite sportive et je le ressens en moi. Quand je suis entré sur le terrain, ça m'a rappelé mes camps de basket quand j'étais à Fécamp. En octobre dernier, après ma première discussion avec Pop (Gregg Popovich, son coach aux Spurs entre 2001 et 2018), j'avais senti cette forte envie. Je lui avais demandé conseil, les Spurs m'avaient ouvert les portes en janvier, en février, en mars, où j'avais pu, sur sept, dix jours, tout observer. Ensuite, j'ai discuté longuement avec Zizou (Zinédine Zidane) et Titi (Thierry Henry), qui m'ont convaincu de faire le DES. Parce qu'en soi, je n'en ai pas besoin pour coacher en NBA. Et moi, mon rêve, c'est de coacher en NBA. Mais je me suis dit, pourquoi ne pas retourner à l'école (sourire) ! Cette année, je vais donc passer le DES. J'espère que je l'aurai en mai, pour ensuite commencer une carrière de coach.
Tony Parker a été entraîné durant dix-sept ans par Gregg Popovich aux San Antonio Spurs. (L.Hahn/L'Equipe) Ce n'était pourtant pas du tout dans vos réflexions il y a six ans, au moment de votre retraite ? C'est pour cela que je voulais appeler Zizou. Lui non plus n'avait aucune envie de faire ça quand il a pris sa retraite ! Moi, quand je prends ma retraite, la présidence de l'Asvel me va très bien. Même si parfois, ça me titillait, quand je venais faire un speech dans le vestiaire. C'est le bon timing aujourd'hui. Je sens que je suis prêt. Zizou et Titi m'ont parlé du bonheur que ça procure, tout ce qu'ils ont pu transmettre. La transmission, redonner au basket français, encore plus loin que ce que j'ai déjà fait. J'ai encore beaucoup à donner au basket. Vous parlez de coacher, mais vous parlez déjà de coacher en NBA ! Je ne me ferme aucune porte. Il y a la NBA, la NBA Europe qui va arriver. Pour l'instant, je me dis : je vais passer mon diplôme et on verra en mai, selon les opportunités. Mais l'objectif ultime bien sûr serait d'aller coacher en NBA. Le rêve, c'est d'être « head coach » un jour en NBA. J'ai toujours rêvé en grand. « J'ai été approché par quelques clubs. Mais j'ai préféré faire le choix de me préparer, de passer les diplômes » D'ailleurs, il semble que votre nom ait déjà circulé sur des postes d'assistants dans quelques franchises NBA cette intersaison ? J'ai été approché par quelques clubs, oui. Mais j'ai préféré faire le choix de me préparer, de passer les diplômes. Aux États-Unis, la première impression est très importante et j'ai trouvé que c'était plus judicieux de suivre ce chemin-là. Il ne faut pas brûler les étapes, il faut être humble, respecter la profession, le processus, c'est très important. C'est pour cela que je retourne à l'école, que je repars à zéro. Ça va être marrant d'aller au Mans le 25 août, de retourner au Mercure avec tout le monde, comme quand j'étais en équipe de France jeunes ! Cela m'excite en fait. C'est le premier jour d'école, je commence une nouvelle aventure, une nouvelle ère. J'ai accompli beaucoup de choses dans ma vie et maintenant, j'ai envie de faire cela. Pour ce DES, il faut que vous ayez un mentor, un tuteur, qui seront-ils ? Je travaille main dans la main avec la Fédération, qui m'a fait des propositions. Vincent Collet sera mon mentor et Nordine Ghrib (ancien coach et actuel directeur du développement sportif à l'Asvel) sera mon tuteur. Cela me va très bien. Ce sont deux personnes que je connais bien et qui ont beaucoup d'expérience. Je l'ai déjà dit, Vincent Collet, pour moi, est le meilleur coach de l'histoire de l'équipe de France. Qui de mieux pour apprendre, entre Vincent Collet et Popovich. Je serai bien entouré ! Vous ouvrez une nouvelle vie, mais le coaching ne paraît pas compatible avec votre poste actuel de président de l'Asvel... Pour l'instant, je ne me pose pas la question. C'est clair qu'elle va se poser. Tu ne peux pas faire les deux en même temps, ça c'est sûr ! Pour l'heure, je passe mon diplôme et au mois de mai, j'aurai une discussion avec mes actionnaires. Quoi qu'il arrive, je pense que je garderai toujours un petit pourcentage de l'Asvel, de l'Asvel Féminin. Ce sont mes petits bébés. « C'est clair que si tu te lances dans cette carrière-là, un jour, tu auras envie d'entraîner l'équipe de France, c'est sûr. Mais avant ça, j'ai tellement de choses à faire » Concrètement, vous pourriez donc céder la présidence de l'Asvel à la fin de la prochaine saison ? C'est possible. C'est possible que ce soit ma dernière année en tant que président de l'Asvel et de l'Asvel Féminin. C'est une grosse décision. C'est un vrai choix de vie. Ça fait un an que je réfléchis et je suis sûr de vouloir faire ça. Je suis excité. On peut aussi envisager que vous débutiez votre carrière de coach à l'Asvel, pourquoi pas ? C'est beaucoup trop tôt. Je n'y ai même pas réfléchi. On est très content de Pierric (Poupet).
Pierric Poupet (à gauche) est l'entraîneur de l'Asvel depuis janvier 2024. (A. Réau/L'Équipe) Dans vos ambitions élevées, on peut également pousser jusqu'aux Bleus. Peut-on envisager un jour Tony Parker en sélectionneur de l'équipe de France ? Sur le long terme, bien sûr. Actuellement, l'équipe de France est entre de très, très bonnes mains avec Freddy (Fauthoux). Tout le monde sait que je suis ami avec Freddy, je l'adore, c'est mon gars ! Mais sur du très long terme, pourquoi pas. C'est clair que si tu te lances dans cette carrière-là, un jour, tu auras envie d'entraîner l'équipe de France, c'est sûr. Mais avant ça, j'ai tellement de choses à faire. Il faut que j'aie mon diplôme, que je fasse mes preuves, que je réussisse. C'est tellement loin. Vous êtes le meilleur basketteur français de l'histoire, le diplôme, on va vous le donner, non ? Quand j'ai discuté avec Pierre-Olivier (Croizat) et Arnaud (Brogniet), je leur ai dit d'être cash et sévère avec moi. Il faut que je sois bien préparé. Les gens vont m'attendre au tournant. Je ne veux pas de traitement de faveur. On y va à fond et on me prépare du mieux possible. « Qu'est-ce qui peut arriver ? Que je ne réussisse pas et que les gens critiquent ? Et alors ! Je préfère essayer et ne pas réussir que de me dire ''non, je n'essaie pas '' » Vous serez aussi scruté de très près lors de vos premiers pas de coach ? C'est normal. Je n'ai aucun problème avec ça. Zizou et Titi sont des bons exemples de réussite pour moi et je vais pouvoir partager avec eux. Qu'est-ce qui peut arriver ? Que je ne réussisse pas et que les gens critiquent ? Et alors ! Je préfère essayer et ne pas réussir que de me dire ''non, je n'essaie pas ''. Comment vos frères, TJ et Pierre, tous deux entraîneurs, ont-ils reçu la nouvelle ? Les deux ont été surpris au début, mais finalement pas étonnés. Ils savent combien j'aime le basket, combien je suis passionné. Tous les matins, quand je me lève, je regarde les stats NBA, l'Euroligue, les highlights. Ça les fait rire de me voir retourner à l'école. Ils ne pensaient pas que je le ferais. Quelle sera l'identité de jeu du coach Tony Parker ? Ce sera un mix de tout ce que j'ai appris avec Pop, avec Vincent Collet et après, il y aura ma patte, adaptée au basket moderne. Le basket évolue énormément. Maintenant, ça joue beaucoup plus vite, il y a beaucoup plus de possessions, ça shoote beaucoup à trois points. Il faut prendre tout cela en considération. Je vais construire tout cela au fil du temps. »
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