Benoit Cauet a écrit:
Mouai, j'espère quand même que nos brillants défenseurs iront avec d'autres arguments, on a l'impression, à la lecture de l'article, que le dynamisme et l'attractivité de Caen ne tiennent que grâce à son statut de capitale régionale. Ben putain, c'est qu'il est plus que temps de fermer la boutique, effectivement!
Le coup de la porte d'entrée vers le Royaume Uni, c'est marrant; 36 bateaux par semaine au départ de la Basse Normandie, 29 pour la Haute, 35 pour la Bretagne (une autre porte d'entrée, un peu plus loin). 53 par jour pour le Nord (plus les trains).
20% du trafic mondial passe par la Manche. Et combien s'arrête, déja? Ah! Qu'est ce que ce serait bien si on avait un port et des structures capables de choper du trafic. Genre, ah tiens, Le Havre.
Quand à la situation géographique centrale qui en fait le carrefour idéal entre le Nord et le Grand Ouest, j'imagine que dans le projet, il y a également le rasage intégrale de toutes les liaisons routières et ferroviaires d'un quart de la France et la construction de nouvelles passant par Caen, parceque sinon, on limitera du nord de Pont l'Eveque au grand ouest de Villers Bocage.
"L'insupportable perspective du départ des sièges de décision des institutions privées", c'est quoi cette histoire? La Maïf n'est plus à Niort? Lactalis est parti de Laval? Fleury-Michon a déserté son coin de Vendée? On se déplace encore à cheval, et on n'a pas encore inventé l'e-mail?
Quimper est chef-lieu du Finistère. Quand à eu lieu le transfert des entreprises brestoises chez le voisin? Jamais. L'activité va là où elle peut se développer, avec des outils, des structures, des routes, pas là où on lui dit d'aller d'un coup de plume.
Et juste pour me rafraîchir la mémoire, c'est qui, déja, toutes les institutions privées qui ont leurs sièges à Caen?
"Le niveau d'équipement comparable à celui des plus grandes agglomérations"... C'est juste, si on choisit bien. Genre le Ganil, Cyceron, qu'on a d'ailleurs du mal, étant donné le secteur d'activité, et à l'heure de la communication instantanée, à imaginer pliant les gaules vers une autre ville. Quel intérêt? Pour quel coût? Et sinon, un petit mot sur notre tramway? Sur l'état de notre CHU? Sur nos dessertes ferroviaires?
Le 70e anniversaire du Débarquement, le rayonnement européen, patati, patata. Ok, mais alors Verdun aussi, non? On fait quoi exactement? On construit un avenir? Ou on distribue des récompenses sur les mérites du "mondialement reconnu"? (le Périgord aussi est mondialement reconnu, alors qu'administrativement, il n'existe plus depuis 220 ans. Rassurez vous, les commémorations resteront à Caen, comme le château et les tripes.)
Enfin, j'ai un peu de mal à comprendre. Rouen sacrifierai donc, pour Paris, le Mt St Michel, les littoraux du Cotentin, les bocages du pays d'Auge et les carrières du Harras du Pin, mais Caen mettrai tout ça mieux en valeur (grâce au Ganil et Natixis Interépargne j'imagine). D'un coup de baguette magique, "l'ambition caennaise" (sauvegarde des emplois, au début) devient une nécessité vitale pour toutes les composantes de la région? (dont on ne parle pas du tout avant).
Et dans le cas d'une capitale à Caen, quel avenir pour les falaises d'Etretat? Pour les abbayes de la vallée de la Seine?
D'après wikipedia, la Haute Normandie est la 1er région de France pour la densité des musées, et la deuxième pour la densité en théâtres. Ce dont il faudrait s'enorgueillir pour Caen (offre culturelle, il parait), ils semblent l'avoir encore mieux fait, ces vilains suppôts des méchants parisiens.
Bref, j'aurais aimé un argumentaire plus optimiste, basé sur un projet, pas sur des peurs.
Mais bon. M'en fout, ch'ui breton maintenant.
Pareil (même pour la conclusion).