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Répondre en citant le message  MessagePosté: 05 Sep 2013 11:03 
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Sebmalherbe a écrit:
Comme si j'avais besoin d'un double compte pour dire à Graham que c'est un connard...


:D


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 05 Sep 2013 22:52 
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Y a Estrosi qui est en train de se faire mettre en pièce par Taubira sur France 2. <3


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 05 Sep 2013 23:41 
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Un peu plus tôt, y'a pas eu photo non plus entre Piketty et Molinier-Verdier sur F3 dans le Soir3.


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 06 Sep 2013 10:03 
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Localisation: Sous le chapiteau
Vu ce matin sur Facebook, pour la énième fois, le pathétique comparatif entre 2 familles de 5 personnes, avec des parents qui bossent et d'autres qui touchent le RSA. (Evidemment, pour les premiers c'est le sang, la sueur et les larmes. Et pour les seconds, le Pacifique, une plage d'Hawaï et un Mai Tai dans chaque main). Mon sang n'a fait qu'un tour. Les demeurés qui postent ça sont de grosses merdes incapables de penser autrement que devant leurs écrans. Des connards qui font qu'une Marine Le Pen sera peut-être notre présidente un jour. Des abrutis pour qui j'ai le plus profond et mépris. (Mais qui me foutent bien en colère quand même).

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"Life's a bitch and then you meet one."


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 06 Sep 2013 10:26 
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Cinq enfants, comme si c'était la norme aujourd'hui en France. Y'a 40 ans je dis pas, les familles nombreuses étaient fortement représentés.

Mais par contre avec cinq mômes, les allocs ça doit bien tomber quand même. Quand tu vois le nombre qui font le troisième quand ils achètent ou fond construire. Ouais parce que à partir de trois enfants, le système fait que ça devient quand même pas dégueu, faut pas le nier.


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 06 Sep 2013 10:31 
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C'est pas degueu et ce sont les mêmes qu'on soit au RSA ou qu'on paye l'ISF.

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backbiter a écrit:
Cinq enfants, comme si c'était la norme aujourd'hui en France. Y'a 40 ans je dis pas, les familles nombreuses étaient fortement représentés.

Mais par contre avec cinq mômes, les allocs ça doit bien tomber quand même. Quand tu vois le nombre qui font le troisième quand ils achètent ou fond construire. Ouais parce que à partir de trois enfants, le système fait que ça devient quand même pas dégueu, faut pas le nier.


les allocations familiales n'ont rien a voir avec tes revenus, elles sont égales pour tous, un ingénieur avec 5 mômes ou un ouvrier avec 5 mômes va percevoir la même chose

on se renseigne SVP

edit, y a 40 ans c’était pas la pratique courante d'avoir 5 enfants, pareil on se renseigne !

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Comme dirait l’autre, « ça durera ce que ça durera » mais comme disait ma grand-mère, « ce qui est pris n’est plus à prendre ».


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Y'a 40 ans, oui les familles de 5 enfants ou plus étaient très représentés, je dis pas que c'était la norme mais très courant. Mais y'a 40 ans, y'avait pas toutes les allocs qu'il y a maintenant.

Etant issu d'une famille de 7 enfants, je sais de quoi je parle. Dans les années 70, les familles de 5 enfants ou plus étaient courantes.

Quand aux allocs familiales non soumise aux revenus (c'est bien un problème d'ailleurs, on devrait peut être commencer par la), je suis au courant merci, pas la peine de prendre cette air méprisant en me disant "on se renseigne".


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Localisation: Zoranie
tu viens du Nord Pas de Calais ?

Image

Tableau 1 - Évolution de la structure des familles avec enfants de moins de 25 ans de 1975 à 2008

Image

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Les cons de droite faut tous qu'ils nous racontent leurs vies ?
Je sais que y'en a qui sont pour, moi ça me casse les couilles les mecs qui ramène tout à leurs nombrils.

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Vous aimez le lait ?


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backbiter a écrit:
parce que à partir de trois enfants, le système fait que ça devient quand même pas dégueu, faut pas le nier.


S'il faut se coltiner 3, 4 ou 5 gosses à longueur de temps pendant des années, supporter toute l'organisation et les sacrifices physiques que ça demande, pour gagner un peu de thunes... Qui ne seront rien à côté de ce que coûteront les études de chacun et leurs caprices d'ados du 21ème siècle !

Non merci. Tu parles d'un bon plan.
Ca me fait marrer ces postulats. C'est comme dire "on gagne presque autant à ne rien foutre", comme si c'était le rêve absolu de quémander un max de minimas sociaux pour se la couler douce dans un HLM sordide de la banlieue de Beauvais... Putain mais la gueule des ambitions. La gueule du rêve. Si certains se servent des alloc' pour acheter une tablette tactile à leur petit dernier de 4 ans et 1/2, j'en suis triste et désolée mais ça ne suffit pas à me faire envier une seconde le statut de ceux qui vivent grâce à l'Etat. Ni à me faire regretter ne serait-ce qu'un chouïa notre système (foireux mais vaguement) solidaire.

Marie, "ni enfants ni maison (ni tablette tactile)"

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D'ailleurs, ça peut être intéressant de comparer ces chiffres sur le nombre d'enfants "final" par famille, par période mais ça doit pas être simple à obtenir (le nombre d'enfant par femme née par tranche d'années, peut-être ?) Parce que dans les 40.2% de famille qui avaient 1 seul enfant en 1975, il y en avaient bien quelques unes qui en avaient 4 ou plus en 1982. Avant d'en avoir 4, faut généralement en avoir 1, 2 et 3.

Il me semble, mais je n'ai pas les chiffres ni rien, que la différence se situe surtout entre le 2e et 3e enfant. C'est toujours ce que j'ai entendu. Cela dit, comme le dit très bien Marie, à moins de faire de tes gamins des pestiférés qui mangent au pain sec et à l'eau et qui vont à la mine dès qu'ils commencent à marcher, ça doit quand même pas bien être rentable. Le souci, c'est que les gens voient ce qui rentre, pas forcément ce qui sort. Ça doit être psychologique. Un peu le même principe que si on déduisait l'IR à la source. Ce serait la même chose au final, mais psychologiquement, avec un net moins important, les gens se sentiraient plus pauvre.


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Huisgonde a écrit:
Il me semble, mais je n'ai pas les chiffres ni rien, que la différence se situe surtout entre le 2e et 3e enfant.


Tout à fait, 2 enfants, t'as juste les allocs familiales. A revenu égal (salaire médian 2800 à 3000 dans le couple), à partir du troisième, t'as la prime de rentrée scolaire, Allocation logement, Prime de déménagement ou de vacances (oui, oui une semaine par an).

Je ne te parle pas des bourses scolaires. Avec l'exemple que je donne ci-dessus (2800 à 3000 dans le foyer), avec 2 enfants nada, à partir du troisième oui.

Bref tu as à revenu égal tout une panoplie de droits que t'ouvre un troisième enfants que tu n'auras jamais avec 2. maintenant si c'est être un méchant fachos de droite que de le dire, admettons, bien que je ne vote pas à droite mais bref.


Dernière édition par backbiter le 06 Sep 2013 15:53, édité 2 fois.

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Répondre en citant le message  MessagePosté: 06 Sep 2013 11:40 
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backbiter a écrit:
Huisgonde a écrit:
Il me semble, mais je n'ai pas les chiffres ni rien, que la différence se situe surtout entre le 2e et 3e enfant.


Tout à fait, 2 enfants, t'as juste les allocs familiales. A revenu égal (salaire médian 2800 à 3000 dans le couple), à partir du troisième, t'as la prime de rentrée scolaire, Allocation logement, Prime de déménagement ou de vacances (oui, oui une semaine par ans).

Je ne te parle pas des bourses scolaires. Avec l'exemple que je donne ci-dessus (2800 à 3000 dans le foyer), avec 2 enfants nada, à partir du troisième oui.

Bref tu as à revenu égal tout une panoplie de droits que t'ouvre un troisième enfants que tu n'auras jamais avec 2. maintenant si c'est être un méchant fachos de droite que de le dire, admettons, bien que je ne vote pas à droite mais bref.


je n dis pas que t'es un facho mais un gosse c'est pas gratos pour son éducation, un 3eme ça coute et pas que sur le frigo

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Un papier de Nicolas Duvoux, un sociologue, paru dans le monde en juin 2012 synthétisant des choses pertinentes sur la lutte contre la pauvreté, la solidarité, l'assistanat tout ça:

Citation:
Comment réinventer la solidarité

Le défi pour le gouvernement consistera à réconcilier la lutte contre la pauvreté et la lutte contre la précarité. Surtout chez les jeunes


De la dynamique qui l'avait porté au pouvoir en 2007 à l'entre-deux-tours de la présidentielle, le discours politique de Nicolas Sarkozy aura été marqué par la stigmatisation des assistés. Ceux-ci n'ont cessé d'être désignés comme boucs émissaires de toutes les colères et de toutes les frustrations prêtées aux travailleurs modestes qui n'arrivent plus à s'en sortir, mais sans pour autant bénéficier de l'aide de l'Etat.

Nicolas Sarkozy s'est fait le héraut du ressentiment des couches populaires envers des assistés qui se trouvent juste au-dessous d'eux dans l'espace social. Sans retenue ni ménagement, il a entretenu, exploité, élargi une faille qui existe bel et bien, au sein même des catégories les plus modestes, entre ceux qui émargent dans les systèmes publics d'assistance et ceux qui vivent d'emplois précaires.

De ce point de vue, sa présidence a entériné la fin du consensus républicain autour de l'assistance. La réforme portant création du revenu de solidarité active (RSA), votée le 1er décembre 2008, de manière symbolique vingt ans jour pour jour après la création du revenu minimum d'insertion (RMI), avait pour fonction de tourner officiellement la page. Malgré celle-ci, la promesse de faire reculer la pauvreté d'un tiers en cinq ans n'a pas été tenue.

Au contraire, avec 8,2 millions de pauvres (13,5 % de la population en 2009), chiffre en augmentation et dont l'évolution future risque d'être encore plus dramatique du fait de l'augmentation continue du chômage et de la précarité, la question sociale s'inscrit au premier plan des enjeux qui attendent le nouveau pouvoir.

En matière sociale, Nicolas Sarkozy laisse un héritage à la fois politique et institutionnel que le président nouvellement élu, François Hollande, devra profondément amender s'il veut mettre en oeuvre la politique de justice sociale, centrée notamment sur la jeunesse, qu'il a mise au coeur de son ambition pour la France. Pour le comprendre, il faut d'abord rappeler dans quelle dynamique sociale et politique les réformes sociales de Nicolas Sarkozy se sont inscrites avant d'en mesurer les effets et d'en déduire les défis du quinquennat qui s'ouvre.

Depuis trois décennies maintenant, la situation du modèle français est marquée par la déconnexion profonde entre deux piliers de la protection sociale. Il y a d'un côté l'assurance, celle des travailleurs, reposant sur les cotisations et les institutions de sécurité sociale, et de l'autre l'assistance, celle des pauvres, financée par l'impôt et placée sous conditions de ressources. L'indemnisation des grands risques sociaux définis après-guerre d'un côté, les prestations compensatoires de « solidarité » qui n'ont cessé de s'étendre depuis la création du revenu minimum d'insertion (RMI) en 1988 de l'autre.

Les résultats du RSA, trois ans après sa création en 2009, ne sont pas à la hauteur des espérances. Ce dispositif a-t-il cependant permis de mettre en fin à la stigmatisation de l'assistanat ? Rien n'est moins sûr, les diatribes du ministre des affaires européennes Laurent Wauquiez sur le « cancer de la société française » en mai 2011 et la fin de la campagne électorale ont marqué la résurgence d'une tension fondamentale et qui ne disparaîtra pas avec l'arrivée de la gauche au pouvoir. Avant d'invoquer, sans doute trop rapidement, « l'insécurité culturelle » ou « identitaire » dont le vote Front national serait le symptôme, la persistance d'un malaise vis-à-vis de l'assistance au sein même des couches sociales qui en sont les plus proches doit nous conduire à identifier les défis du prochain quinquennat en matière sociale.

Tout le défi pour le gouvernement est en effet de réconcilier lutte contre la pauvreté et lutte contre la précarité. Comment apporter du soutien à ceux qui sont privés d'emploi sans susciter le ressentiment des travailleurs précaires ? Comment recréer de la solidarité sans accroître les brèches qui ont été ouvertes et sciemment élargies entre pauvres et moins pauvres ?

Ces défis obligent la gauche à un aggiornamento profond par rapport à des politiques (RMI, couverture-maladie universelle, etc.) qui constituent une grande partie de son héritage en matière sociale lors des périodes où elle a exercé le pouvoir. Sans renier ces aides, il faut les réinscrire dans une ambition plus globale de solidarité, qui ne se limite plus à l'assistance, qui est à la fois insuffisante pour ceux qui la reçoivent et insupportable pour ceux qui en sont privés pour quelques euros de trop. La lutte contre la pauvreté passe d'abord par la fin des discriminations dues à l'âge en vigueur actuellement. En France, aujourd'hui, les 18-25 ans sont les plus touchés par la pauvreté.

Frappés par le chômage dans des proportions près de deux fois supérieures à celles des autres catégories d'âge, dépourvus de toute aide de grande ampleur, les jeunes sont les grandes victimes d'une protection sociale qui distribue d'abord la richesse vers ceux qui ont acquis les positions les plus solides et vers les générations qui ont bénéficié d'une présence stable sur le marché du travail. Pis, avec le quotient familial, ces jeunes sont considérés comme devant être protégés par le biais de leur famille.

Or les inégalités entre celles-ci sont très fortes. La famille comme instrument de solidarité pour les moins de 25 ans constitue une injustice notoire. Il faut, pour pallier l'inéquité dans la redistribution occasionnée par le quotient familial, le réformer et ouvrir le RSA à la majorité civile (18 ans) sans créer de dispositif spécifique qui étiquetterait négativement les jeunes. La pauvreté qui sévit dans cette catégorie de la population l'exige. Le principe de la lutte contre les discriminations l'impose.

Plus largement, la « défamilialisation » de la protection sociale, avec la création d'un service public de la petite enfance, reste un des enjeux cruciaux pour réconcilier activité (des femmes notamment) et solidarité dans des conditions qui n'identifient pas la reprise d'emploi à une punition pour des allocataires soupçonnés de paresse. A côté de cette première démarche d'extension du RSA aux jeunes sans travail et sans protection, une autre réforme doit être menée : il s'agit de substituer la fiscalité à l'assistance pour lutter contre les bas salaires.

Comme Dominique Méda et ses collègues l'ont expliqué (Le Monde du 21 avril), le non-recours aux dispositifs d'assistance parmi les travailleurs modestes (mesuré par le taux de non-recours de plus de 60 % au RSA) incite à la plus grande prudence vis-à-vis d'une extension du RSA. C'est par la fiscalité, en s'adressant au citoyen, qu'il sera possible de pallier la déstabilisation croissante des strates inférieures du marché du travail.

Enfin, les débats sur l'élargissement de l'indemnisation du chômage et la flexisécurité doivent être repris pour réinscrire la protection sociale dans une dynamique d'universalisation et d'adaptation au nouveau cours économique. Les années 1990 et 2000 ont été marquées par des réflexions intenses sur la manière de réarticuler la protection sociale, conçue pour protéger l'emploi industriel d'un salarié masculin, avec les enjeux de la tertiarisation, de la flexibilité croissante des parcours d'emploi et avec l'éclatement des formes familiales du fait de l'augmentation du nombre de séparations. La protection sociale française doit se réorienter pour s'adapter à la nouvelle conjoncture économique. Elle doit se tourner vers la personne et moins sur le statut d'emploi.

Elle doit tendre vers une plus grande égalité dans l'attribution des ressources. Cela vaut pour l'éducation, où les inégalités territoriales restent massives, cela vaut pour la formation continue, qui doit être mise au service de la mobilité sociale des moins qualifiés et non de l'excellence d'une mince couche de travailleurs hyperproductifs. Les défis sont immenses et ils traversent toutes les « questions », de genre, de ségrégation territoriale, de discrimination ethnique, de génération, qui ont émergé ces dernières années. La pauvreté est plus forte chez les femmes, plus concentrée dans les quartiers défavorisés, et elle frappe plus les étrangers.

Elle est plus prégnante chez les jeunes et les actifs, mais elle remonte chez les personnes âgées. Elle est toujours plus sévère chez les moins qualifiés. Elle doit donc être au coeur de tous les pans de l'action publique et non réduite à une maigre assistance qui permet à peine d'assurer la survie de ceux qui la reçoivent. La lutte contre ce phénomène doit s'inscrire dans la réflexion sur la réforme de chaque pilier de la protection sociale.

Si une partie de la population doit être aidée, soutenue, l'assistance ne peut et ne doit plus être utilisée pour pallier les failles et les inégalités croissantes de notre système de protection sociale. La solidarité est nécessaire. Elle sera d'autant plus légitime qu'elle ne sera utilisée que dans les situations de grande pauvreté, en laissant aux protections universelles contre les risques sociaux le soin de prévenir l'entrée dans une citoyenneté sociale plus faible et moins légitime, avec tous les effets corrosifs, individuels et collectifs, que cette « chute » entraîne.

A l'aube d'un nouveau quinquennat marqué, espérons-le, par une lutte déterminée contre la précarité et la pauvreté et, à tout le moins, par la fin de la stigmatisation des assistés à qui des devoirs croissants n'ont cessé d'être imposés, il ne semble pas inutile de rappeler que c'est d'abord par des protections générales qu'une société lutte le plus efficacement contre ces fléaux, dont rien n'assure qu'ils soient des reliquats du passé ou des effets temporaires de la crise.

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« Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons. »
Влади́мир Ильи́ч Улья́нов
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