Ouest-France :
Caen s’installe dans le fauteuil de leader
Ligue 2. Caen-Bastia (2-0). Le choc au sommet a tourné en faveur des Normands, fort logiquement. Ils ont remporté leur 3e match à domicile.
« C'est un concurrent direct pour l'accession. Mieux vaut le voir trois points derrière que trois points devant », annonçait Anthony Deroin. C'est fait. « En plus, pour monter, il faut qu'on engrange un maximum de points à la maison », insistait le meneur de jeu calvadosien. Sans faute là aussi. Avec trois succès à d'Ornano, Caen a fait le plein à ce jour. Le choc au sommet du début de championat a tourné, hier, en sa faveur, fort logiquement. Avec 13 points en cinq matchs les Caennais trônent dans un fauteuil de leader qui leur va bien. Largement dans les clous d'un candidat annoncé à l'accession.
Un homme averti en vaut deux. Une équipe de foot prévenue aussi a une logique tendance à opter pour la prudence. Pris de vitesse l’an passé à d'Ornano, le bloc bastiais avait, cette fois, décidé de se positionner plus bas. Et, somme toute, logique entre deux leaders, Corses et Normands semblaient se craindre. Tout le monde restant en place, les occasions n'étaient pas légion en début de match. Les tentatives d'ouvertures caennaises étaient louables mais sans succès. Pour réveiller le public il fallait que, sur un service de Florentin, Mazure s'écroule clans la surface (22'), Aidé ? Pas pour l’arbitre, monsieur Derrien.
Cela piquait les Caennais au vif. Si Leca devançait Compan sur l'ouverture de Deroin (24'), il était battu sur une inspiration Seube-Mazure-Florentin (32'). Mais Jarjat sortait à un mètre de sa ligne le plat du pied du dernier nommé. Gouffran s'essayait à une frappe lointaine(37’). Caen y mettait du mouvement, récitait ses gammes offensives, et, au fil des minutes, augmentait son emprise devant des Bastiais enclins à laisser faire.
Cela finissait par payer, la tête de Gouffran frôlait le cadre (43'). Pas le coup de boule d'Hengbart qui devait s'y prendre à deux fois sur le coup de pied arrêté de Deroin (1-0, 49'). Sa première tête échouait sur Gouffran qui lui remisait d'un retourné, La seconde était la bonne, malgré les protestations de Leca et Casoni pour une charge du latéral gauche normand sur le gardien insulaire. Caen régalait, Mazure manquait de profiter d'une talonnade de Deroin dans la surface (54'), Gouffran faisait le plus dure en dribblant le gardien corse avant de pousser trop loin un ballon récupéré par Maire (69’). Sans conséquence, Ben Saada (79') et Gomez (84'), côté corse, échouaient dans leurs tentatives respectives. Lemaître manquait une balle de doublé (89'), pas Lilian Compan. Servi par Gouffran dans les arrêts de jeu, il résistait à charge de son défenseur pour tromper Leca (2-0,90'+2). Un travail sacrément propre des Caennais.
David GUEZENNEC.
Gouffran s'est mis en quatre
Le jeu et les joueurs. A l'image du milieu droit caennais, c'est l'énergie et la pugnacité des joueurs malherbistes qui a fait la différence.
PLANTÉ (6,5/10) : un seul vrai arrêt à effectuer de la partie, mais pas n'importe lequel. S'est magnifiquement détendu pour aller chercher la frappe de Gomez qui partait pour sa lucarne gauche (83').
HENGBART (7) : toujours à l'aise dans sa défense sur F. Mendy et décisif sur le but où il a sauté plus haut que tout le monde (49'). Efficacité maximale dans le jeu offensif, puisque c'est une des seules fois où il est monté.
THIAM (6) : intraitable dans le jeu aérien, aussi bien en défense qu'en attaque, puisqu'il est impliqué dans le but. Un usage peut-être un peu trop systématique des balles longues dans la relance.
SORBON (7) : le jour et la nuit comparé à Amiens. Toujours appliqué et vigilant face à Meslin et Ben Saada.
SEUBE (7) : très complet. Son ailier, Barthélemy, n'a pas vu le jour, et même Ben Saada a eu des difficultés quand il venait dans sa zone. Inspiré également sur le plan offensif dans ses bonnes ouvertures dans les intervalles, notamment à destination de Mazure. Dommage, simplement qu'il ait été averti (23').
PROMENT (6) : une grosse activité dans la récupération, comme d'habitude, mais peut-être un ton en dessous de ses prestations précédentes. Il faut dire qu'il avait en face deux sacrés clients avec, alternativement Ben Saada et Camadini. Remplacé par LECA (75').
GOUFFRAN (7,5) : a mis un peu de temps à rentrer dans la partie, mais a, ensuite, fait tellement de misères aux Corses. De l'énergie à revendre, parfois trop d'ailleurs, comme sur cette explication avec Maire (69') où il a trop tardé à tirer. Mais il a excellé dans le rôle de passeur décisif avec deux réalisations, dont une très acrobatique.
DEROIN (6,5) : excellent dans la récupération, mais aussi précieux dans l'accélération du jeu. Il a toujours bien fait vivre le ballon, comme à la 65' où il s'offre un une deux brésilien avec Mazure. Compte-tenu du nombre de ballons touchés, il pouvait bien se permettre de manquer quelques ouvertures.
FLORENTIN (6,5) : tour à tour passeur (23') et finisseur, bien en jambes dans ses courses, il lui aura, peut-être, juste manqué un chouia de chance comme sur son plat du pied (31') que Jarjat sauve sur la ligne. Remplacé par Lemaître (83').
MAZURE (6,5) : de très bons appels en profondeur, mais un sérieux client en face avec Maire. Auteur de beaucoup de bons décalages et de beaux mouvements avec Seube et Deroin. Remplacé par Samson (72').
COMPAN (7) : un peu trop discret en première période, bien pris par Jarjat. Mais sa persévérance dans les décrochages et les remises a fini par payer (90'). Il conforte son statut de meilleur buteur caennais.
Christophe LEHOUSSE.
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