Je suis allé voir
Quelques heures de printemps de Stéphane Brizé dont je n'avais vu aucun des précédents films, c'est construit autour du duo Hélène Vincent (la mère Le Quesnoy dans la vie est un long fleuve) et Vincent Lindon.
En gros Lindon est le fils d'Hélène Vincent, il sort de taule et va squatter chez elle qui a un cancer qu'elle a négligé de traiter à temps.
Le film est sec, les persos sont secs, c'est terne, étriqué et plein d'une frustration et d'une colère sourde.
On apprend à les connaitre, à les subir, à situer qui ils sont l'un pour l'autre au delà de leurs liens familiaux. Les persos sont écrits pour eux même, la règle voudrait qu'ils donnent une satisfaction au spectateur en résolvant leurs problèmes à l’américaine mais non, rien de tout ça, ici c'est pas le propos. Si tu veux du Broadway tu peux rentrer chez toi.
Faut se préparer comme elle se prépare, se résigner comme elle se résigne, dans le désarroi, la fierté, la solitude et l'impossibilité chronique de communiquer.
Tout le film existe pour que le dénouement soit vraiment transmissible, je veux dire intellectuellement et émotionnellement compréhensible, que la scène prenne toute sa place et toute sa force.
Moi ça m'a foutu par terre, il m'a fallu une petite demi heure pour m'en remettre après le film tellement chuis payday.
Bref c'est un film puissant et c'est peu de dire que j'ai été impressionné par les acteurs et la réalisation, la zique est composée par Nick Cave ce qui est toujours gage de qualité.
Ça fait un peu penser à un Haneke à la française, d'ailleurs apparemment le prochain Haneke va tourner autour du même thème. Je vous le recommande, c'est pas un cadeau mais ça peut être pour vous ce que ça a été pour moi, une expérience cathartique empreinte de justesse et de vérité, sans concession.
Un truc qui fait du bien et qui est bien fait.
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« Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons. »Влади́мир Ильи́ч Улья́нов
This is such a mind fuck.