Les personnages et situations racontées par Harry Crews sont tellement exotiques pour nous et extrêmes qu'elles en sont drôles. Après, il faut lire avec un certains détachement, sinon c'est comme un bon whiskey, si tu t'attends à du Canada Dry, ça te tord les boyaux. Le sud profond est magnifique (en littérature, au moins).
Si vous avez apprécié le terrible Raisins de la colère de Steinbeck, ça va le faire tranquille.
Dans le style tranche de vie, drôle, avec de bons losers, il y a l'excellent Michael Collins, avec par exemple
Les profanateurs.
Dans un genre différent, il y a deux bouquins lus cet été qui sont extrêmement bons :
La tristesse du samouraï, de Victor Del Arbol, où des évènements pendant la dictature franquiste vont ressurgir pendant les années 80. Les traumatismes enfouis ont la vie dur. C'est tout bonnement génial.
En plus drôle, il y a
Le gang de la clef à molette, d'Edward Abbey, où un groupe d'éco-terroristes soixante-huitards vont passer du saccage de panneaux publicitaires ou de petites provocations contre le leader spirituel d'un groupe de mormons, à une toute autre échelle : faire péter des trains, un barrage hydro, etc... sur le territoire desdits mormons. Actions terroristes presque minutieuses, personnages savoureusement foutraques, fuite spectaculaire dans les décors arides et majestueux du Colorado désertique... c'est connoté années 70, mais c'est franchement subversif (un culte à Ed Abbey est toujours vivace aux US), drôle et savoureux.
Sinon, La Richosette s'est régalée avec Manituana. On attend toujours le retour de beau-papajacques.