Je ne pratique pas le Bear. Mais je note Eon.
Sinon, la suite tant attendue (s'pas ?) :
Le sabre des Takeda, d'Inoue Yasushi ; Japon du XVIè siècle, batailles, samouraïs, honneur et tutti quanti ; 340 p.
(spéciale dédicace aux tremblements de terre de force 7) Inoue a tiré de l'Histoire japonaise un personnage mystérieux, difforme, atrophié et ambitieux, attaché aux services de la maison Takeda, l'une des plus ambitieuses de ce Japon morcelé où la force, la ruse et l'honneur sont les seuls moyens de survivre et d'étendre son territoire. Il a brodé autour des zones d'ombre qui persistent sur son histoire réelle pour narrer une légende prodigieuse sur laquelle souffle un vent épique et mystique. C'est beau, parfois poétique, toujours fluide et réellement passionnant. Une bonne pioche, uniquement tentée sur la foi des commentaires amhazon. Comme quoi. (ça vaut bien un séisme de force 7)
Le cavalier suédois, de
Léo Perutz ; ambiance des grands chemins, substitution d'identité, fantastique.
En voilà un chef d'oeuvre ! Voici un incroyable roman d'une force et d'une subtilité rares. En Prusse et en Pologne, où règne en cette Renaissance superstitieuse un féodalisme religieux écrasant, on suit l'histoire de deux hommes dont les vies vont être transfigurées par l'ambition et la ruse de l'un des deux, et la couardise apparente de l'autre, pour créer le mythe unique du Cavalier suédois. Une construction diabolique, une fluidité du récit et une beauté d'écriture sans pareil nous font plonger dans ces vies trop grandes pour leurs personnages. Et cette fin... d'une beauté saisissante et d'une remarquable intelligence. Un sacré coup de coeur.
La France tranquille, d'
Olivier Bordaçarre ; l'étroitesse d'esprit à son comble, et conséquences, dans une petite ville de province.
Voilà un livre offert par le gros bonhomme rouge (merci Père No Hell !). Il est sympa ce bonhomme. Mais heureusement qu'il me l'a offert à moi et pas à un petit commerçant de Dreux ou autre ville recroquevillée sur elle-même (je dis Dreux parce que je connais bien, et que). Nan parce que le Bordaçarre n'y va pas par quatre chemins : la paranoïa, les préjugés et autres petites étroitesses d'esprit faciles sont la mort de notre Société, et peuvent mener à un extrême dont on ne veut pas forcément quand on sait tout ce qu'il représente. Alors voilà, c'est une charge frontale, globale, caricaturale, sûrement trop démonstrative et didactique, mais tellement proche de ce que je pense (honteusement) de cette petite bourgeoisie des petites villes de (petite) province, que ça fait du bien par où qu'ça passe. Lisez La France tranquille, et faites-vous plaisir en voyant sous vos yeux se dérouler votre pire cauchemar pour notre Société, et ça paraît tellement réel, tellement loin de toute fiction imaginée, que ça fait froid dans le dos. Même si j'ai préféré Préparer l'enfer de Di Rollo, et en attendant de lire Le bloc de Leroy que le gros rougeaud m'a également offert (ouf, il a évité ma concierge xénophobe et premier degré !), j'en conseille sa lecture aux personnes de gauche, exclusivement, la mauvaise foi subjective que ce livre étale est tout sauf convaincante, mais fait franchement du bien.
Et là je prends un pied total dans La Religion de Willocks (que certains adulent ici, merci à eux du conseil).