Bon, sinon, puisque je suis lancé, quelques avis sur quelques lectures récentes (choisies). Je commence par un vrai coup de coeur.
Polar :
Aller simple, de Carlos Salem.
Voilà une vraie sucrerie, assez typique des polars hispanophones souvent décalés faits de truculence, de quiproquos, de piques acérés contre l'individualisme et de personnages savoureux.
A travers une épopée autour de Marrakech, on a là un vrai bijou follement drôle, dès les premières pages, où le héro est un pur raté magnifique, où l'on croise Carlos Gardel (ou du moins un type qui lui ressemble... à moins que), un roi de la débrouille ex-révolutionnaire ex-homme d'affaire mais un vrai et sympathique salopard ; y a du sexe, pas mal, du foot, beaucoup et un espion bolivien (ça vous en bouche un coin, ça, hmm ?).
C'est énorme, et c'est digne d'être porté au pinacle aux côtés de PI Taïbo II. Il vient de sortir, en Actes Sud, une nouvelle production de Salem, Nager sans se mouiller (dans laquelle il y a l'air d'avoir pas mal de libertinage, également). Hâte qu'il sorte en poche, mais vais-je savoir attendre ?
Pleins d'avis dithyrambiques sur le net, Tenou va vous montrer comment les chercher.
SF :
La vie en temps de guerre, de Lucius Shepard.
Je connaissais le Shepard excellent nouvelliste, là il m'a scotché avec, si ce n'est un chef-d'oeuvre, du moins un excellent roman. Certains, en ces temps du futur, ont des pouvoirs psychiques, mais ce qui importe surtout c'est cette (inter)minable guerre en Amérique centrale, où les US perpétuent un statu quo ultra violent à des fins moyennement avouables.
C'est de l'excellente SF d'anticipation, teintée de fantastique.
D'autres avis,
là ou
là, ou
encore là.
Fantasy :
Le guerrier prophète, de R. Scott Baker(Le Prince du néant, tomme 2/3).
La suite de l'excellent Autrefois les ténèbres est encore une fois une pièce maîtresse. De la Fantasy de haute volée, avec un décor soigné, une réinterprétation des guerres de religion (bien terrestres, celles-là) et un système de magie spectaculaire et mature. Les personnages (masculins, au moins) sont complexes, psychologiquement travaillés, tordus à souhait et pas un poil ni manichéens, ni caricaturaux. Y a bien quelques longueurs, mais qui servent, la plupart du temps, un propos intelligent, limite intellectuel.
Un énorme moment de plaisir. Le tome trois ne va pas trop tarder à être lu...
Ils sont d'accord, en tout cas pour le tome 1 (feignasses de critiques)
ici et
là.
Un seul a critiqué la série complète, de manière exaltée, c'est le pourtant prudent
Arkady knight du Cafard cosmique.
En ce moment, je me régale (encore !) dans Le poète de Connelly. Je me suis laissé tenté par cette auteur survendu... et bien m'en a pris ! (avis à venir)