Allez, des ptits CR du Richos (qu'avait un peu disparu d'la circu m'direz-vous... et vous n'auriez pas tord, mon brave).
Alors d'abord Dennis Lehane, un auteur franchement apprécié depuis Shutter Island dont s'est récemment réjoui le (Ptit blanc-) Dio récemment :
Un dernier verre avant la guerre.
on s'immerge dans l'enquête menée par un duo de privés arrachés d'un quatier sordide de Boston et réfugiés, pour bosser, dans le clocher d'une église désaffectée. Le démarrage est un tout petit peu poussif, mais une fois l'enquête enclenchée (vers la 100ème page : un mort - un blessé), c'est alors un vrai bonheur. L'intrigue en elle-même suffirait à en faire un excellent bouquin, mais si on y ajoute une réelle épaisseur des persos, de leur histoire, de leur psycho qui leur bâtissent un charisme hors norme, on tient alors un pur polar noir de la meilleur engeance.
Le ton qui, dans les premières pages ne semble guère se démarquer d'un Crumley ou d'un Bruen, prend alors son envol et donne une saveur empathique aux aventures de Patrick Kenzie et Angie Gennaro.
Y a du politicard nauséeux, du macreau bien pourri, un meneur de bande bien impitoyable, tous aussi machiavélique. Y a du racisme anti-noirs, anti-blancs, anti-irlandais, anti-pauvres, anti-riches, anti-cons... Un traitement de ces épineuses idéologies sur le fil du rasoir, mais toujours bourré d'humanité.
Au final, je l'ai préféré à Crumley et il est largement au niveau de Bruen, même si le traitement littéraire-populaire est plus marqué chez Bruen. Incontournable.
Ensuite, un bouquin mythique trop peu épais de Régis Messac (idéologue pacifiste d'avant-WW2 probablemant mort à Sobibor... les nazis n'appréciant que moyennement son militantisme) au nom improbable :
Quinzinzinzili.
C'est du post-apo désabusé, lucide sur l'incapacité humaine à se remettre en question et à rebondir une fois le fond atteint, sans aucune complaisance envers les travers humains que la civilisation ne parvient pas à dompter (alors quand y en a même plus, de civilisation...). C'est cynique, ultra-lucide et follement drôle. La plume de messac est étonnante de modernité (c'est écrit en 1938, je crois).
In chef-d'oeuvre, un vrai. Incontournable (bis). Et si vous aimez pas, m'en fout ! Quinzinzinzili ! Quinzinzinzili !
J'eus cité par le passé
World War Z de Max Brooks(fils de Mel), mais ne vous en fis aucun CR. En voici un court : Incontournable (ter).
Pourquoi ? me direz-vous. D'abord on dit s'il te plaît mon Richos. Ensuite, parce que vous en connaissez beaucoup des bouquins qui vous narrent au travers de témoignages de survivants à travers le monde et les conditions sociales, allant croissant dans l'intensité, la Guerre totale que l'humanité, bien arrogante et incapable d'anticipation, a mené aux Zombies ? Les Zombies (ou Z ou Zacks ou Goules ou G) qui sont issus de l'infection virale qui a contaminé la planète et qui sont en fait des morts revenus à la vie, ces cons, au lieu de mourir paisible. Du coup, chaque fois qu'un Zack dégomme un sain, ça fait -1 chez toi et +1 chez lui, par contre toi, quand t'en dégommes un, ben faut bien viser. Si tu manques la tête, genre s'il saute sur une mine et perd ses deux jambes, sa queue et ses bras, ben il va continuer à ramper, se planquer (incidemment d'ailleurs, leur intelligence est oligonesque) dans les hautes herbes et te bouffer le tibia quand tu ne t'y attends pas.
Bref, coriaces ces Goules.
Foncez, mes cocos, accumulez de l'expérience et munissez-vous du Guide de survie (vendu par ailleurs), car bien sûr, le virus est déjà parmi nous.
Là, j'attaque DOA et ses Citoyens clandestins que Dio, je crois, apprécie. Le départ est en boulet de canon. Si DOA tient ce rythme sur les 700 pages, ça va être mythique !