A la demande express de nombre d'admirateur(s?), je vous fais un CR d'un A4 circonstancié, mais synthétique, sur Transmetropolitan, validé par maître Karibou.
Transmetropolitan, Back on the street (en v.o., donc), c'est de la balle.
Ce constat, certes lapidaire mais plus explicite que les posts politiques de Molko, peut se développer en deux parties.
1- d'abord, c'est de la balle parce qu'il faut bien le dire, Warren Ellis est bel et bien fou. Et Spider Jerusalem, le héro (?), est à son image. Encore que je n'aie pas encore assisté à une séance de redécoration d'un bouge sordide à l'hémoglobine de la part de l'ami Warren, mais en tout cas le côté anar-déjanté de Spider, à mon avis, c'est du vécu.
Bref, on a donc affaire ici à la crème des journalistes de retour dans sa glauquissime ville après une parenthèse ermitique au fin fond du
asshole of the world. Pourquoi revient-il dans cet enfer ultra-pollué, chaotique et répressif ? Parce que pour écrire, il a besoin d'inspiration et là, y a de quoi faire : y a du cocktail de gènes alien et humains, y a du flic ultra-violent très ouvert sur la bavure, y a de la thune (car il a tout dilapidé en drogues, clopes et armement, entre autres) et plein d'autres choses réjouissantes. Bref, y a de la vie. Et Spider, même s'il n'aime pas les gens (avant de rentrer, il a d'ailleurs buté les seuls mecs avec qui il avait frayé dans son trou), il aime encore moins le totalitarisme, les ordres et l'ordre.
Sa drogue, c'est d'en chier et d'en faire baver, c'est le bordel et la violence. Juste un brin écorché, l'garçon.
Pour résumé (synthétique, on t'a dit) : l'univers est cool (glauque, violent, totalitaire), le héro est cool (violent, infréquentable, chaotique-bon (rôliste
inside)) et...
2- c'est de la balle par ce que ce scénar est très bien rendu par le dessin. Spider est beau, y a pas à dire il a de la gueule (voir les différents avatars de Karibou), la ville est à la fois sombre et colorée, chaque perso secondaire est très travaillé, et sa caractéristique principale bien rendue : le monsieur au crayon a l'art du détail.
C'est de l'anglais de rue, certes, et c'est bien loin de l'académisme enseigné dans nos écoles, ou du londonien pratiqué au boulot, mais c'est largement accessible et en le lisant, à la fin, tu te sens plus
hype 
, hu hu
C'est de la bonne sf qui pointe (modestement) certaines dérives et c'est surtout un hymne au contre-ordre anar.
S'il fallait faire un parallèle avec un roman, ce serait "Fight club" de Chuck Palanhiuk, pour le côté violence et anarchisme. Et Blade Runner, pour le côté science-fictif.
Du tout bon, merci au Karib'.
edit : fuckin' orthographe