L'Richos a écrit:
Il s'est mis un challenge avec les préfets ? Il doit battre son propre record à chaque déplacement ?
la politique de la terre brûlée préventive...
Bon, je veux pas me faire l'avocat du diable, mais pour cette pratique jjournalistique (embedded + une seule équipe qui tourne), c'est à la fois extrêment courant, voire la règle et pratiqué par tous. ça n'empêche pas que ça peut conduire à certaines dérives qui arrangent bien ce petit individu qu'est Nicolas Sarkozy, mais dans la mesure où tout le monde fait pareil, on peut pas lui mettre ça sur le dos, même si en tant que président, sur ce sujet-là et sur d'autres, il devrait montrer l'exemple de la vertu, pas celui du doigt d'honneur.
En cas de déplacement présidentiel, ministériel ou même de la part d'une personnalité en campagne par exemple, politiques et journalistes voyagent ensemble pour un aller-retour dans la journée, calé pour que les sons puissent passer en radio nationale pour 18h et les images pour les 20h.
Vous avez les politiques à l'avant, les journalistes à l'arrière et à l'occasion des rencontres entre les deux, à l'origine de nombreux "off". C'était d'ailleurs à cette occasion que Jospin avait "dérapé" sur Chirac "vieux, usé et fatigué" dans un avion pour la Réunion ; on peut pas imaginer un candidat fût-il Jospin aller en campagne outre-mer et croiser par hasard 57 journalistes et autant de photographes juste en cherchant les toilettes de l'avion. C'est bien que les journalistes étaient "embarqués" avec le candidat. Et comme ces journalistes "suivent" leur candidat sur toute la campagne par exemple, ils finissent pas passer plus de temps avec le candidat qu'avec leurs collègues de rédaction.
C'est justement là qu'est le problème, en gênant la nécessaire distanciation du journaliste et du candidat. Passez six heures par jours en train avec les mêmes personnes et vous verrez. Au début, vous êtes là pour le boulot, vous parlez boulot, mais au bout d'un moment, surtout dans le cadre d'une campagne où les thèmes "politiques" croisent ceux de la vie de tous les jours et vous verrez que vous vous retrouverez rapidement à parler de vos gamins, de votre voiture ou de votre vieille mère-grand.
Dans le cas de la campagne de Sarkozy de 2007, je me souviens de journalistes comme Achilli ou Ridet qui en étaient venus à tutoyer le candidat posant le problème de leur recul (un avait avoué après coup s'être "posé des questions" sur son rapport au candidat, l'autre, complètement intoxiqué, ne voyait même pas le problème - pour rétablir la balance, il s'était plus tard cru obligé de littéralement vomir sur Sarkozy qui est déjà une fiente en lui-même). Dans cette même campagne, je ne me souviens plus quelle journaliste avait "résisté" au tutoiement sarkozien en reprenant systématiquement "vous" après chaque "tu". Le coq avait fini par capituler.
Et puis il est aussi fréquent qu'il ne soit pas possible de faire des prises de vues correctes à 50 caméras. Les journalistes ont alors inventé le "pool". Une équipe est désignée entre eux pour tourner les images de meeting par exemple et les partage ensuite. C'est probablement le cas ici avec TF1.
Ce qui est plus gênant, c'est quand comme pour de nombreux meeting UMP, les rédactions diffusent des images qui ne sont pas tournés par des journalistes, mais directement fournies par les partis. Là, ça pose problème.