François de Malherbe a écrit:
Simply the Best a écrit:
Personnellement, j'ai toujours pensé que les footballeurs étaient les acteurs principaux du "spectacle foot", c'est donc normal qu'ils en récoltent les fruits.
Sauf que le foot n'est justement pas un spectacle, mais un sport !
Tu ne vas à l'opéra ou au stade pour les mêmes raisons.
Mais ça, les spectateurs l'oublient de plus en plus fréquemment, car ils ne parviennent plus à intégrer que la défaite fait partie du jeu.
En revanche, il n'est pas faux de dire que les salaires obscènes qui ont cours dans le foot professionnel participent au malaise de certains abrutis qui réclament d'être remboursés en estimant que les "feignasses" sur le terrain sont surpayées par rapport au "sacrifice" qu'eux-mêmes font pour aller les voir (mais bon, ils ne sont pas obligés d'y aller, justement...)
En fait, oui sur tout. Ou presque.
Le foot c'est un sport avec ses aléas. Mais c'est aussi devenu un spectacle, une économie à part entière, mais qui doit être contrainte d'intégrer lesdits aléas, dont la défaite, l'erreur technique qu'elle vienne d'un joueur ou d'un arbitre.
En fait, c'était un sport et ça doit le rester dans l'essence. Mais c'est aussi un spectacle par sa dimension passionnelle (avec l'abrogation de la raison qui va avec), par sa médiatisation et la place réelle ou supposée de ce spectacle dans la société, et par sa mise en scène.
C'est un hybride entre le spectacle (mise en scène, présence de spectateurs, dimension de divertissement pour les gens qui ne sont pas supporters) et le sport (par son essence, par la compétition, par le caractère imprévisibe).
Le seul problème, c'est que la notion d'imprévisibilité est en porte à faux avec la dimension de mise en scène.
Le spectacle, tu peux y aller trois fois, c'est toujours le même. Le match, tu peux y aller trois fois, t'aura trois résultats différents. Toute la difficulté est de doser ça, de comprendre que malgré la mise en scène rigoureuse, malgré le trailer (le gros club et ses stars contre les bouseux qui savent pas jouer), malgré les enjeux économiques, ça reste un sport donc imprévisible et que l'essentiel (le terrain) est justement le seul point qui laisse une grande part à l'imprévu.
Mais en tout cas, c'est très justement observé, le coup de l'abruti qui compare le "sacrifice" financier avec la paie du joueur. Parce que je pense que c'est une grande part du malaise et de l'incompréhension dans les relations entre les gens qui regardent et ceux qui font. Avec le fait que pour le supporter le foot et le club ont une dimension affective alors que pour le joueur, cette dimension n'est que professionnelle.