jesperolsen a écrit:
Oui, une compétition d'un sport donné acquiert une dimension supplémentaire quand elle devient olympique (exceptions faites du foot et du tennis et bien sûr des sports non olympiques). Et ce n'est pas par l'apport accru de sponsors, mais bien par une sorte de magie conférée par l'évènement.
Une finale de 100m de JO a plus d'importance qu'une finale de 100m de championnat du monde, tout le monde le dit, les sportifs les premiers. C'est étrange, mais cette étrangeté c'est bien de ça dont je parle ! Le fait qu'un évènement devienne en quelque sorte transcendantal parce qu'il s'inscrit dans une compétition magique. Outre les JO et la coupe du monde de foot, on trouve aussi cette étrangeté il me semble dans le tour de France. Et c'est ça qui ne s'est pas produit durant cette coupe du monde de rugby.
Sauf que cette "dimension supplémentaire" m'échappe car elle est surfaite : une compétition olympique est mondiale. Pourquoi, à ce moment là, ne pas faire des championnats du cosmos tous les 6 ans ? Tous les sportifs te diront alors qu'il est plus important d'être champion du cosmos. Or, une compétition de ce type est très factuelle : beaucoup de grands champions qui dominaient leur discipline (avec de multiples titres ou records mondiaux) ont manqué de réussite lors des JO, à cause d'une blessure ponctuelle ou de conditions climatiques pourries, ou que sais-je encore (Bubka par exemple). On se souvient d'abord des champions ou des exploits qu'ils ont réalisés, aux JO ou ailleurs, certainement pas de la litanie des médaillés d'or, qu'on oublie tous très rapidement.
Par ailleurs, le manque d'uniformisation des règles m'exaspèrent : pourquoi la boxe est-elle amateure aux JO et pas l'athlé ? etc. C'est ridicule. Et, comme tu l'as dit toi-même, le sport collectif majeur (le foot) ou des sports individuels incontournables comme le tennis ou le cyclisme ne trouvent pas véritablement leur place dans cette organisation.
Après, on enfonce des portes ouvertes : encore heureux que le mattraquage des JO attire le quidam devant des disciplines marginales, mais on touche du doigt ici la différence entre les passionnés de sport et le grand public. Tu peux parler de magie, moi je n'y vois qu'une farce indigeste.
Pour finir, et c'est l'essentiel de ton propos, car là on s'égare un peu, tu sembles dire que la coupe du monde de rugby n'a pas conféré d'élan populaire à ce sport, c'est à l'évidence faux : toi l'expert argentin, tu ne vas pas me dire qu'on n'a pas plus vibrer que d'habitude pour les Pumas du côté de Buenos Aires (en même temps, depuis 15 ans, c'est pas avec les trophées de l'équipe de foot que les Argentins peuvent se consoler

), ni que ce sport n'est pas parvenu à se hisser au-delà de quelques cénacles habituels.