Je vais avoir du mal à regarder comme j’en ai depuis pas mal de temps pour la LDC, la dernière CDM ou encore les JO ...
Comme notre champion de QPC je pourrai cependant me surprendre à mater un ou plusieurs bouts de matchs de poule et secrètement, même si je n’ai aucune confiance envers les chiffres qui seront communiqués, j’aimerai vraiment que la compétition la plus regardée de toutes soit un échec en terme de téléspectateurs.
Sans occulter le véritable scandale humain de cette attribution, je me suis pas mal retrouvé dans cet article paru il y a peu :
Citation:
La Coupe du monde désacralisée
Le cérémonial de l’annonce de la liste des Bleus, ce soir (20 h) en prime time sur la première chaîne, est le signe que la Coupe du monde démarre bientôt. Dans onze jours. On l’avait presque oublié.
Qu’il a été difficile de se projeter sur le premier Mondial de l’histoire déplacé en hiver, à part pour disserter sur le nombre record de polémiques et de scandales qui le caractérisent.
Pour la première fois, dans un climat sociétal déjà très anxiogène, une Coupe du monde arrive sans qu’on ait vraiment parlé sport et terrain. Certains fans assurent d’ailleurs qu’ils ne s’y intéresseront pas, même quand le ballon commencera à rouler, parce que cette Coupe du monde au Qatar est une hérésie globale.
On parle pourtant du plus grand événement sportif de la planète, le plus suivi (on regardera les audiences télé pour vérifier si ce sera différent cette fois), normalement le plus attendu. Mais là, justement, l’attente est gâchée.
Polaires et barbecue
Dans un monde normal, le fan de foot songerait à l’apéro avec les copains, au barbecue, aux vacances, en profitant des jours qui rallongent, l’excitation chevillée au corps. Là, il prépare surtout les polaires et le feu de cheminée sans le radiateur, en songeant aux journées de boulot qui s’étirent jusqu’à la nuit, l’excitation en berne.
La Coupe du monde, normalement, c’est pendant mais aussi avant. Tout un tas de petits détails et de grandes sensations qui constituent son décorum. C’est le plaisir d’un compte à rebours d’environ quatre semaines, quand il n’y a plus rien d’autre à penser. On attend, on s’inquiète, on espère. On se prépare. Un temps nécessaire qui crée l’émotion, l’adhésion, et décuple la force de l’événement.
En 2022, les grands argentiers du foot nous auront privés du cycle qui a contribué à entretenir la passion. Ils ont désacralisé le Mondial.
Toutes les perceptions sont brouillées, y compris celles des joueurs. On se dépêche de finir les championnats, on prend l’avion, et une semaine plus tard, on avale la Coupe du monde : c’est du travail à la chaîne. Peut-être qu’à la fin, pour ceux qui ne regarderont que le terrain, ce Mondial sera aussi joli que le promettent les organisateurs. Mais sur la perception de l’avant, il restera comme un fiasco.
G. L.[