M.O.P a écrit:
En même temps, qui avait la boule de cristal pour préjuger des négociations à suivre ?
Certes. Mais on peut aussi tourner le truc à l'envers et demander qui est vraiment surpris du résultat de ces négociations. Le No Deal était presque une évidence depuis 2 ans.
Le projet des brexiteurs était accès au marché commun donc libre circulation des biens, mais pas des personnes soit le beurre et l'argent du beurre mais pas la facture : inacceptable pour l'UE, et à raison.
La réponse de l'UE était accès OK au marché commun mais avec libre circulation des personnes, soit Brexit OK sur le papier mais pas du tout dans les faits : inacepptable pour l'UK, à raison.
Au final, et ceci est apparu dès les premiers jours après le vote (souvenez-vous de tous ceux qui se sont défaussés pour prendre la place de Cameron) qu'il n'y avait pas de véritable plan de sortie. Les gens ont dit "il faut sortir pour pouvoir faire ceci", ce qui s'entend dans une campagne, mais ont complètement oublié de dire comment; c'est sans doute moins sexy en campagne, mais ça reste une donnée essentielle bien que jugée techno ou bureaucratique par tous les populo de la terre.
Autre oubli: l'UK souhaitait s'appuyer sur sa "relation spéciale" avec les USA pour nouer des accords bilatéraux. Ils en sont où ces accords, d'ailleurs ? On a juste oublié de voir que sans la porte d'entrée dans l'UE, l'UK intéresse nettement moins les USA.
Et pour le coup, May essaie de respecter au mieux avec les contraintes de la réalité l'esprit du brexit, d'où son refus des premières ontre-propositions de l'UE qui sonnaient comme une enculade du brexit. Mais au final, elle est coincée depuis le début d'où la situation actuelle qui n'aura pas surpris grand monde. Il est impossible de faire le brexit voulu par les électeurs tout en le faisant passer au parlement. Au final, les gens ont voté le départ (mais l'ont-il voulu, ça reste une question ouverte), mais ils n'ont jamais voté les modalités du départ et qui sont presque plus importantes en réalité.
Donc, on peut aller plus loin: à l'issue de la prolongation, soit on aura un no deal dont tout le monde va souffrir mais eux vachement plus que nous, soit ils vont finir au final par accepter un texte qui est celui qui est sur la table et auquel l'UE ne changera pas une virgule sur le fond. bref, ça ne repousse le problème que de quelques semaines. La dernière hypothèse étant un nouveau vote, mais paradoxalement, ce serait démocratiquement une faute.
Bref, sans boule de cristal dans cette affaire, il y a quand même des scénarios qui se dessinent.