Des erreurs, du cœur et toujours pas de succèsDe nouveau renversant, rejoint au score puis plein d’envie pour ne pas perdre, le SM Caen a enchaîné un troisième match nul à domicile. Il a encore séduit son stade, mais ne gagne pas.
Pour la troisième fois, le stade s’est levé et a applaudi son équipe. Pour la troisième fois, elle n’a pas gagné à la maison. Il se passe toujours quelque chose avec ce SM Caen nouveau, roi du nul à domicile, trop étourdi et trop rarement vainqueur depuis début août (une fois sur sept), mais renversant et généreux à souhait.
Hier soir, d’Ornano est encore reparti sans savoir s’il fallait être heureux. Et il devrait avoir envie de revenir de nouveau. Tout s’est passé comme d’habitude, mais la routine est pourtant loin aux yeux des supporters. Malherbe a ouvert le score pour la cinquième fois de la saison en sept sorties. Comme à Saint-Etienne, il a pris les commandes sur une action collective aboutie, débutée dans son propre camp, achevée par la patte gauche de Khaoui, d’une frappe chirurgicale dans le petit filet (1-0, 10’).
Finalement, l’équipe de Fabien Mercadal était presque attendue après, dans sa capacité à appuyer là où ça fait mal, ou à conserver son bien, au moins. Sur une ouverture parfaite d’Oniangué, après une nouvelle séquence longue de passes, Beauvue en a eu l’occasion mais a buté sur Lecomte, bien sorti (21’).
À peine entré, Bammou décisif
Comme un mauvais refrain qui revient sans cesse, la punition est arrivée peu de temps après. Après un échange de la tête Delort - Skuletic terminé sur le poteau (24’), la défense caennaise a encore été trop spectatrice dans les airs et en pleine surface. On prend les mêmes et on recommence, avec, cette fois, l’ancien Caennais à la conclusion d’une déviation de son compère d’attaque sur un corner (1-1, 37’). De quoi déclencher la bronca du kop normand à l’endroit d’Andy le terrible, bien chahuté dès le coup d’envoi.
Comme toujours, c’était animé et très ouvert. Nice (1-1) et Lyon (2-2) avaient été de belles promesses dans le contenu, Montpellier a été bien plus terne, au moins jusqu’à l’heure de jeu. Avant, il y a eu un petit quart d’heure emballant, autour de l’ouverture du score. La comparaison avec la défaite dans le Chaudron s’est prolongée, avec un latéral gauche (Imorou cette fois) qui concède un corner largement évitable et une sanction immédiate, sur une tête victorieuse de Le Tallec (1-2, 51’). Dans la foulée, Delort a manqué une balle de break (54’).
Tout ce que Fabien Mercadal voulait voir disparaître est revenu sur le devant de la scène hier soir. Il a aussi vu une rébellion. Impulsée par les entrants (Ninga et Bammou), symbolisée par Fajr, décidément indispensable depuis son retour en Normandie. Le Marocain a envoyé un coup franc somptueux sur la barre, repris de la tête par Bammou dans le but vide (2-2, 63’). De quoi réveiller un stade qui passe par tous les états depuis début août.
À l’autre bout du terrain, les frissons auront été réguliers, souvent à cause de Delort, poison permanent encore tout près de doubler la mise sur une frappe dans le petit filet (69’). Montpellier a eu le loisir de beaucoup tenter, dans un match que Caen aurait pu perdre mais a failli gagner.
Après l’expulsion d’Hilton, un nouveau coup franc de Fajr est venu mourir sur le poteau (87’). Et dans le temps additionnel, Beauvue s’est fait charger par Mendes, désintéressé du ballon (90’+3). L’arbitre n’a pas bronché, d’Ornano si. Toujours captivé par une équipe qui ne gagne pas, mais gagne à être connue à ses yeux. Côté chiffres, les rentrées sont minces. Samedi, il y aura déjà une certaine pression face à Amiens.
Fabien Mercadal : « On cherche à gagner, on ne joue pas les nuls »