ui c'est ce que réclame le PS toox
Des élus socialistes ont appelé à "plus de coordination" et à un "ressaisissement" dans la campagne de Ségolène Royal, après une suite de sondages défavorables, dont le dernier donne Nicolas Sarkozy vainqueur à 54 %.
C'est l'ancien ministre et député des Landes Henri Emmanuelli, connu pour son franc-parler, qui a, dès dimanche, réclamé plus de coordination dans la campagne de la candidate socialiste.
"On doit aller vers une meilleure coordination que ce qui existe aujourd'hui. (...) Ségolène Royal a à faire à une très forte adversité", a-t-il déclaré à propos de celle qui, il y a encore un mois, poursuivait sa lancée en tête ou à jeu égal avec le président de l'UMP.
Depuis que M. Sarkozy a été investi par les militants de l'UMP le 14 janvier, les neuf sondages réalisés l'ont donné vainqueur au second tour de la présidentielle: six fois à 52 %, deux fois à 51 %, et même à 54 % dans la dernière enquête Ipsos pour Le Point à paraître jeudi.
Dans cette étude réalisée les 26 et 27 janvier, le ministre de l'Intérieur progresse de trois points au premier tour à 35%, tandis que sa concurrente recule de trois points à 26%, son plus mauvais score au premier tour dans les enquêtes menées depuis février 2006 par Ipsos.
"Il serait prématuré de penser que ce décrochage est pour elle le début de la fin. Nous sommes à trois mois de l'échéance et la candidate est loin d'avoir abattu toutes ses cartes, notamment tant qu'elle n'a pas dévoilé son programme. Mais l'avertissement est sévère", juge Philippe Braud, professeur à Sciences Po.
Persuadés dans un premier temps que ce "trou d'air" avait pour seule cause un démarrage réussi du candidat Sarkozy, des élus socialistes s'inquiètent aujourd'hui de sa durée.
Une trentaine de députés socialistes ont tenu mardi une "réunion informelle" autour du Premier secrétaire du PS et compagnon de Mme Royal, François Hollande.
Interrogé sur les inquiétudes éventuelles suscitées par ce dernier sondage, un des participants, le député du Nord Jean Le Garrec a répondu: "Inquiet, le mot n'est pas juste, mais extrêmement vigilants et mobilisés".
Le PS "a le temps du ressaisissement et de l'affirmation", a-t-il assuré, concédant "un passage difficile".
Si Bruno Le Roux, secrétaire national, affirme que les propositions qui vont sortir - le 11 février - du "débat participatif" cher à la candidate auront "une force que vous ne soupçonnez pas", d'autres comme le député Christian Bataille jugent la situation "préoccupante".
"Il ne faut pas que l'attente dure trop longtemps avec un débat dont on ne perçoit pas l'architecture politique et un certain nombre d'idées, comme l'arrêt de la centrale de Fessenheim, avancées un peu à la légère", dit-il, reprenant les reproches de positions iconoclastes ou en décalage avec le parti faits à Mme Royal.
"Sa candidature semble moins crédible depuis les maladresses et les faux-pas qui se sont accumulés, le moindre n'étant pas peut-être de s'être fait moquer par un imitateur" (Gérald Dahan), juge Philippe Braud.
"Tout cela pourrait réveiller une vieille suspicion dans les rangs de son parti, selon laquelle elle serait une candidate trop peu solide", explique-t-il.
Surtout, analyse-t-il, ce décrochage révèle une fragilité qui tient aux conditions mêmes qui lui ont permis de s'imposer.
"Sa candidature représentait un défi aux vieux routiers du parti. Pour éviter leur retour en force, elle les tient à distance dans sa campagne et, de ce fait, elle se prive d'un professionnalisme qui lui manque aujourd'hui.
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