Ouest-France Samedi
Le Stade Malherbe reprend ses bonnes habitudes
Le jeu, les joueurs : Gouffran, Samson, têtes d'opportuns
PLANTE (6/10). Il y a des soirs où tout semble sourire… Planté n'a pas eu d'arrêt digne de ce nom à faire, mais il a trouvé deux alliés pour le sauver. Hengbart (7'), sa barre (52'). Mais Kinkela le battit sans rémission, ni faute de sa part.
HENGBART (6,5). Son sauvetage sur la ligne (7’ minute) vaut un but... On lui pardonnera donc d'avoir manqué, au préalable, l'interception sur le centre. Sa participation offensive fut des plus louables.
TRAORE (5,5). Aux côtés de Sorbon, il s'en est mieux sorti qu'à Brest. On l'a vu demander à ses coéquipiers de défendre plus bas, Deroin aurait souhaité le voir plus haut (59'). Quelques gestes hasardeux en zone défensive après le repos, d'autres plus brillants.
SORBON (5,5). Il a mis un quart d’heure pour prendre la mesure de l'athlétique Buengo, et Dumas lui a souvent demandé de défendre plus haut sur les possessions picardes. A l’image de l'équipe, il a été moins gêné après la 30e minute, sans être impérial.
SEUBE (5). Bougé dans un duel, il perd un ballon qui aurait pu se muer en égalisation (7'). On l'a connu autrement plus convaincant, d'autant qu'il oublia d'envoyer dans les tribunes un centre dangereux sur lequel Kinkela ramena l'espoir.
GOUFFRAN (6,5). Son but, le 9e de la saison, est un chef-d'œuvre. De justesse, avec sa tête plongeante au ras du poteau. De technicité, puisqu'il survient au terme d'une action, en deux phases, qui fut un modèle. Ensuite, il a beaucoup cavalé, et provoqué l’expulsion de Boche avant d'inscrire le troisième but caennais.
PROMENT (5,5). Face a des Amiénois mordants après le but, il n'a pu gratter de ballon. Plus souvent sur le reculoir qu'en marche avant.
DEROIN (5). Son seul fait d'arme de la 1e période a été un carton jaune, pour contestation. Il a été gêné par l'entrejeu amiénois, a connu du déchet. Relayé par LECA, plus vu depuis un mois (75e).
FLORENTIN (5.5). On ne l'avait guère vu à gauche, alors il est allé à droite. Et son centre rentrant (du gauche) a trouvé Samson pour le 2-0. Sans Merville, il aurait ensuite concrétisé son retour à bâbord. Mais il n'a guère pesé dans le jeu.
MAZURE (6,5). Absent depuis quatre matches, il a davantage eu d'espaces à avaler que de ballons à toucher, au moins durant la 1e demi-heure. Mais sa frappe, après un relais de Samson, sollicita Merville, lequel le priva ensuite d'une passe décisive en contrant Florentin (42'). Il a un chrono dans la tête, pour donner la balle au bon moment (Samson 51’). Une belle rentrée.
SAMSON (7). 10e titularisation, 4e passe décisive et 8e but pour la « pointe » caennaise. Passe avec un superbe centre après un jeu court dans un petit périmètre (2'). But avec une tête posée le long du poteau de Merville (35'). Bon… De quoi éluder la question de sa gourmande balle piquée avortée (51’), avant son remplacement par GRANDIN (80').
Dominique FAURIE.
------------------------------------------------
Ouest-France Dimanche
Le Stade Malherbe en rajoute une couche, sans génie mais avec efficacité
Vainqueurs non sans quelques frayeurs vendredi soir, les Normands comptent onze points d’avance sur Le Havre et Dijon, le duo des quatrièmes. Le train caennais est inarrêtable au passage du stade d’Ornano.
Demain soir, Franck Dumas mettra ses pantoufles bien chaudes et s'installera dans son canapé pour regarder devant sa télé jouer Le Havre, premier poursuivant du trio de tête, qui reçoit Guingamp. Le coach malherbiste, tranquille, pourra se contenter de compter les points : aperçus à onze longueurs de leurs voisins caennais, qu'ils iront visiter le 9 février à d'Ornano : les Havrais ont la pression, comme on dit. « Si ce sont nos plus dangereux adversaires pour la montée ? J'en ai déjà parlé : notre plus sérieux concurrent, c'est nous-mêmes » assène Dumas. Vu l'avance prise, et l'épaisseur du matelas, bientôt plus dur que la banquise, on peut le comprendre. « Je vois simplement que Dijon a perdu (à Reims, 1-0), et que l'on a repris onze points d'avance sur lui. »
2,13 points de moyenne
À moins que l'ère glaciaire ne s'abatte sur la ville, on voit mal aujourd'hui ce qui pourrait arriver à cette équipe du Stade Malherbe, pas toujours souveraine contre Amiens vendredi soir, mais diablement efficace et accompagnée du soupçon de réussite qui sied à un futur promu. « Ça n'a pas été extraordinaire, mais on ne va pas faire la fine bouche, analyse le coach. On a marqué vite (après moins de deux minutes de jeu, record de la saison malherbiste), on avait alors le c… entre deux chaises, ne sachant pas trop s'il fallait reculer ou continuer à presser. » Passif sur la réduction du score amiénoise (55'), cap'tain Seube fait son autocritique : « C'est une erreur de ma part qui les relance, c'est ça qui rend notre fin de rencontre difficile. » Mais la question du bloc-équipe revient en scène. « Oui, je trouve que c'est un de nos défauts cette saison : après le but, pendant 20 minutes, il y avait 50 mètres entre la défense et l'attaque, les gabarits amiénois en ont profité pour nous imposer des duels permanents. Quand j'étais à Monaco, Wenger me disait tout le temps de faire monter ma défense ; aujourd'hui, c'est moi qui le répète aux joueurs. Mais finalement, c'est un problème assez simple à palier : c'est comme avec les enfants (rire)… »
Surtout quand tout va bien, et que la dynamique du succès est enclenchée. Vainqueur de 18 de ses 21 derniers matches à d'Ornano (!), Caen tourne à 2,13 points de moyenne par sortie. « On a pris 7 points sur 9 en étant moyen deux matches sur trois » résume joliment Seube. La marque des puissants. Un sacré triptyque, désormais, se dresse sur la route : Bastia vendredi prochain, puis Le Havre et Metz. Glissant, surtout à cette période de l'année, mais aussi prometteur. En cas de bonne moisson, la L1 serait vraiment à portée de crampons.
Guillaume LAINÉ.
Samson - Gouffran, les paris gagnants