arcisse a écrit:
Ca reste quand même un mec qui monte assis des pentes de maboule, et tout ça, sans une goutte de sueur...
Je serais curieux d'avoir les calculs en
watt de Nibali...
Citation:
En analysant les performances sur la première étape de haute montagne, on constate qu'au sommet du premier vrai col du Tour (toujours un excellent témoin), ce qui restait du peloton (80 coureurs) est à des années lumières de la planète où il évoluait auparavant. Le col de Palaquit, (9,2 km à 7,66%) a été monté en 30'10 à 350 watts, soit 30 watts en dessous du traditionnel hors-d'œuvre.
La montée finale vers Chamrousse (18,2 km à 7,3%) a donné un verdict tout aussi étonnant qu'enivrant, si on considère les avancées du recul du dopage. Avec une brise légère montante et favorable à 5 km/h qui lui donnait un avantage de cinq watts pendant la moitié de l'ascension, le Français Thibaut Pinot a réalisé en 50'56 et 396 watts, le cinquième temps de cette montée 2014. Loin du record établi, contre-la-montre par Lance Armstrong, en 47 min 46 s et 440 watts miraculeux. C'était en 2001.
Les doigts dans le nez
Il y a dix ans, Jean-Christophe Péraud, lui, était vététiste amateur. Il préparait les Jeux olympiques d'Athènes et passait des tests dans un laboratoire de médecine du sport, à Laval. Le Français affichait une V02 max (la " cylindrée " physiologique) exceptionnelle à 85 ml/mn/kg et un rendement en watts impressionnant qui, dans un monde sans dopage, auraient dû faire de lui un vainqueur du Tour. Il est passé professionnel sur route sur le tard. Ses paramètres physiologiques et sanguins n'ont pas varié. A 37 ans, il est aujourd'hui 6e au général.
Malgré les avancées technologiques et des techniques d'entraînement, le rendement moyen 2014 du peloton en watts est l'équivalent de celui des années 1980, avant le dopage " lourd ", et de Péraud. C'est sain. Sauf pour Vincenzo Nibali. Le coureur est resté moderne. C'est le seul à ne pas avoir subi d'infléchissement de ses performances.
Les watts mesurent la puissance de la tricherie. Apparemment, cette dissuasion n'affecte pas l'irréductible italien, vainqueur à Chamrousse les doigts dans le nez. Avec un temps de 50'03, il se classe au 8e rang des recordmen de l'ascension de Chamrousse, certes loin du Boss Armstrong mais bien devant son mentor kazakhe Alexandre Vinokourov (50'42 en 2001), qui trébuchera quelques années plus tard pour abus de transfusion.
Sans stigmate de fatigue, le maillot jaune a semblé, comme dans le col de la Planche des Belles Filles, quatre jours plus tôt, s'ennuyer des défections de Froome et Contador. Avec une simple accélération à 414 watts dans la deuxième moitié du col, après cinq heures d'effort, il s'est retenu d'appuyer sur l'acélérateur, tant il dominait. Nibali a promis, s'il gagne le Tour, d'offrir un maillot jaune à Tonina, la mère de Marco Pantani, mort d'overdose il y a dix ans. Jean-Christophe Péraud, si par miracle il gagnait, n'offrirait pas le paletot à Linda, la mère de Lance Armstrong.
En général, quand tu roules, t'es rarement en sueur. Quant au fait de rester assis, vu les développements utilisés, 36x25 d'après les consultants (Jalabert et celui sur la moto), c'est logique. Par contre faut mouliner comme un malade.