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Répondre en citant le message  MessagePosté: 30 Mai 2014 20:54 
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Simply the Best a écrit:
Pouvez vous confirmer que comme STB l'a entendu 35% des "jeunes de 18/25ans" ayant été voté dimanche ont glissé un bulletin ... FN dans l'urne?

Bizarre alors cette manifestation :D Ces pseudos représentants de la jeunesse manifestent donc contre eux mêmes ? :shock:

LOL graham qui répond à la question posée en temps réel !

Donc 65 % des jeunes qui ont voté n'ont pas voté FN et, surtout, beaucoup de jeunes n'ont pas voté ou ne sont pas inscrits. Parmi les manifestants il y en avait sans doute beaucoup qui faisaient partie de ces derniers et qui ont peut-être pris la résolution de le faire la prochaine fois.


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 30 Mai 2014 20:56 
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Les jeunes qui ont voté FN font quand même peur :


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MP BIGDUDU :banane:

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Alors tocard de service, Mayer en mousse, mais de l argent dessus car la mousse est positionné vers le nord: ainsi on perd pas le nord...
C est beau ce que j écris lol[/quote]


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 30 Mai 2014 21:24 
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udinese a écrit:
Les jeunes qui ont voté FN font quand même peur :


Elle est mythique cette vidéo, la débilité du type :)


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Karibou a écrit:
D'après Mediapart le gouvernement de gauche prépare un gel des seuils imposant aux entreprises des obligations particulières comme par exemple de mettre en place un Comité d'Entreprise au delà des 50 salariés et de procéder à la désignation de délégués du personnel à partir de 10 salariés.

Donc dans le projet du gouvernement, pendant 3 ans, une entreprise qui embauchera et dépassera ces seuils pourra s'affranchir des obligations liées aux droits des salariés, apparemment ce serait un frein à l'embauche, les pauvres choux d'entrepreneur ils ont peur des seuils et des représentants du personnels...

Heureusement qu'il y a un gouvernement de gauche pour penser aux entrepreneurs frileux.



Sous Sarkozy la droite envisageait exactement la même chose et le parti socialiste à déclaré le 19 mai 2008 au sujet du gel des seuils sociaux:

Citation:
Le Parti socialiste dénonce avec force l’adoption en commission à l’Assemblée nationale, à l’initiative du rapporteur UMP, d’un amendement au projet de loi de modernisation de l’économie prévoyant un gel des seuils sociaux pendant trois ans.Cet amendement prévoit qu’au titre des années 2008, 2009 et 2010, une entreprise qui atteindrait les seuils de 11 et 50 salariés serait dispensée de l’obligation de procéder à l’élection de délégués du personnel et d’un comité d’entreprise. L’adoption de cette régression sociale majeure serait en contradiction totale avec les grandes déclarations du gouvernement sur la nécessaire revalorisation du dialogue social. Elle remettrait également en cause les fondements de la position commune sur la représentativité syndicale, dès lors qu’aux termes de ce texte, la mesure de la représentativité des organisations syndicales sera désormais assise sur les résultats aux élections pressionnelles, que l’amendement litigieux remet justement en cause. Le Parti socialiste demande dès lors au gouvernement de s’opposer sans ambiguïté à cet amendement et d’obtenir son retrait du projet de loi de modernisation de l’économie. Communiqué d’Alain VIDALIES, Secrétaire national aux Entreprises

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« Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons. »
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Répondre en citant le message  MessagePosté: 30 Mai 2014 23:25 
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Localisation: L'univers
bigdudu a écrit:
Parmi les manifestants il y en avait sans doute beaucoup qui faisaient partie de ces derniers et qui ont peut-être pris la résolution de le faire la prochaine fois.


Sentiment de déjà vu (ou entendu) ... ah oui 2002 :D :D :D


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François de Malherbe a écrit:
Toi tu t'en fous, les banques ont été renfloué en 2008-2009, avec nos thunes (NOS THUNES), sans aucune contre-partie.


Totalement FAUX.
Renflouer contre intérêt ...

Intérêts qui ont permis à l'état d'empocher une belle somme d'argent.
Eh oui... la vérité est que le sauvetage des banques françaises à remporter de l'argent aux contribuables français et en a fait perdre aux actionnaires puisque les banques devaient rembourser l'état avant de pouvoir redistribuer des dividendes.
Le renflouement de 2009 a été la mesure la plus anti banque des 50 ans dernières années...

Et j'attends avec impatience la demonstration disant que mon analyse est fausse ...


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Simply the Best a écrit:
François de Malherbe a écrit:
Toi tu t'en fous, les banques ont été renfloué en 2008-2009, avec nos thunes (NOS THUNES), sans aucune contre-partie.


Totalement FAUX.
Renflouer contre intérêt ...

Intérêts qui ont permis à l'état d'empocher une belle somme d'argent.
Eh oui... la vérité est que le sauvetage des banques françaises à remporter de l'argent aux contribuables français et en a fait perdre aux actionnaires puisque les banques devaient rembourser l'état avant de pouvoir redistribuer des dividendes.
Le renflouement de 2009 a été la mesure la plus anti banque des 50 ans dernières années...

Et j'attends avec impatience la demonstration disant que mon analyse est fausse ...


Encore heureux :lol:

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mais ta gueule le simplet ! les banques ont empruntés à quels taux en 2009 et prêter à quels taux ?

la banque, on t’écoute, est une gentille fille philanthrope et nous ne somme que des méchants gauchistes qui lui voulons du mal

depuis 2009 c'est bien simple , la banque ne fait que des bonnes choses pour le bon peuple que nous sommes, je le répète ta gueule !

_________________
Comme dirait l’autre, « ça durera ce que ça durera » mais comme disait ma grand-mère, « ce qui est pris n’est plus à prendre ».


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Si l'on suit le raisonnement de Simply, prêter de l'argent aux banques ça revient à les enculer ? Quand on sait que l'activité principale des banques c'est justement de prêter, ce sont donc des enculeurs professionnels. CQFD, merci Simply.


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Localisation: Zoranie
des sociétés qui possèdent des services de défiscalisation, et ça vient pleurer
ça a remboursé en moins de temps que prévu sur le planning, en millions d'€ alors que ça distribue des dividendes en milliards d'€
je ne me souviens plus de quelle banque, à peine reçu le chèque de l’état, les dirigeants parlaient des bonus à distribués lors d'un séminaire vite organisé à Monaco

_________________
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Jon Machin a écrit:
mais ta gueule le simplet ! les banques ont empruntés à quels taux en 2009 et prêter à quels taux ?


L’Etat a-t-il retiré un bénéfice du plan de soutien ?

Oui, il a gagné 2 milliards d’euros. Les banques ont en effet payé un taux d’intérêt de 8 % sur les sommes prêtées, ce qui a permis à l’Etat d’empocher des plus-values lorsqu’il a été remboursé, fin 2009. « L’Etat n’avait pas le choix, il fallait éteindre l’incendie après la faillite de Lehman Brothers. Il a joué son rôle de sauveteur, et en plus il a gagné de l’argent. C’est un bon compromis », estime Marc Touati, directeur général de Global Equities. « Les outils mis en place ont été efficaces », se félicite-t-on au ministère de l’économie.



8% ... Un vrai racket de l'état vis à vis de nous banquiers...
EH oui STB dit la vérité lui ...


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Citation:
Marc Touati

:lol: :lol: :lol:


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La carte du vote FN ou la France partagée en deux

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Libération a écrit:

Aux européennes, la répartition géographique du FN est restée stable dans ses grandes lignes.

Sur les plateaux télé, les représentants du FN ont claironné que leur conquête du territoire était complète dimanche. Finis les faibles scores de la Bretagne et du Massif Central, la vague bleue marine avait tout submergé. La cartographie ne leur donne pas raison. La répartition géographique du FN est restée stable dans ses grandes lignes et les écarts entre départements qui plébiscitent le Front et ceux qui le refusent ont augmenté depuis 2012 : les deux extrêmes, au premier tour de la présidentielle, étaient de 6,2% à Paris et 27% dans le Vaucluse. Ils sont maintenant de 9,3% pour Paris et de 40% dans le Pas-de-Calais.

Le vote FN n’a pas enflé également partout. Alors que la progression générale de son pourcentage dans le total des votes exprimés est de 37% par rapport au premier tour de la présidentielle de 2012, il a augmenté de plus de 50% sur la façade Nord-Ouest : tous les départements de Haute et Basse-Normandie et de Picardie (tiens, voilà la réforme régionale) et le Pas-de-Calais comme si l’influence de Hénin-Beaumont s’étendait alentour. Inversement, son score progresse de moins de 30% dans trois des quatre départements bretons, dans une vaste zone s’étendant de la Savoie au Puy-de-Dôme et de la Saône-et-Loire au Gard ainsi qu’en Alsace et en Moselle. Dans ces régions, où le FN était, soit peu implanté, soit en régression entre les élections présidentielles de 2002 et 2012, l’économie se porte mieux que la moyenne, le chômage y est moins élevé, la proportion de jeunes sans diplômes plus faible et la répartition des revenus moins inégale. Par contraste, les suffrages en faveur des europhobes et eurosceptiques (FN, FG, Dupont-Aignan) atteignent ou frisent la majorité dans les régions en plus mauvaise santé économique, le chapeau nord de la France, le Languedoc-Roussillon et la vallée de la Garonne entre Toulouse et Bordeaux.

Image

Le vote de dimanche marque en effet la fin d’un cycle qui a vu la stratégie de Marine Le Pen se substituer à celle de son père. Au lieu du libéralisme économique et de l’anti-étatisme, la fille prône la protection sociale et le renforcement de l’Etat. La première clientèle du Front ressemblait à celle du poujadisme dont Jean-Marie avait été l’un des députés. Elle se recrutait parmi les artisans et les commerçants des petites villes de province. La fille drague des personnes plus pauvres et plus isolées, celles qui se sentent exclues, qui vivent difficilement loin des grandes agglomérations. Les scores actuels du FN augmentent à mesure que l’on s’éloigne des centres de pouvoir et de richesse.

L’élection européenne offrait un terrain idéal à cet électorat dont la situation difficile, la précarité souvent, et plus encore la relégation trouvaient une explication ou plutôt un bouc émissaire en la Commission de Bruxelles. Dès lors, poussée de fièvre transitoire de la part de protestataires comme on l’entend souvent dire ? La plupart des élections européennes ont vécu de telles flambées sans lendemain. En 1994, la liste radicale de gauche menée par Tapie avait presque dépassé celle du PS : 12% contre 14,4%. En 1999, le duo Pasqua-de-Villiers avait damé le pion à la liste RPR avec 13,1% des voix contre 12,8%. En 2009, nouvelle avanie pour les socialistes quand la liste écologie de Cohn-Bendit atteint 16,3% des suffrages exprimés, devancée de 0,2 point seulement par celle du PS. Ces performances sont restées sans lendemain.

Dans ces trois cas, la montée en puissance des outsiders était rapide et inattendue. La montée du FN a été plus lente et laborieuse. Il peut solidifier son avantage actuel en raison de sa composition sociologique particulière. L’enquête menée par l’Ifop le jour même de l’élection met en évidence un profil tranché : 35% des électeurs âgés de 35 à 50 ans ont voté pour le FN, mais seulement 16% de ceux âgés de plus de 65 ans ; 11% des cadres supérieurs et professions libérales contre 36% des employés et 46% des ouvriers. 28% des habitants des communes rurales mais 9% des Parisiens. Le contraste est peut-être encore plus clair pour les niveaux éducatifs : 7% de ceux qui ont étudié plus de deux ans après le bac, 17% de ceux qui ont deux années d’études après le bac, 26% de ceux qui se sont arrêtés au bac et 30% de ceux qui n’ont pas le bac. Les classes populaires donc. Elles n’attendent plus rien des partis habituels et de leur prêchi-prêcha dont la brève allocution de Hollande a donné un bon exemple, lundi soir. Elles ne sont pas mécontentes de voir la panique gagner leur classe dirigeante, ce qui les encourage dans leur vote. Leur attitude n’est pas irrationnelle. Elle s’apparente à celle des millions de parieurs qui dépensent chaque jour de petites sommes au PMU. Ils savent que leur espérance de gain est inférieure à leur mise, mais un gain élevé leur apporterait ce qu’ils ne pourraient jamais obtenir avec toutes leurs mises modestes. Une sorte de pari de Pascal du pauvre. Même s’ils n’ont pas grand-chose à attendre du FN, c’est mieux que de ne rien attendre de la part des partis au pouvoir.

Image

La perte de la confiance qu’une population accorde à ses élites est lourde de menace pour l’avenir. Elle n’est pas imputable à l’influence diabolique de la famille Le Pen mais plutôt au comportement endogame des classes dirigeantes qui minimise l’espoir d’y accéder. Le blocage de ce qu’on appelle l’ascenseur social n’est pas causé par un mécanisme pervers ni par la malignité des classes dirigeantes mais par les facilités de tous ordres dont jouissent les enfants de l’élite. En 1968, la revue Partisans avait calculé qu’un enfant d’architecte avait 40 000 fois plus de chances d’embrasser le métier de ses parents qu’un enfant d’ouvrier. Aujourd’hui, un enfant d’énarque a un avantage de cet ordre sur un enfant d’ouvrier. Le blocage conduit à la ségrégation sociale. Lorsqu’on trace la carte des travailleurs manuels en France, on découvre qu’ils vivent encore plus loin des villes que les agriculteurs. Quand on trace celle des cadres et des professions libérales, on voit leur concentration s’accentuer dans les grandes villes, d’année en année. Deux mondes se sont séparés. Le plus nombreux des deux peut obtenir la majorité dans une démocratie et il commence à en rêver.

Dernier ouvrage paru : «le Mystère français», éd. du Seuil, 2013 (avec Emmanuel Todd).
Hervé LE BRAS Démographe, directeur d’études à l’Institut national d’études démographiques (Ined)



Un électeur FN type satisfait:
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Robert Proctor a écrit:
Nous croyons vivre dans un monde de mieux en mieux informé, mais c'est aussi un monde où l'ignorance -voire une ignorance sans précédent- gagne du terrain. L'agnotologie est l'étude de l'ignorance, de ses origines, de la façon de l'éradiquer. Cette notion englobe aussi la production culturelle d'ignorance - tout comme la biologie recouvre à la fois l'étude de la vie et la vie elle-même. Nous devons prendre conscience que l'ignorance n'est pas seulement un vide où verser du savoir, ni une frontière que la science n'a pas encore franchie. Il existe une sociologie de l'ignorance, une politique de l'ignorance; elle a une histoire et une géographie - et elle a surtout des origines et des alliés puissants. La fabrication de l'ignorance a joué un rôle important dans le succès de nombreuses industries; car l'ignorance, c'est le pouvoir.

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Karibou a écrit:
La carte du vote FN ou la France partagée en deux

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Libération a écrit:

Aux européennes, la répartition géographique du FN est restée stable dans ses grandes lignes.

Sur les plateaux télé, les représentants du FN ont claironné que leur conquête du territoire était complète dimanche. Finis les faibles scores de la Bretagne et du Massif Central, la vague bleue marine avait tout submergé. La cartographie ne leur donne pas raison. La répartition géographique du FN est restée stable dans ses grandes lignes et les écarts entre départements qui plébiscitent le Front et ceux qui le refusent ont augmenté depuis 2012 : les deux extrêmes, au premier tour de la présidentielle, étaient de 6,2% à Paris et 27% dans le Vaucluse. Ils sont maintenant de 9,3% pour Paris et de 40% dans le Pas-de-Calais.

Le vote FN n’a pas enflé également partout. Alors que la progression générale de son pourcentage dans le total des votes exprimés est de 37% par rapport au premier tour de la présidentielle de 2012, il a augmenté de plus de 50% sur la façade Nord-Ouest : tous les départements de Haute et Basse-Normandie et de Picardie (tiens, voilà la réforme régionale) et le Pas-de-Calais comme si l’influence de Hénin-Beaumont s’étendait alentour. Inversement, son score progresse de moins de 30% dans trois des quatre départements bretons, dans une vaste zone s’étendant de la Savoie au Puy-de-Dôme et de la Saône-et-Loire au Gard ainsi qu’en Alsace et en Moselle. Dans ces régions, où le FN était, soit peu implanté, soit en régression entre les élections présidentielles de 2002 et 2012, l’économie se porte mieux que la moyenne, le chômage y est moins élevé, la proportion de jeunes sans diplômes plus faible et la répartition des revenus moins inégale. Par contraste, les suffrages en faveur des europhobes et eurosceptiques (FN, FG, Dupont-Aignan) atteignent ou frisent la majorité dans les régions en plus mauvaise santé économique, le chapeau nord de la France, le Languedoc-Roussillon et la vallée de la Garonne entre Toulouse et Bordeaux.

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Le vote de dimanche marque en effet la fin d’un cycle qui a vu la stratégie de Marine Le Pen se substituer à celle de son père. Au lieu du libéralisme économique et de l’anti-étatisme, la fille prône la protection sociale et le renforcement de l’Etat. La première clientèle du Front ressemblait à celle du poujadisme dont Jean-Marie avait été l’un des députés. Elle se recrutait parmi les artisans et les commerçants des petites villes de province. La fille drague des personnes plus pauvres et plus isolées, celles qui se sentent exclues, qui vivent difficilement loin des grandes agglomérations. Les scores actuels du FN augmentent à mesure que l’on s’éloigne des centres de pouvoir et de richesse.

L’élection européenne offrait un terrain idéal à cet électorat dont la situation difficile, la précarité souvent, et plus encore la relégation trouvaient une explication ou plutôt un bouc émissaire en la Commission de Bruxelles. Dès lors, poussée de fièvre transitoire de la part de protestataires comme on l’entend souvent dire ? La plupart des élections européennes ont vécu de telles flambées sans lendemain. En 1994, la liste radicale de gauche menée par Tapie avait presque dépassé celle du PS : 12% contre 14,4%. En 1999, le duo Pasqua-de-Villiers avait damé le pion à la liste RPR avec 13,1% des voix contre 12,8%. En 2009, nouvelle avanie pour les socialistes quand la liste écologie de Cohn-Bendit atteint 16,3% des suffrages exprimés, devancée de 0,2 point seulement par celle du PS. Ces performances sont restées sans lendemain.

Dans ces trois cas, la montée en puissance des outsiders était rapide et inattendue. La montée du FN a été plus lente et laborieuse. Il peut solidifier son avantage actuel en raison de sa composition sociologique particulière. L’enquête menée par l’Ifop le jour même de l’élection met en évidence un profil tranché : 35% des électeurs âgés de 35 à 50 ans ont voté pour le FN, mais seulement 16% de ceux âgés de plus de 65 ans ; 11% des cadres supérieurs et professions libérales contre 36% des employés et 46% des ouvriers. 28% des habitants des communes rurales mais 9% des Parisiens. Le contraste est peut-être encore plus clair pour les niveaux éducatifs : 7% de ceux qui ont étudié plus de deux ans après le bac, 17% de ceux qui ont deux années d’études après le bac, 26% de ceux qui se sont arrêtés au bac et 30% de ceux qui n’ont pas le bac. Les classes populaires donc. Elles n’attendent plus rien des partis habituels et de leur prêchi-prêcha dont la brève allocution de Hollande a donné un bon exemple, lundi soir. Elles ne sont pas mécontentes de voir la panique gagner leur classe dirigeante, ce qui les encourage dans leur vote. Leur attitude n’est pas irrationnelle. Elle s’apparente à celle des millions de parieurs qui dépensent chaque jour de petites sommes au PMU. Ils savent que leur espérance de gain est inférieure à leur mise, mais un gain élevé leur apporterait ce qu’ils ne pourraient jamais obtenir avec toutes leurs mises modestes. Une sorte de pari de Pascal du pauvre. Même s’ils n’ont pas grand-chose à attendre du FN, c’est mieux que de ne rien attendre de la part des partis au pouvoir.

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La perte de la confiance qu’une population accorde à ses élites est lourde de menace pour l’avenir. Elle n’est pas imputable à l’influence diabolique de la famille Le Pen mais plutôt au comportement endogame des classes dirigeantes qui minimise l’espoir d’y accéder. Le blocage de ce qu’on appelle l’ascenseur social n’est pas causé par un mécanisme pervers ni par la malignité des classes dirigeantes mais par les facilités de tous ordres dont jouissent les enfants de l’élite. En 1968, la revue Partisans avait calculé qu’un enfant d’architecte avait 40 000 fois plus de chances d’embrasser le métier de ses parents qu’un enfant d’ouvrier. Aujourd’hui, un enfant d’énarque a un avantage de cet ordre sur un enfant d’ouvrier. Le blocage conduit à la ségrégation sociale. Lorsqu’on trace la carte des travailleurs manuels en France, on découvre qu’ils vivent encore plus loin des villes que les agriculteurs. Quand on trace celle des cadres et des professions libérales, on voit leur concentration s’accentuer dans les grandes villes, d’année en année. Deux mondes se sont séparés. Le plus nombreux des deux peut obtenir la majorité dans une démocratie et il commence à en rêver.

Dernier ouvrage paru : «le Mystère français», éd. du Seuil, 2013 (avec Emmanuel Todd).
Hervé LE BRAS Démographe, directeur d’études à l’Institut national d’études démographiques (Ined)


Il me semble que Hervé Le Bras néglige un facteur explicatif de la palme du vote FN dans la circo Nord-Ouest : la candidature de Marine Le Pen elle-même ! C'est autrement plus mobilisateur que, par exemple, un Gilles Lebreton dans la circo Ouest (jamais entendu parler de ce type avant l'élection). D'autant plus que, contrairement à la présidentielle, Marine Le Pen n'était opposée qu'à des deuxièmes voire des troisièmes couteaux des autres principaux partis.


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