bigdudu a écrit:
Si si, il y avait eu un reportage sur le vainqueur dans l'Equipe magazine suite à la victoire d'un Japonais dans un grand marathon. Mais c'est vrai que c'est beaucoup moins connu que l'histoire de Jesse Owens à propos de laquelle on a largement exagéré la portée de la réaction d'Hitler qui aurait quitté le stade selon son emploi du temps prévu et non, comme l'affirme la légende, pour ne pas serrer la main à un athlète noir vainqueur du champion allemand Long, par ailleurs très ami avec Owens (Long, pas Adolf). On se doute néanmoins que les victoires d'Owens ne devaient pas spécialement le réjouir.
L'histoire d'amitié Long-Owens fut un vrai pied de nez aux pontes du régime nazi, de même qu'une magnifique leçon de
fair play et d'olympisme sur le concours du saut en longueur. Pierre-Louis Basse avait écrit un beau papier sur cet épisode. Ce fait ne fut jamais totalement digéré par la clique d'Hitler. Long fut envoyé sur le front d'Italie, où il trouva la mort en 1943. Owens retrouva le fils de son ami après la guerre, à la suite d'une promesse écrite.
Pour notre Coréen, un journal de Séoul fit un montage de la photo où disparaissait le drapeau japonais du maillot du 3e du marathon, le compatriote du vainqueur qui avait, lui, la "chance" de pouvoir le masquer grâce aux lauriers de la victoire. Toute la direction du journal fut arrêtée et torturée, le journal fermé pendant un an. Dernier relayeur, Sohn Kee-Chung donna en 1988 la torche olympique à un enfant, chargé d'embraser la vasque. Malgré des démarches incessantes auprès du CIO, il ne vit jamais son vrai nom apparaître officiellement sur les tablettes, ce qui advint en 2011, 9 ans après le décès du champion, à l'âge de 90 ans.