Arthur a écrit:
François de Malherbe a écrit:
Je réagissais en fait beaucoup plus à la remarque d'Arthur. Bien que sur le mode ironique, on sent une prégnance inconsciente de schémas dont on a du mal à s'affranchir.
Je n'ai pas trop compris en fait.
J'admets qu'il y a beaucoup trop d'implicite dans mes propos, ce qui occasionne nombre de malentendus. Je vais essayer d'éclaircir c'que j'veux dire.
Le débat sur la panthéonisation d'untel ou d'un autre me semble être révélateur d'une photographie de notre société à un moment précis de son histoire. Ça se vérifie depuis plus de 200 ans.
Si on admet bien le principe que nous vivons au cœur d'une nation démocratique, il s'agit d'emporter l'adhésion du plus grand nombre. C'est le principe fondamental de la majorité, auquel tout démocrate veux bien se soumettre selon "le pire des systèmes à l'exception de tous les autres". Dans ces conditions, il est bien sûr possible d'évoquer ses préférences à titre personnel, mais je crois que l'objet du débat porte davantage sur le consensus national. Ainsi, je me prononcerais volontiers pour un repos éternel sous la coupole de François de Malherbe ou d'Eugène Lesomptier (clin d’œil vicelard à l'Vl), mais il est évident que ce choix n'aurait qu'une assez faible cohérence nationale. Pour faire con
sensus, il faut donc faire sens auprès du plus grand nombre, y compris les moins érudits ou les plus jeunes (je précise tout de suite que je ne me place surtout pas dans les érudits, puisqu'on m'accuse de manière récurrente d'être méprisant ou d'apporter des références hors de propos sur ce forum. On est bien sûr toujours le con de quelqu'un, surtout lorsque le domaine de compétences convoqué change : de la plomberie à la mécanique, en passant par la physique quantique ou l'Exégèse).
Je plaide simplement pour un débat apaisé et serein, mais dans lequel la lecture et la compréhension de l'histoire doivent être convoqués à bon escient. (D'un point de vue personnel, par exemple, le choix de Lucie Aubrac ne semble vraiment pas le plus pertinent pour représenter les résistantes françaises, mais passons). Aussi, pour que la nation se réapproprie pleinement ce haut-lieu symbolique, je crois qu'il faut faire preuve de beaucoup de pédagogie (je suis certainement le plus mauvais des pédagogues, je veux bien en convenir). C'est ici que la remarque d'Arthur m'a un peu agacé en fait, même s'il y a eu télescopage entre l'argument de Mona Ozouf et le propre parti pris d'Arthur en faveur de Diderot. Je précise que je trouve le choix de Diderot tout aussi légitime que celui de Brossolette, sous condition d'adhésion sur une large base. Mais pour "démonter" l'argument qui paraît imparable à Mona Ozouf : s'adresser facilement à des écoliers, Arthur use de l'ironie pour convoquer Babar. Sur ce fait, bigdudu se sent fustigé (et offensé) dans son rôle de maître d'école, puisque lui sait bien que ses élèves "connaissent" Diderot. Emporté par mon agacement, j'entre dans un débat d'initiés, mais qui est toujours sous-jacent dans n'importe quel espace de discussion. Il y a donc un deuxième télescopage, bigdudu pensant que je l'estime incapable de faire réfléchir ses élèves et je le reprends non sans malice (mais très maladroitement) sur la fonction cognitive du terme "connaissance".