La totale revue de presse :
Ouest-France :
D'Ornano fait le plein pour un choc au sommet
Compan : « Le tournant du début de saison »
Caen et Bastia veulent passer la première
Caen-Bastia constitue le choc de cette journée. La première place est en jeu. Sacré enjeu.
Caen et Bastia, coleadars, s'affrontent ce soir, lors de la 5e journée alors que Metz, seul 3e, sera d'autant plus à l'affût quil se rend chez le dernier, Brest.
« Les deux premiers s'affrontent, c'est le tournant du début de championnat » , résume Lilian Compan, attaquant normand. Les Normands possèdent un léger avant psychologique puisqu'ils sont les seuls à avoir battu Bastia deux fois la saison dernière.
L’entraîneur du Stade Malherbe, Franck Dumas, a fait tourner son effectif contre Amiens (2-2) an prévision d'une série de quatre matches en onze jours. Samson, Lemaître et Leca avaient débuté d'entrée en Picardie aux places de Florentin, Mazure et Deroin qui seront, probablement, titularisés aujourd'hui.
« Je suis persuadé, et je l'ai dit avant le début de saison, que Bastia terminera dans les trois premiers du Championnat. Si on peut leur prendre trois points maintenant, ce serait bien », avance Compan.
Les Corses rejettent ce statut.
« Je ne pense pas que l'on puisse classer Bastia parmi les favoris de ce championnat, estime son milieu Pascal Camadini.
Nous n'évoluons pas dans la même catégorie que certains clubs comme Caen, Strasbourg, Metz ou encore Dijon. La première place est anecdotique. »
Même prudence chez l'entraîneur Bernard Casoni, peut-être échaudé par la dégringolade finale de la saison dernière.
« Pour le moment, je ne regarde pas le classement, j’avais fixé un objectif de huit points à l’issue des quatre premières journées. Avec dix points, nous avons un peu d'avance sur nos prévisions. »
Le technicien n'a récupéré qu'hier quatre de ses joueurs, mobilisés par les matches amicaux internationaux : Frédéric Mendy (Sénégal), Chaouki Ben Saada (Tunisie), Henock Conombo (Burkina Faso) et la nouvelle recrue Mehdi Meniri (Algérie). Le capitaine Pierre-Yves André (adducteurs) sera indisponible, comme les défenseurs Florent Laville (cervicales) et Yannick Cahuzac (clavicule).
À un point derrière Metz, Châteauroux et Niort se déplacent respectivement à Ajaccio et Istres. Ils pourraient jouer les trouble-fête dans le trio de tête. Strasbourg (11e) espère se dégager du ventre mou à l'occasion da la réception de Guingamp, 17e.
Kor Sarr a signé à Ouistreham
CFA2. Transfert. Après avoir quitté le Stade Malherbe il y a un an, l’attaquant sénégalais reprend du service avec le promu de la côte de Nacre.
Depuis un an, il s'est fait une raison. Après son contrat non renouvelé avec Caen à l'issue de la saison 2005, il n'a plus retrouvé de club de haut niveau.
« Les propositions que j'ai eues par la suite ne correspondaient pas à ce dont j'avais envie » . Alors, l'ancien buteur malherbiste a petit à petit abandonné l'idée de rejouer un jour parmi l'Elite, arrêté de s'entraîner avec la réserve du Stade Malherbe et est passé il autre chose.
« J'ai fait certains choix de vie. Je voulais changer certaines choses, tout en restant dans le milieu sportif et dans cette région que j'aime ».
La décision paraît tellement indolore et pourtant on ne peut s'empêcher de lui demander s'il n'éprouve pas une petite pointe d'amertume sur le dénouement de ses années pro. Lui a cette réponse :
« Je suis vraiment content que ma carrière se soit finie à Malherbe. Ce que j'ai vécu à Caen, je ne pourrais jamais le revivre ailleurs. J'y ai côtoyé des gens formidables dont je me souviendrai toujours, comme Franck Dumas, Sébastien Bannier et Patrick Remy ». Parenthèse close, son intérêt, maintenant, est de toute façon ailleurs, loin du professionalisme.
« J'ai maintenant pour objectif de devenir éducateur sportif. Je cherchais justement un club pour me permettre de passer les brevets qui me manquent. Après quoi je veux rentrer dans mon pays natal, le Sénégal, pour faire partager l'expérience que j'ai pu acquérir ici ».
Non sans en avoir auparavant fait profiter Ouistreham, qui a sauté sur l'opportunité.
« On a toujours discuté avec Alain Robert, le président, de trouver un attaquant un peu plus expérimenté. Or, ça ne court pas les rues. C'est pourquoi on n'a pas hésité quand cette opportunité s'est présentée » , explique l'entraîneur-joueur Sébastien Chesnel. Les deux hommes ne se sont rencontrés pour l'instant qu'une seule fois, mercredi, à l'occasion du premier entraînement de l'ancien pro, mais se sentent déjà des atomes crochus.
« C'est toujours un plaisir d'avoir un ancien joueur pro dans le groupe qui peut nous apporter de précieux conseils, et puis il m'a l'air d'être tout à fait en phase avec la mentalité familiale du club ». Et le danger qu'avec les autres recrues Derouet, Masset, les attaquants se marchent maintenant sur les pieds ? Inexistant. Certes,
« la venue d'un attaquant supplémentaire n'était pas non plus une priorité, mais on ne pouvait laisser passer une telle occasion ». Sûr que Kor Sarr ne les laissera pas non plus passer quand, dans deux semaines, il aura retrouvé toutes ses sensations pour refaire trembler à nouveau les filets. De ligue 1 ou de CFA 2, après tout peu importe.
Christophe LEHOUSSE.
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Le Liberté
Voilà les Caennais prévenus avant le choc
Accrocher le partage des points à Amiens n’est certes pas un mauvais résultat. Mais au vu de la physionomie de la rencontre, les Malherbistes et leur entraîneur Franck Dumas en tête peuvent s’avouer déçus de ce résultat. Alors qu’ils menaient 2-0 à vingt minutes du terme, ils lâchaient finalement leurs deux premiers points de la saison, avant de recevoir Bastia dans un choc de leaders.
« Nous avions les cartes en mains mais le pénalty amiénois a inversé la physionomie du match », regrettait le défenseur Cédric Hengbart.
« Nous étions peut-être un peu trop tranquille et cela doit être un mal pour un bien » . Car si les Malherbistes ont du coup laissé leur place de leaders aux Corses du SC Bastia, ils auront l’occasion de la récupérer ce vendredi en accueillant ces derniers à d’Ornano. Un premier choc de prétendants que les Caennais abordent avec moins d’euphorie que lors des trois premières rencontres. Car outre le résultat, les Caennais se sont singulièrement fait bousculer au stade de la Licorne. De quoi obliger les Malherbistes à une reconcentration.
« Cela montre en effet que rien n’est acquis », poursuit Cédric Hengbart. « Cela remet les choses à leur place et peut nous permettre de nous hisser encore sur le plan psychologique. Car à domicile, nous devons être intraitables. »
Après deux confrontations houleuses l’année passée, les Bastiais de Bernard Casoni viennent cette fois en Normandie avec un rang de leaders, et une vocation de prétendant à l’accession approfondie. Pour ne pas rentre dans le rang et confirmer un début de saison lumineux, les Caennais s’attacheront à reléguer leurs adversaires du jour à trois longueurs, et à retrouver leur rang de leaders.
Frédéric Liron.
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France Football
Caen-Bastia, cadors en reconquête
Révélateur. Recalés de la course à la montée la saison dernière, Normands et Corses trustent déjà le haut du tableau. Pourtant, les deux leaders, qui s'affrontent vendredi soir pour le sommet de la 5e journée, ne possèdent pas le même profil.
Les pronostiqueurs estivaux n'ont pas longtemps hésité au moment de désigner les favoris de cette nouvelle saison. Deux clubs, deux cadors se sont détachés des votes et des prévisions sur le chemin de la Ligne 1. Une quasi-unanimité s'est faite autour de Caen et de Bastia, en dépit (ou à cause ?) du dénouement impitoyable du printemps dernier.
Une Issue cruelle. Tombé de LI à l'été 2005, Bastia s'est tout de suite acclimaté à cette Ligne 2, qu'il ne connaissait presque plus. Le club corse s'est reconstruit dans l’incertitude de ses finances, de son organigramme et de son effectif, comme piqué dans son orgueil d'insulaire. Sous la coupe de Bernard Casoni, le Sporting a retrouvé une identité. D'emblée, ses cadres (Camadini, André, Laville) ont transcendé un groupe profondément remanié. Bastia s'est alors emparé des premières places sans jamais se relâcher, ou presque.
« Vu d'où nous étions partis, nous avons quand même réalisé un beau parcours, avoue Bernard Casoni, l'entraîneur.
Nous savions que notre effectif était vraiment limité, ça s'est d'ailleurs vérifié sur la fin. » Les blessures de Laville, André et Camadini, dans l'ultime sprint de la montée, ont handicapé les Corses, qui ont finalement échoué dans leur mission de remontée immédiate.
Du côté de Caen, autre relégué de l'élite en 2005, l'été a d'abord été meurtrier. Quatre défaites de rang ont fait plonger le club normand à la dernière place. Pourtant, il ne s'était éclipsé de ce Championnat de L2 qu'une courte saison. Il y a retrouvé ses habitudes en milieu de saison. Son jeu offensif, ses individualités, lui ont alors permis de remonter à une position plus conforme à ses ambitions. Anthony Deroin et les siens ont même joué leur destin sur un match, contre Créteil (victoire 3-1), à la dernière journée. Mais les rêves de Caen se sont fracassés sur la froideur des chiffres. Pour deux buts (Lorient possédait une meilleure différence), le Stade Malherbe est resté en L2.
Un objectif unique: la Ligue 1. Malgré cette
« immense déception » (dixit Casoni et Jean-François Fortin, le président de Caen), les Corses et les Normands ont toujour la même marotte : la remontée. Mais ils ne misent par sur la même formule pour la concrétiser. A Caen, les dirigeants ont prôné la stablilité. Au total, une arrivée (Proment, venu de Metz) et un retour (Mazure, de Saint-Etienne) pour quelques départs seulement. Comme promis, le capitaine, Ronald Zubar, a obtenu son bon de sortie. Il est parti voir du pays, à Marseille. D'autres joueurs ont pris la direction du National (Grougi et Lesoimier à Clermont) ou se sont envolés chez des concurrents (Eudeline à Guingamp).
« Je ne veux pas tout changer d'une année sur l'autre, explique Fortin.
C'est un pari peut-être risqué, mais c'est encore plus dangereux de reconstruire une équipe. Nous allons continuer de nous appuyer sur notre formation. Nous avons aussi réussi à conserver des garçons talentueux comme Gouffran et Sorbon, qui souhaitent permettre au club de remonter. » Franck Dumas, le coach, appuie l’avis du patron :
« A la reprise, j’ai retrouvé des joueurs revanchards, pas du tout abattus. Ils n’avaient qu’une hâte : commencer le Championnat. Je dois entretenir cela. » Résultat : trois victoires et un nul. Caen a retenu la leçon de l'année passée et s'est lancé d'emblée dans la course aux points.
« Ça n'a pas été difficile de prendre un meilleur départ », sourit Dumas.
Pour Bastia, l'intersaison a été plus agitée. L'effectif est toujours en chantier. Malgré les arrivées de joueurs expérimentés - Mendy (Saint-Etienne), Jarjat (Nice), Bridonneau (Guingamp) -, les dirigeants attendent encore d'autres renforts. Mehdi Meniri, qui a résilié son contrat à Metz, et Austin Ejide, gardien international nigérian, se sont engagés en début de semaine.
« Nous souhaitons toujours nous séparer de certains joueurs et donc en trouver d'autres », confirme Casoni. Quoi qu'il en soit, ces tractations ne freinent pas le départ du Sporting. Pascal Camadini et compagnie n'ont pas abandonné leurs
« valeurs de compétiteurs » , comme le souligne Casoni. Bastia est déjà à la lutte avec Caen sur le toit de la L2.
Le séisme du 21 avril. Ce vendredi, c'est un choc de favoris, promis. C'est aussi un soir de retrouvailles électriques. La saison dernière a laissé des traces. Le 21 avril 2006, les deux clubs s'étaient croisés, sur le terrain et au classement. Une date comme un point de convergence de deux parcours, de deux courbes. Ce soir-là, Caen avait sonné son adversaire. Il avait envoyé valdinguer les derniers espoirs de LI des Corses. A Furiani, les Bastiais perdaient 0-2. C'était avant la stupidité de quelques écervelés. Plusieurs dizaines de supporters mécontents avaient alors envahi la pelouse. Le match avait été arrêté. Le gong de la fin de la saison du Sporting avait sonné prématurément (il avait ensuite perdu ce match sur tapis vert et son terrain avait été suspendu deux rencontres).
« Je ne vis pas avec le passé, de toute façon, c'était surtout une affaire politico-sportive », botte en touche Casoni. L'entraîneur du Sporting préfère oublier sans omettre de souligner les curiosités d'un autre match.
« Ce qui me reste en travers de la gorge, c'est surtout l'aller, en Normandie. On avait été agressés (NDLR : André et Lorenzi avaient été blessés)
et Caen n'avait pas été sanctionné (il y avait tout de même eu deux expulsés)! ».
Forcément, côté caennais, les dirigeants retiennent surtout l'ambiance délétère du match retour, mais souhaitent, eux aussi, oublier le passé. Jean-François Fortin :
« Le seul piment de cette confrontation, c'est que nous occupons tous les deux la première place. » Si tôt dans la saison, il n'est pas encore question de L1. Mais l'éventuel vainqueur marquerait son territoire, ce que pense Casoni : «
Ce match, c'est un révélateur. » CQFD.
Baptiste Chaumier
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L'Equipe (cliquer pour zoomer)
