Foot. Les horaires de la télé plombent les affluences de Ligue 2Après sept journées de championnat, on peut dresser un premier bilan de l'influence des changements d'horaires sur les affluences dans les stades. Le constat est vraiment édifiant...

Depuis cette saison, la majorité des rencontres de Ligue 2 se déroule le vendredi, à 18 h 45. Une affiche est toujours choisie par Eurosport, le lundi soir. Et quelques matches sont parfois disputés le samedi, à 14 h. C'est la volonté du diffuseur BeIN, avec l'accord de la Ligue de football professionnel et des présidents de clubs. BeIN a acheté les droits pour quatre ans. Et a surtout la volonté de mettre en valeur, sur plusieurs journées, la Ligue 1. D'où l'idée de programmer une retransmission d'un match de l'élite le vendredi soir... après les rencontres de Ligue 2.
Initialement, les matches de L2 devaient même débuter à 18 h. Les présidents de clubs concernés ont obtenu que le coup d'envoi soit reculé de trois quarts d'heure. Ils ont également obtenu que les deux premières journées de la saison soient programmées à 20 h 30. La plupart des matches des cinq dernières journées a été disputée à 18 h 45. On peut donc maintenant parfaitement mesurer l'impact de cette décision. Le moins que l'on puisse écrire est que le résultat est... parlant et catastrophique !
Une baisse de 24 % !
Les clubs de L2 ont déjà perdu près de 120 000 spectateurs (118 490, pour être précis), en sept journées. Une baisse d'affluence d'un quart (24%). C'est énorme ! Il faut remonter à la saison 2005-2006 pour retrouver de tels chiffres...
Mais cette baisse n'a rien de surprenant. Pour se rendre dans les stades de Nantes, Caen, Guingamp, Angers, Le Mans ou Laval, certains doivent faire des dizaines de kilomètres en voiture. Avec un horaire aussi avancé, ce n'est plus possible pour beaucoup de se rendre au stade en temps voulu... « Autant rester chez soi... », estiment, dépités, beaucoup de supporters ou de spectateurs. Pour écouter les retransmissions radiophoniques ou regarder BeIN ?
Déjà fragilisé par la grève des footballeurs français, lors du Mondial 2010 en Afrique du Sud, le monde du football essaie depuis de restaurer son image, de reconquérir des licenciés et de séduire les familles de jeunes sportifs pour reprendre le chemin des stades. La décision d'établir ces nouveaux horaires ne permet pas de rectifier le tir. La preuve.
Constater que le sport le plus populaire est handicapé dans son développement par un simple manque de bon sens de ses dirigeants n'est pas nouveau. Des matches de Coupe de la Ligue ont bien été programmés en plein hiver à 21 h et des rencontres de championnat à 14 h, en plein été. Et si le pouvoir sportif fixait de nouvelles règles du jeu dans ses négociations avec les diffuseurs ? Il serait temps.
Les affluences depuis 10 ans (après sept journées)
2012-13 : 433 542 (6 193 par match)
2011-2012 : 552 324 (7890)
2010-2011 : 441 324 (6304)
2009-2010 : 490 592 (7008)
2008-2009 : 573 960 (8199)
2007-2008 : 512 744 (7324)
2006-2007 : 450 011 (6428)
2005-2006 : 432 664 (6180)
2004-2005 : 429 750 (6139)
2003-2004 : 412 581 (5894)
Jacques HÉBERT.