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Zubar: "Besoin de pression"
31/07/2006
L'OM sans certitude
Suivi depuis deux ans par les recruteurs marseillais, Ronald Zubar, a débarqué cet été à l'OM. L'ex-capitaine de Caen, qui vient pallier le départ de Frédéric Déhu en défense centrale, estime que le club phocéen constitue l'environnement idéal pour progresser. Conscient du contexte particulier qui règne à Marseille, Zubar ne redoute pas cette pression, bien au contraire. Et l'international espoirs s'est déjà fixé un objectif précis, celui de terminer meilleur défense de Ligue 1.
Zubar est prêt pour le grand saut.Zubar est prêt pour le grand saut.
Quelles sont vos impressions un peu plus d'un mois après la reprise de l'entraînement avec votre nouveau club ?
On a attaqué assez tôt car la Coupe Intertoto nous obligeait à se mettre dans le bain assez tôt. Beaucoup de foncier et puis plusieurs stages et notamment celui d'Aix-les-Bains où on a pu se familiariser un peu mieux avec tout le monde. Là, des anciens comme Sabri Lamouchi ont parfaitement joué leurs rôles. Même un gars comme Lorik Cana, qui n'est là que depuis une saison, nous a beaucoup conseillés et nous a mis rapidement à l'aise. Le courant est bien passé avec tout le monde, du président, au Directeur sportif en passant par les supporters.
Quel a été justement la teneur du discours de José Anigo, le Directeur sportif ?
Il a bien insisté sur ce début de saison et notre premier objectif qui était de passer le tour d'Intertoto, donc d'être très vigilants dans cette période. Il nous a rappelé à quel point la Coupe d'Europe était importante pour une ville comme Marseille. C'est la première fois en tout cas que je vis un début de saison comme cela. On a l'impression d'être en préparation et en même temps, il y a cet enjeu capital. C'était un peu « space » mais très excitant à la fois.
Comment jugez-vous votre qualification face à Dniepropetrovsk ?
Le plus important était d'assurer l'essentiel et on l'a fait. On peut être satisfait aussi de notre match aller. On n'a pas pour ainsi dire été mis en danger et on s'est créé beaucoup d'occases. Surtout on n'a pas encaissé de buts. Au retour, ils nous ont pressés dès le début mais on a réussi à laisser passer l'orage. Je crois que c'est une bonne chose pour la suite de la saison.
Que voulez-vous dire ?
On connaîtra encore ce genre de situations quand vous devez arriver à gérer ces temps où vous contenez l'adversaire. On a démontré un bel état d'esprit collectif. Si on y arrive à chaque rencontre, tant mieux. De toute façon, il faudra s'attendre d'abord un combat physique. Et face à Dniepr, c'est ce qui s'est passé. Ils se sont fatigués et on a pu placer des contres efficaces. A Sedan, lors de la 1ere journée, c'est ce qui risque de se produire. Ça va être très dur, faut pas croire. On ne peut pas dire qu'on va gagner là-bas, c'est pas vrai, c'est fini tout ça. Ils ne vont pas se gêner pour essayer de se payer l'OM.
"Confirmer ce que l'on pense de moi"
Vous parliez d'état d'esprit collectif, peut-on parler de bande de copains ?
Dans le foot, on sait que les résultats facilitent les choses mais on a quoi qu'il en soit besoin d'un groupe soudé, ça ne peut que faciliter l'entente sur le terrain. A Marseille, on s'attache à cela, avoir un groupe sur le terrain comme en dehors. Ici, quand on a quelque chose à dire on se le dit franchement et on passe à autre chose. Une solidarité existe, on va au combat pour son collègue. Quand je vois par exemple ce qui se fait devant la défense, quand Cana pour ne citer que lui va au charbon, je n'ai qu'une seule envie: aller lui donner un coup de main.
Pourquoi avoir choisi l'OM ?
Cela fait deux ans qu'ils me suivaient, je connaissais bien Pape Diouf. Il savait ce que je pouvais apporter au club et l'année dernière, il y a eu des approches. Caen ne souhaitait pas que je parte et de mon côté je ne me sentais pas prêt psychologiquement. Je n'avais qu'une année de Ligue 1 et ma dernière saison à Caen, en tant que capitaine, m'a permis de franchir un cap. Et quand Pape est revenu en fin de saison, son discours m'a tout de suite plu.
Il y avait pourtant d'autres clubs sur les rangs...Oui mais l'intérêt que m'ont manifesté toutes les personnes ici, à tous les niveaux, était très fort. Les supporters m'ont envoyé des centaines de mails pour me dire « viens chez nous ». Et puis dans ma tête, l'OM représente beaucoup, c'est un club qui me séduit depuis longtemps. En Guadeloupe, c'est le plus populaire. J'étais justement en vacances chez moi quand j'ai pris ma décision. Et puis tout mon entourage était pour, alors...
Votre parcours ressemble à celui de William Gallas. On vous compare d'ailleurs souvent à lui. Qu'en pensez-vous ?
Je vous avoue que des fois, cela devient agaçant. Mais attention, je suis très flatté. En plus, je peux dire que c'est un ami intime. Il me donne des conseils et il a été utile justement au moment de mon transfert à l'OM. Maintenant la presse parle, fait des comparaisons étant donné qu'il est passé lui aussi par Marseille. Moi, ça me pousse à essayer de rester en haut de l'affiche, c'est une bonne source de motivation. Il faut que je confirme ce que l'on pense de moi. Après, ce qui se dit autour, c'est bon pour vendre du papier. Maintenant, si je peux faire une carrière aussi bien, sinon mieux, que celle de Gallas, je serais très heureux.
"Faire vibrer le Vélodrome"
Comme lui, vous avez donc joué à Caen. Que retiendrez-vous de cette expérience ?
Le fait que je sois à l'OM aujourd'hui, je le dois au Stade Malherbe et j'en profite pour remercier une fois encore toutes les personnes du club. Caen, c'est ma ville d'adoption, l'endroit de la Métropole qui m'a accueilli quand j'ai quitté la Guadeloupe il y a six ans. C'est là où j'ai appris les valeurs humaines.
Quelle sont les principales différences avec l'OM ?
A Marseille, la passion du football est énorme et permanente. C'est aussi une grande famille. Je lis beaucoup de choses sur l'OM, pas toujours positives, et je me suis rendu compte sur place que ce n'était pas vrai. Ce qui m'a surpris aussi, c'est la qualité des infrastructures à La Commanderie. Ici, rien n'est laissé au hasard. Je n'imaginais pas trouver de telles conditions de travail. Et puis tu te lèves tous les matins avec le soleil !!
La pression particulière qui existe à Marseille ne semble pas non plus vous déranger...C'est aussi une des raisons pour lesquelles j'ai signé ici. L'OM est le club qui me fallait pour continuer à progresser et je suis sûr que je progresserai dans un grand club entouré de grands joueurs. C'est inévitable. La pression aide pour cela. En tant que défenseur, je sais que je ne dois pas me faire passer car derrière ça peut faire très mal. Je n'ai pas droit à l'erreur.
Quels sont les objectifs fixés ? Avec ou sans Franck Ribéry ?
Pour l'instant, le plus important est que le collectif fonctionne dans la durée. Une chose est sûre, nous voulons faire mieux que la saison dernière. Si Franck reste, on aura une équipe vraiment compétitive.
Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour cette saison ?
Avec ma défense, prendre un minimum de buts et devenir la meilleure défense du championnat. Faire vibrer le Vélodrome. On est là pour se faire plaisir et en donner tant qu'on peut. Et puis chasser ce chat noir qui empêche l'OM de décrocher un grand titre.
http://www.sports.fr/fr/cmc/football/20 ... 02632.html