Je résume les grands traits d'un article de médiapart :
Sarkozy-Kadhafi : l’Elysée piégé par ses témoinsLes deux dignitaires Libyens apparaissant aux titres d’expéditeur et de destinataire dans la note des services secrets Libyens dévoilée par Mediapart il y a quelques jours, (note qui accrédite la thèse du financement illégal par le colonel Kadhafi de "la campagne" de Sarkozy en 2007 à hauteur de 50 millions d'euros) sont sur la sellette.
M. Bachir Saleh, le premier d’entre eux, recherché et désigné par une notice rouge d’Interpol, pourrait avoir pris la fuite, tandis que le second, Moussa Koussa, visé par des accusations de tortures, aurait fait l’objet au Qatar d’un chantage à l’expulsion vers la Libye s’il ne démentait pas les informations divulguées par Mediapart.
Grâce aux déclarations du président candidat sur RMC et BFM TV, M. Bachir Saleh, l’un des détenteurs des plus lourds secrets franco-libyens, a ainsi appris qu’il lui était sans doute souhaitable de prendre le large. En signalant que la police française arrêterait le fugitif si une notice Interpol avait été émise à son encontre – ce qui est connu depuis des mois… –, Nicolas Sarkozy a en effet offert au principal intéressé une invraisemblable occasion de s’enfuir.
Contactés par Mediapart dans l’après-midi du 1er mai, une dizaine d’heures après les propos de M. Sarkozy, les deux avocats de Bachir Saleh étaient de fait dans l’incapacité de dire où celui-ci se trouvait et se refusaient même à confirmer sa présence en France. Me Marcel Ceccaldi s’est montré pour le moins ambigu : « Il se trouve là où il doit se trouver dans n’importe quel pays de l’espace Schengen. Je ne sais pas où il est actuellement. » Même son de cloche du côté de Me Pierre Haïk : « Je ne sais pas quelle est sa situation actuelle. Je ne peux rien confirmer. »
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L’autre acteur sur lequel Nicolas Sarkozy s’est appuyé pour poursuivre Mediapart est Moussa Koussa. Cet ancien patron des services secrets extérieurs libyens est l'auteur de la note sur le financement libyen de la campagne. Il se trouve actuellement dans une situation délicate au Qatar, où il est réfugié depuis son exfiltration de Libye (après un séjour à Londres), également supervisée par la France.
Dès samedi, nos révélations ont provoqué un branle-bas de combat au Qatar. Le week-end de l'ambassadeur de France a été gâché par des rencontres avec les autorités qataries et l'entourage proche de l'Emir. Des discussions tous azimuts ont été menées entre Paris, Doha et Tripoli. Enjeu : convaincre Moussa Koussa de démentir notre document. Selon nos sources confidentielles au Qatar, cela n'a pas été facile, sans doute parce que Moussa Koussa est bien placé pour connaître l'authenticité de ce document dont il est le signataire.
C'est pourquoi les nouvelles autorités libyennes ont été sollicitées. « Si vous démentez, nous sommes prêts à oublier certaines choses » : tel fut, en substance, le message transmis de leur part à Moussa Koussa, l'un des cinq hommes clés du régime de Kadhafi, par ailleurs soupçonné d'implication dans des faits de torture. En revanche, si Moussa Koussa ne cédait pas, on lui promettait la fin des protections dont il bénéficie et une expulsion immédiate vers la Libye. « Cela a chauffé », dit l'une de nos sources, proche de la famille régnante.
Dans l'article on a droit au descriptif des conditions d'accueil et de séjour plus qu'exceptionnelles dont a bénéficié le vénérable Bachir Saleh en France.
Vous avez dit gerbant ?
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« Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons. »Влади́мир Ильи́ч Улья́нов
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