babo a écrit:
Intéressant C dans l'air avec des journalistes étrangers débattant de la place de la campagne dans leurs médias respectifs et des conséquences éventuelles du résultat de l'élection .
En gros, la France est frivole, elle se touche la nouille, elle est irresponsable et Hollande, total inconnu, (pour les anglais en tout cas) est un extrême-gauchiste. De la belle soupe Libérale en entrée.
Poutou, Joly, Arthaud et Cheminade...enfin surtout Poutou, sont considérés comme des malades mentaux qu'on ne trouve qu'ici. Mélenchon intrigue et rappelle que la France n'est décidément pas une nation comme les autres.
Aux Etats-Unis on s'en branle royalement.
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La France ne parle pas du remboursement de la dette, des sacrifices qu'elle va devoir consentir, comme la Grèce, l'Espagne, l'Italie. (Ben voyons, ces plans d'austérité sont un franc succès, on est vraiment cons de vouloir s'y opposer...)
Le PS n'a pas accompli sa conversion idéologique sur le modèle de la gauche européenne, à l'image d'un Tony Blair en Grande-Bretagne. (Ben voyons, la rigueur de 1983, l'Acte unique, Maastricht, Lisbonne, tout ça, le PS y est totalement étranger ?)
Hollande n'est pas connu sur la scène internationale, il va falloir reformer les couples diplomatiques. (Ben voyons, Cameron, Merckel, Obama sont toujours sur la même longueur d'ondes que Sarkozy, c'est évident...)
Les petits candidats sont des "illuminés" (terme exact qui a été employé) à qui on ose donner le même temps de parole qu'aux gros candidats. (Ben voyons, écouter Sarkozy ou Le Pen c'est la garantie d'entendre des propos cohérents et intelligents... si en avril 1958 il avait fallu définir un temps de parole en fonction des intentions de vote, de Gaulle aurait été presque réduit au silence, contrairement à Poujade !)
Comme tu dis, babo, c'était de la bonne soupe libérale. Toujours diminuer les dépenses publiques (on l'aura compris que notre dette s'élève à 1 700 milliards, hein, mais personne n'a fait remarquer que la part des dépenses publiques est restée stable depuis 20 ans), augmenter les recettes oui mais à condition de ne pas toucher à la fiscalité, comprendre que la France est devenue une puissance secondaire et arrêter de croire qu'on va pouvoir changer les règles en Europe (les opinions publiques précarisées, le phénomène des indignés, la montée des partis contestataires, tout ça, visiblement ça ne compte pas, Hollande ne doit discuter qu'avec Merckel donc essuyer un refus, point), etc. De toute façon, si Sarkozy les a déçus, c'est parce qu'il n'a pas mis en oeuvre toutes les réformes qu'il avait annoncées.
D'ailleurs, une question de téléspectateur l'a souligné : pour vous, pas d'autre alternative qu'une politique néolibérale ?
Et la journaliste britannique a expliqué qu'il y avait des choses merveilleuses dans notre système social. La même protection sociale qui, en début d'émission, était responsable de notre dette...
Bref, les journalistes français ne sont pas plus mauvais que les journalistes étrangers.