Karibou a écrit:
Évidemment on peut voir comme ça le fait que les juifs ait eu à endosser le rôle de victime de la shoah, une coïncidence, la faute à pas de chance, ça aurait pu être n'importe quel peuple mais ça a été eux.
On peut aussi voir l'histoire du peuple juif comme une succession de coïncidences à portée plus ou moins importante mais toujours de même nature celle de victime, depuis 1948 c'est bien la seule période en 3000 ans que les juifs sont les oppresseurs et, coïncidence là encore, ça doit bien être la première période de plus de 50 ans ou la fréquence des pogroms a eu une forte tendance à décliner dans l'histoire du monde.
La shoah c'est le grand climax, le truc énorme, le truc difficilement dépassable, le crime contre l'humanité total je suis assez d'accord avec toi.
Si t'ajoutes à ce souvenir pour tous ceux qui ont perdu quelqu'un de leur famille lors de cette période qu'il s'agissait d'une coïncidence et qu'il faut apprendre à relativiser ce truc en se disant que ça pouvait arriver à n'importe quel peuple et donc voir le monde avec un peu plus de relax attitude...
Comme dit l'autre nazi tu tentes d'insérer une quenelle d'une taille prodigieuse.
Il y a des coïncidence troublantes tout de même donc c'est injustifiable de se comporter comme l'état d’Israël se comporte mais c'est largement explicable.
Je crois que le peuple juif a légèrement perdu confiance en tous les autres peuples à force d'enchainer les coïncidences et qu'il a appris à la dure comment ne plus être une victime: être le bourreau.
Nous on a gagné le droit de regarder en trouvant ça odieux.
Nan, mais OK. Le nombre ahurissant de juifs systématiquement assassinés par les sbires du IIIe Reich ébranle toute conscience normalement constituée. Notons cependant que ce régime a tenté d'adopter la même politique envers un autre peuple : les Tziganes, ô combien stigmatisés dans l'Europe du XXIe siècle.
Mais ces raisonnements nous ramènent immanquablement aux débats sur les génocides (terme de plus en plus contesté par les chercheurs, car trop connoté "mémoriellement" et "émotionnellement") et de leurs hiérarchisation, qui confinent à l'absurde, car les mémoires sont plurielles et fragmentées. Ces schémas enferment immanquablement l'histoire dans un carcan inexpugnable. Or, ce que nous devons aux victimes de la Shoah et de tous les massacres, c'est un devoir d'histoire et non un devoir de mémoire. Nous pouvons résumer ça par la formule qui accompagnait l'Appel des plus grands historiens de notre pays : la connaissance historique est une exigence démocratique.
Il y a de multiples "peuples vaincus par l'Histoire", comme les Kurdes, mais on pourrait établir une liste interminable.
Aujourd'hui, finalement, les juifs les plus en danger sont ceux qui habitent Israël, pas ceux de New York, qui est la 2e ville au monde abritant la plus grande communauté juive derrière Tel-Aviv.