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Tu peux l'écouter ici.

J'ai pas écouté, mais je retenterai peut-être si jamais je relis ce bouquin.

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C'est assez space et bruyant, mais pas mal. Par contre je ne l'ai plus,
*3615 Mylife*
un (ex-)pote (salaud) ne me l'a pas rendu, et sa nouvelle nana ne peut visiblement plus me saquer, du coup il m'a renié et bye-bye mon bouquin. C'est à cause des meufs et de babo, tout ça.
*fin du 3615 Mylife*
Sinon, bien vu pour la nalyse Karib', c'est exactement comme ça que je l'ai perçu. Sov est le mec le plus normal du bouquin, c'est sans doute pour ça que tu ne peux pas le sentir. Par contre, Caracole :

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[...] si j’étais médecin et que je sauve la vie à quelqu’un, et que ce quelqu’un à son réveil se mette à remercier Jésus, j’aurais envie de lui enfoncer une paire de forceps dans le cul en lui conseillant de demander à Jésus de venir les lui enlever.

Sov est d'autant plus déroutant qu'il est LE narrateur/rapporteur de facto de la horde, celui qui raconte.
Or vu que nos persos sont tous narrateurs, il s'opère autour de lui une sorte de léger rejet car il est utile en rien, il fait doublon dramaturgique, et même son style n'en est pas un.
Donc Sov, va mourir, t'es nul tu sers à rien.

J'enchaîne avec mes lectures de la semaine.

Passé parfait, de Leonardo Padura ; chronique de la société castriste et des ses légers dysfonctionnements ; 215p.

L'inspecteur Mario Conde est flic, mais franchement, on se demande pourquoi (lui aussi, d'ailleurs, il se demande encore pourquoi) : humaniste, écrivain, anti-autorité, machiste et amoureux (bon, là, ok, ça n'empêche pas d'être flic), il n'a pas le profil du bon petit soldat du régime. Surtout que dans cette enquête, il va remonter les fils de son passé car une ancienne connaissance notoirement connu pour être celui qui lui a piqué l'amour de sa vie et pour être un sacré kéké, disparaît. Le Conde y va à contre-coeur. Et c'est l'occasion de découvrir une sacrée galerie de protraits bien sympathiques, ainsi que les rouages de la politique cubaine. Bien écrit et passionnant.
Si la lenteur n'est pas rédhibitoire, ça pourrait devenir votre livre fétiche. Excellent.

Un hiver de glace (winter's bone), de Daniel Woodrell (auteur du corrosif Sous la lumière cruelle) ; roman noir brillant sur la consanguinité bas-du-front ; 210p.

Direction les Monts Ozarks, aux US, dans un Sud enclavé peuplé de deux-trois familles (soit plusieurs centaines de personnes), productrices-consommatrices de blanche, lourdement armées, rancunières et aux cerveaux sévèrement dilués dans l'acide. Tout pour me plaire. Si on ajoute une post-ado bien couillue et un tonton qui fait peur au flic local, ça peut engendrer un pur chef-d'oeuvre. Et ça ne passe pas loin. Mais l'intrigue, qui n'est qu'un prétexte, est très fine, et le final, bien que brillant, est un peu court. Mais ça reste une putain de bonne came. A consommer sans modération.
PS : quelqu'un a vu le film ? ça donne quoi ? nan parce que la couv', issue du film, c'est n'importe quoi.

NB : +1, Will

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[...] si j’étais médecin et que je sauve la vie à quelqu’un, et que ce quelqu’un à son réveil se mette à remercier Jésus, j’aurais envie de lui enfoncer une paire de forceps dans le cul en lui conseillant de demander à Jésus de venir les lui enlever.

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Tel est mon bon plaisir.

Ce qui s'est passé ce matin à Toulouse m'a furieusement rappelé ce bouquin, French Tabloïd de Jean-Hugues Oppel auteur découvert ici sur les conseils de le Richos.

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Kikapété de platine

Je vais spoiler à mort le bouquin parce que ça me travaille ce truc depuis ce matin.

Il y a dix ans la tuerie du Conseil Municipal de Nanterre avait été honteusement exploitée par Chirac le jour même de l'évènement et avait marqué le basculement de la campagne dans le délire sécuritaire entretenu par les médias pour aboutir au 21 avril. Oppel "romance" cette campagne à partir de l'idée que tout cela avait été calculé et que le tueur avait complètement téléguidé par des hommes de main de la droite pour faire monter Le Pen et éliminer Jospin au premier tour.

C'est vraiment troublant la similitude avec ce qu'on vit là : au delà du drame, du recueillement tout à fait normal, j'ai peur que cette campagne ne parte dans les mêmes bas-fonds cette année : si vous regardez ce bon vieux Ouest-France, à côté des gros titres sur ce drame, ce qui évidemment logique aujourd'hui, il n'y a que du fait divers glauque en une. Je vous le dis, ça pue.

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Kikapété de platine

+1 Xavi

Aujourd'hui, pour nous changer les idées (sans forcément les éclaircir), je vous propose deux bouquins qui valent leur pesant d'arachide.

Sansalina, de Nicolas Jaillet ; roman noir dans le Mexique des 20's écrit par un petit français ; 300p.

(ouais, carrément, même si tout juste)
L'auteur nous conte l'histoire d'une bande de petits durs mexicains, au début du siècle précédent, les Buenhombres, qui a une idée toute personnelle de la Justice et du Bien. Ou l'ascension et la chute, en particulier, d'un petit caïd de Sansalina qui va nettoyer la ville avec des flingues et de grandes idées de Justice, pour finir trahi par tous, dans la plus grande paranoïa. Tout est génial dans ce roman. L'histoire qui boucle parfaitement, le contexte du Mexicain au début du XXème, la structure chronologiquement éclatée dans laquelle on se plaît à se perdre (mais si peu), l'écriture sèche mais belle... Et les personnages, surtout les personnages, leur humanité, leur psychologie fine et qui paraît parfaitement réaliste. C'est ce qui m'a le plus marqué. On les comprend, on aime avec eux, on souffre et on pleure. C'est vraiment très fort. Alors évidemment, ce n'est probablement pas aussi marquant que certains chefs-d’œuvre du Sud profond américain, ou que les meilleurs de Taïbo, c'est surtout moins drôle qu'Arriaga. D'ailleurs, c'est le seul vrai reproche que je peux faire à cette merveille : c'est sérieux. Mais c'est tellement fin et "vrai" que le lire devient un grand plaisir.
Coup de coeur pour ce jeune auteur français !

L'ombre de ce que nous avons été, de Luis Sepulveda ; retour de flammes de vieux rebelles communistes dans la Chili d'aujourd'hui ; 150p.

(oui, encore, parfaitement, amplement mérité)
Sepulveda m'a été fortement conseillé de partout. Mais pourquoi ne l'ai-je pas lu plus tôt ?! De vieux militants cocos sous Pinochet décident de remettre le couvert dans les années 2000, parce que bon, la Démocratie chilien n'est faite, comme partout, que pour sauvegarder le pourvoir aux Puissants. Une histoire totalement jubilatoire qui, si elle se déroule plus ou moins aujourd'hui, trouve sa pertinence, sa raison et ses principes dans le coeur du XXème siècle, pendant lequel l'accession au pouvoir d'Allende, et son assassinat, on fortement remué les tripes (et les vies, en exil) de milliers d'humanistes. Quelle écriture (et quelle traduction) ! Quels personnages ! Et puis c'est franchement drôle. Ce livre est une sucrerie, un antidote à la déprime, il rend plus sensible et plus intelligent. Il faut donc, bien sûr, se jeter dessus. J'ai déjà fait l'acquisition d'un autre bouquin du maître chilien.

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[...] si j’étais médecin et que je sauve la vie à quelqu’un, et que ce quelqu’un à son réveil se mette à remercier Jésus, j’aurais envie de lui enfoncer une paire de forceps dans le cul en lui conseillant de demander à Jésus de venir les lui enlever.

Moi c'est un pour Une année studieuse de Anne Wiazemsky. C'est le récit de sa rencontre avec Godard, elle petite fille de Mauriac en 1967. C'est juste ce qu'il faut de nostalgique pour plaire mais sans nier l'air vicié de la France Gaullo-pompidolienne où il faut à 19 ans l'autorisation de sa mère et un discours moralisateur d'un gynéco pour obtenir la pilule, et où l'Université de Nanterre est cernée de bidonvilles où exercent de vieux mandarins conservateurs.

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Merci Abidbol. On oublie en effet que pour le droit de la femme, en France, on n'était pas spécialement à la pointe (euphémisme).

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[...] si j’étais médecin et que je sauve la vie à quelqu’un, et que ce quelqu’un à son réveil se mette à remercier Jésus, j’aurais envie de lui enfoncer une paire de forceps dans le cul en lui conseillant de demander à Jésus de venir les lui enlever.

J'ai lu "Vie Animale" de Justin Torres, après avoir entendu une petite chronique sur le Mouv'.

Je vous le conseille, ça se lit très vite, mais c'est très bon. La vie chaotique d'une famille modeste observée par le narrateur, un des trois frères. Le père est violent, la mère est un fantôme épuisé par ses deux boulots, et les trois frères tentent de grandir dans ce merdier. Malgré la violence c'est rempli de poésie, c'est très rythmé, chaque chapitre est une sorte de photo jaunie des instants marquants (ou non) de leur enfance et adolescence, sans forcément de lien entre eux.

Un petit extrait de la première page :

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ampli-reglage de la vis de tension de surface de la grille d'une anode comme la phase bias, obligé en tension tout autant que comme mécaniques de transport-déroulement de bande

Merci ajacques. L'extrait est assez rock'n roll, c'est tout bon. Faudrait juste qu'il ne dise pas "n" tout au long du bouquin...

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[...] si j’étais médecin et que je sauve la vie à quelqu’un, et que ce quelqu’un à son réveil se mette à remercier Jésus, j’aurais envie de lui enfoncer une paire de forceps dans le cul en lui conseillant de demander à Jésus de venir les lui enlever.

Tu veux dire "on" j'imagine. Je ne veux pas dévoiler le bouquin, mais justement le "on" se transforme progressivement en "je" à mesure que le narrateur prend conscience de son "moi". Il me semble qu'il a 6 ans au début du bouquin.

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Toi t'as pas dû aimer Le grand cahier

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