@Jon: une des particularités des paysages japonais, en ville comme à la campagne, c'est que justement tout ce qui est électrique n'est pas enterré, et pendouille dans tous les sens. J'imagine que c'est pour pouvoir intervenir dessus plus facilement. Quant aux autres trucs (gaz, flotte...) je sais pas trop comment ils se démerdent, mais j'imagine qu'ils se défendent bien. On aussi beaucoup de sous-sols exploités par des gares, des galeries commerciales, et ça tient bien la route. (Là, c'est exceptionnel tout ces dégâts, c'était une secousse formidable).
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Je viens donc de passer 5 jours à Kyôto.
En s'éloignant du plutonium, on a déstressé, ça a fait un bien fou. Dans le même temps, la situation s'est un peu stabilisée à Fukushima Daiichi, ça ne s'est pas amélioré, mais ça n'a pas vraiment empiré non plus. On reste quand même encore quelques jours à observer de loin, on est pas au bout de nos surprises avec ces enculés de chez Tôkyô Denryoku.
Quand nous avons décidé de prendre de la distance, la situation était dramatique, la grande dégringolade, chaque conférence de presse apportait son nouveau lot de mauvaises nouvelles et de soucis, on allait de catastrophes en catastrophes.
Arrivés ici, nous avons soufflé, nous sommes éloignés de la télé, mais nous avons été estomaqués du contraste avec la partie nord du pays. Pas un dégât bien sur, nos potes sur place n'ont même pas ressenti la secousse, mais surtout une ville à fond les ballons, bourrée de touristes, de pétasses qui font du shopping, pas de files d'attente aux pompes à essence... inchangée quoi. C'est d'ailleurs pas étonnant, mais j'ai d'abord trouvé ça indécent. A tort. Qu'ils bougent, qu'ils consomment, qu'ils vivent, ils ont un pays à remettre debout.
Le championnat de baseball débute, d'ailleurs. On attend encore des nouvelles de la JLeague, interrompue au moins jusqu'au mois d'avril (y a des clubs à reloger, les stades ayant morflé).
Mes photos de ces quelques jours, prises entre Inari et Sanjûsangendô.
On reste, je disais donc, encore quelques jours. Faudrait pas que ça reparte en couille, j'ai enfin trouvé du taf, dans un lycée sur Tokyo, et la rentrée des classes, c'est début avril.
Quant à notre famille (enfin celle de ma meuf) du côté de Sendai, ils ont la frite. Ils n'ont pas encore l'eau, ni l'électricité, ni le courrier, ni d'essence. Mais ils sont réunis tous les 4, dans leur solide maison, et vaquent à leurs occupations. Le frangin, ouvrier dans le bâtiment "croule" sous le tafe, il travaille en ce moment aux réparations dans la gare de Sendai. Nous pensons à eux, fucking radiations, fucking pluies acides.