Ventre-Saint-Gris a écrit:
François de Malherbe a écrit:
A propos du tintamarre actuel qui a déclenché la fronde de la sphère judiciaire, on se pince fort pour réaliser que l'on vit bien dans ce monde qui est le nôtre. J'ai tout de même vu un truc effrayant l'autre jour sur facebook : une pétition pour punir de la peine de mort l'auteur du crime de Laëtitia. C'est aberrant de constater les ravages du discours populo-médiatique qui est à l'œuvre avec les timbrés qui nous gouvernent. Cette politique de l'émotion débouche sur une exigence de justice d'exception (qui, comme chacun sait, a toujours dérapé vers toutes les terreurs imaginables). Enfin bref, je flippe grave ma race.
Mais non, tu te trompes, la violence régressive, la vraie, celle qui devrait te faire frémir, c'est celle qui s'étale anonymement sur des forums comme celui-ci. Ça, ça fout les boules.
Pour le reste, j'aime bien la pratique schizophrène (l'adjectif est mal venu ?) de l'aller-retour entre civisme et individualisme. T'as aussi le droit d'oublier que le reste du monde existe quand tu prends ton pied en buvant ton verre de pinard, ou en lisant la joie sur mon visage si tu me fais un cadeau pour mon anniversaire.
Je ne nie nullement la violence quotidienne, qui sommeille en chacun de nous d'ailleurs. Des fous, il y en a toujours eu, et il y en aura toujours, le problème c'est quand les gens "normaux" emboîtent le pas de ces tarés que l'abîme est proche (pas vrai STB ?)
C'est le sujet du dernier bouquin d'Alexandre Jardin,
Des gens très bien, qui relate l'histoire de son grand-père, qui fut l'éminence grise de Pierre Laval à Vichy.
Un truc qui m'a toujours fait frémir, c'est le rire des SS qui se photographient à côté de leurs victimes, au moment du déclenchement de l'anéantissement systématique des juifs d'URSS lors de l'opération
Barbarossa. Rire de sa propre barbarie : n'existe-t-il pas "oxymore" ontologique plus abouti ?