le retour de le Natza a écrit:
Nan, je n'ai jamais lu la version papier, j'ai en revanche bien volontiers cru mes amis fans qui me disaient qu'en fait c'était bien.
Je ne sais pas si le film est bien ou pas, j'ai juste trouvé qu'il véhiculait une idéologie dangereuse:
Les gens gentiment dociles attendant pour se révolter l'apparition d'un messie masqué qui leur dise comment faire, qui, en guise de signe de ralliement, leur envoie par millions une réplique de son masque, pour que les gens aillent faire la révolution avec sa gueule. Le fait que sa gueule leur confère une force presque mystique est indigeste à souhait.
Bref, comment remplacer une oligarchie dure par une autocratie molle où tout est bien, et qu'on doive en plus s'en réjouir, je trouve ça immonde.
Comme pour Matrix, autre délire messianique, je trouve le début intéressant, mais la manière de le résoudre abjecte à souhait.
Quiconque pense que j'ai tort devrait recopier à la main le discours du grand architecte dans matrix (2 je crois) et se convaincre de l'ineptie idéologique du tout.
Why not a écrit:
le retour de le Natza a écrit:
MOP, bah....quand un film a un sujet politique, comme c'est le cas là, t'es bien obligé de te demander quel message il véhicule, quel sens a t-il, et quelles clefs te propose t-il?
Le monde est merdique mais ne faîtes rien un jour un type arrivera et grâce à lui vous sortirez de chez vous, vous lui ressemblerez et tout ira bien, moi ça me consterne, j'ai envie de porter plainte au TPI
Je suis tout à fait d'accord avec toi sur le fait qu'il est intéressant ou important de s'intéresser aux messages véhiculés par un film à portée politique.
Ce qui est le cas de V. Par contre je ne suis pas totalement de cet avis concernant l'interprétation que tu en fait, peut être par pessimisme envers la nature humaine et/ou par un moindre engagement militant.
Les gens gentiment dociles sont pour moi des gens révoltés bien qu'enfermés dans un système individualiste qui ne leur permet pas de prendre en main leur destin ou de monter au front pour leurs idéaux. Ce monde est déjà un peu le nôtre et l'histoire de V se situe dans une dizaine d'années après une bonne sécurisation de l'état via la peur et l'insécurité.
Ensuite je ne voyais pas le personnage de V comme un messie qui dans un égo démesuré souhaite que pour la révolution "tout le monde prenne sa gueule" (d'ailleurs ce n'est pas la sienne mais celle d'un révolutionnaire du XVème si je ne m'abuse). Selon moi, il représentait plutôt une allégorie d'un évènement lambda qui permet le passage d'un état consommateur passif à un citoyen acteur. D'où son personnage irréel (dans une histoire qui l'est fortement) et la multitude de visage que représente les masques uniformes, genre chacun possède ce même sentiment de révolte et passe à l'action.
* prend ses petites pilules roses et va se recoucher *
Pour parler du V Pour vendetta le film et le comics dans un sujet plus approprié, je trouve que ce qu'il y a à retenir de ce film c'est qu'il y a de la marge avant qu'un peuple ne songe à se révolter.
Peu importe de quelle façon ou grace à qui, la population britannique dépeinte dans le comics admet des choses incroyables un peu comme dans 1984 et le fait sans se poser de question et pour une longue période.
La résolution de l'équation que nous donne Alan Moore peut paraitre pestilentielle comme le voit Natza ou salvatrice comme le voit Why Not, le fait est qu'avant d'envisager un changement radical des monceaux de saloperies ont le temlps de s'installer.
Alan Moore n'est pas une personnalité d'extrème droite ou ayant une fascination particulière pour l'ordre. Il a developpé ce récit en réaction au Thatchérisme et en Hommage à la figure de
Guy Fawkes, Moore est proche des thèses anarchistes et ce que voit Natza dans son récit (sans discréditer pourtant son analyse) n'est en tout cas pas la volonté première de l'auteur c'estune evidence.
_________________
« Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons. »Влади́мир Ильи́ч Улья́нов
This is such a mind fuck.