Caton disait "Delenda Carthago" (en latin "il faut virer Dumas"), certes, mais pourquoi faire, au juste ?
On va pas revenir sur le cas de l'idiot du Bessin et de son roquet Oligone, mais dire "on le vire et c'est reparti", c'est une analyse à la hauteur des leurs (à Dumas et Oligone), c'est à dire courte pour ne pas dire nulle.
D'abord parce que le problème semble plus profond qu'une simple question d'entraineur. L'effectif apparait au moins juste quantitativement. On n'a pas de banc, peu d'alternatives et les mêmes carences (athlétiques, physiques et mentales) sont toujours là, et ça ne date pas de cette saison. Sauf à refaire le "coup" de Théault avec 3 ou 4 jeunes qui bousculent les hiérarchies et qui réveillent les autres, aucun entraineur peut clairement dire "avec cet effectif, je vais faire beaucoup mieux".
Ensuite, J'ai l'impression qu'il y a une dimension psychologique dans le problème et que les qualités des mecs qui existent quand même n'ont pas disparues avec les feuilles mortes. Et, au crédit de Dumas, il a réussi l'été 2009 une reprise en main psychologique du groupe qui était loin d'être évidente, même si tout le monde et lui en tête retombe dans les mauvais travers.
Et puis il y a aussi le statut du bonhomme. S'il n'est plus entraineur, ce qu'il n'a d'ailleurs jamais officiellement été, il reprend son poste de directeur sportif. Donc si c'est pour qu'il devienne à Fortin ce qu'est Lacombe à Aulas, c'est pas la peine. S'il doit sauter pour insuffisance et qu'il se retrouve en N+1 par rapport à son successeur, il n'y a aucun intérêt.
Il y a aussi la "loi Garande" qui dit qu'un entraineur qui vient au SMC doit avoir Garande comme adjoint (qui en a vu passer des entraineurs). Sachant qu'aujourd'hui les coaches fonctionnent beaucoup en binôme pour des questions évidente de confiance et que c'est justement le point qui a achoppé quand il était question que Le Guen devienne entraineur du SMC, ça va être compliqué.
Et puis même. Un entraineur disponible qui nous fasse envie et qui ait également envie de venir, y'en a pas des masses (Patrick Remy ?).
Bref, il faudrait régler le devenir de Dumas, l'avenir de Garande et l'identité d'un type qui viendrait derrière et à qui on demanderait de faire mieux mais avec la même matière.
Et puis on passe peut-être une mauvaise période, mais elle n'est peut-être que temporaire. On n'est pas plus en L2 aujourd'hui qu'on était maintenu facile en août.
Cela dit, le scénar idéal de Dumas serait de quitter le banc pour redevenir chef du sportif ou conseiller du président et de mettre Garande en première ligne. Intouchable, le Francky, même avec des clubs de golf.
Et puis il y a aussi que changer d'entraineur en pleine saison marche parfois mais échoue très souvent.
Cela dit, on peut aussi objecter que ça fait la sixième saison et qu'on arrive peut-être au bout de la méthode.
N'en déplaise à ses très fervents supporters, le bilan au final de Franck Dumas est celui d'un échec.
Le club est aujourd'hui exactement dans la même situation que quand il est arrivé ; à la peine en L1.
Il y a eu un accident (un maintien) mais vite corrigé par une descente piteuse, une jolie remontée mais pour toujours plafonner bas. Au final, rien n'a changé et le club en est toujours au même point alors qu'il y a eu 5 ans pour proposer quelque chose.
On a donc plus l'impression d'une perte de temps et de toujours tourner en rond, avec au bout, le risque du déclassement ; on ne rattrapera pas toujours une relégation par une remontée (syndrôme Nantes, Strasbourg).
Franck Dumas est l'entraineur qui a eu le plus de temps depuis au moins 30 ans dans l'histoire du Stade Malherbe. Mais le club est exactement au même point qu'à son arrivée. A la peine.
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