Dumas : « Les joueurs sous contrat resteront »
Franck Dumas et le trio caennais entendent s’appuyer sur l’ossature actuelle pour démarrer la prochaine saison.
Franck, ne pas monter au goal-average, cela se vit comment ?
On est déçu, mais cette déception est mesurée. Quelques mois en arrière, personne ne nous imaginait en mesure de monter. Les joueurs ont eu une magnifique réaction d'orgueil. On s'est fait critiquer, on a fait bloc, on a eu le bonheur de pouvoir revenir, d'être en mesure de jouer un match pouvant nous offrir la Ligue 1. Et sur ce match, les joueurs ont répondu présent. Il fallait marquer davantage, on a eu les occasions pour tuer ce match, c'est rageant. Il faut maintenant l'assimiler.
Que vous a-t-il manqué cette année ?
J'avais dit aux joueurs qu'il nous faudrait peut-être une année supplémentaire pour grandir. Il nous faudra cette année supplémentaire. On a manqué notre début de saison, mais on l'a depuis assimilé. On est passé à côté de notre sujet à Brest. En fin de saison, on n'a pas le droit d'avoir ce type d'absences. C'est ce match qui fait qu'on ne monte pas. Les trois semaines précédant ce match ont peut-être été mal gérées. Tout le monde voyait les joueurs trop beaux. Ils n'ont peut-être pas été piqués verbalement.
Ronald Zubar va s'en aller. Y aura-t-il d'autres départs ?
Ronald a joué le jeu en restant cette saison, il aura son bon de sortie. On a six joueurs en fin de contrat (Mawéné, Bakari, Hébert, plus Grougi autorisé à partir) à part ceux-là, tout monde restera.
Vous êtes catégorique !
Si je décide que les joueurs sous contrat doivent rester, ils resteront. On peut devenir un club riche en vendant certains joueurs, mais qu'est-ce que ça donnerait sur le terrain ? On a un effectif dont on connaît la qualité, et qui peut encore faire plus. On a aussi quatre joueurs qui passent pro : Traoré, Toudic, Stéphane Zubar et Quellier et à qui on laissera le temps de mûrir. On a tout à y gagner. Ce qu'a fait par exemple Yoan Gouffran cette année est un bonheur pour nous.
Qu'est-il prévu en terme de recrutement ?
On a un effectif large, on fera donc un recrutement qualicatif, avec au maximum quatre éléments. On cherchera sans doute le grognard qui nous a manqué cette saison sur le terrain.
Quelles équipes étaient supérieures à la vôtre cette saison ?
Valenciennes méritait de monter, Sedan, aussi. Valenciennes s'est adapté à ce que demande le championnat de Ligue 2 : gagner les duels et être réaliste. Après, c'était entre nous et Lorient. C'est Lorient qui monte en ayant produit un jeu de qualité.
Quelles impressions après cette première année comme entraîneur ?
Je pensais sincèrement que je n'étais pas fait pour ça, et je ne suis toujours pas convaincu. Il n'y a pas de bon entraîneur, sans bonne équipe. Moi, j'ai vécu une super expérience humaine. A l’intérieur du staff, on a beaucoup échangé. On n'a jamais dérogé aux règles fixées, chacun est resté à sa place. La richesse vient des différentes expériences. L'an prochain on continuera avec la même formule. Papa (Patrick Parizon) nous amène sa bonne humeur, Pat (Garande) a un esprit joueur comme moi, il sent les coups. Moi je suis fougueux, et je suis là pour taper du poing sur la table quand ça ne va pas. On a l'affection des joueurs et c'est réciproque. On est tous dans la même bateau.
Recueilli par David GUEZENNEC. Ouest-France du Dimanche 14 Mai 2006.
|