l'epik :
CAEN –
de notre envoyée spéciale
AU COUP DE SIFFLET final, ils se
sont figés sur la pelouse, commefoudroyés.
La tête dans les mains, les
yeux humides, les joueurs caennais
tentaient d’encaisser : leur folle
remontée n’aura servi à rien. Leurs
supporters y auront pourtant cru jusqu’au
bout, sautant, chantant, hurlant
au moindre soupçon d’occasion.
Ou bien ils n’avaient pas la radio, ou
bien ils s’étaient interdit d’enterrer
leur équipe trop tôt, comme ils
avaient eu tort de le faire à l’hiver
dernier. Mais il a bien fallu se rendre
à l’évidence. Le match était fini, le
tableau d’affichage resté bloqué à
3-1 et Lorient avait battu Reims 3-1.
La folle course-poursuite était terminée.
Caen,malgré un finish haletant,
passerait la saison prochaine en
Ligue 2.
La sentence est d’autant plus cruelle
qu’il n’aura pas manqué grandchose
aux Normands pour accrocher
l’accession : deux buts, seulement.
« Ne pas monter à la différence de
buts, c’est terrible, soufflait un Nicolas
Florentin aux yeux rougis. Il va
falloir avaler ça, je ne sais pas combien
de temps il nous faudra, c’est
trop dur » , répétait-il, les yeux dans
le vague. Pensait-il à ce stupide but
de Citony, encaissé après une poignée
de secondes, qui condamnait
déjà les Caennais à un exploit encore
plus improbable ? Ou à cette satanée
barre transversale qui repoussa
la tête de Seube (48e), la frappe surpuissante
de Gouffran (53e), puis la
repr ise imparable de Thiam
(90e+ 2) ? Ou bien se tournait-il
plus loin dans la saison, vers ce non
match à Brest (1-2) à l’avant-dernière
journée ? Peut-être se disait-il
aussi que ses paroles faisaient tristement
échos à la cruelle soirée d’un an
plus tôt où, cueillis à Istres (2-3), les
Normands étaient relégués en Ligue
2 après une fin de saison pleine
d’espoirs. « Deux ans de suite, c’est
horrible, regrettait Ronald Zubar.
Surtout après la fin de saison qu’on
avait réussi à faire. Sur l’année qu’on
vient de vivre, on pourrait écrire un
livre. Malheureusement, il finirait
mal. » Il finirait mal, mais pas seulement
à cause de ce manque de buts
contre Créteil. Car à de nombreuses
reprises cette saison, on a cru Caen
condamné à rester en L2. Une
entame ratée, un hiver pénible, puis
une vilaine défaite à Brest la semaine
dernière avaient déjà largement
affaibli les probabilités d’une remontée
immédiate. « La déception est
quand même mesurée, tempérait
d’ailleurs Franck Dumas. Parce qui si
on revient en arrière, personne ne
nous voyait arriver ici. La montée, on
ne la perd pas ce soir, mais à Brest.
Peut-être qu’il nous fallait une année
supplémentaire pour pouvoir grandir.
»
Jamais sur le podium
Si on ne peut mettre en question le
potentiel offensif de Caen et son jeu
toujours porté vers l’avant, il aura
quand même manqué aux Normands,
pour espérer davantage, la
constance dont ont fait preuve les
trois équipes qui les devancent dans
l’ascenseur. Caen, finalement, ne
sera jamais monté sur le podium
cette saison. Et quand on demande à
Ronald Zubar de résumer la saison
caennaise en un seul mot, il n’hésite
pas : « Irrégularité. »
Caen, finalement, n’aura pas réussi
cette saison à maintenir le rythme
d’un candidat à l’accession, malgré
des périodes flamboyantes. A
l’image de son match d’hier soir,
qu’il a commencé aussi mal que son
championnat, en étant mené après
deux minutes. Puis qu’il a enflammé,
grâce à trois buts en cinq minutes,
dont deux d’un Gouffran exceptionnel.
Avant de baisser de rythme en
seconde mi-temps, la faute à une
pression toujours plus palpable, à
mesure que l’avance lorientaise
grandissait. Il faudra maintenant
éviter de se perdre en polémique (
« Voir une équipe qui n’a plus rien à
jouer se défoncer comme ça, c’est un
peu lamentable » , sifflait Zubar
après le match) et rebondir, plus vite
que l’été dernier. Parce qu’un épilogue
aussi douloureux trois saisons
d’affilée, ça commencerait à faire un
peu trop.
MÉLISANDE GOMEZ
_________________ ampli-reglage de la vis de tension de surface de la grille d'une anode comme la phase bias, obligé en tension tout autant que comme mécaniques de transport-déroulement de bande
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