Ouest-France
Caen monte à l’énergie sur le podium
Deux poteaux auraient pu gâcher la soirée caennaise. Un but du capitaine Seube, au bout du match et de la fatigue, propulse Caen sur la 3e marche du podium avant le Lorient-Amiens programmé lundi.
En trouvant deux fois les poteaux, une fois à l'extérieur (5’), l'autre plein fer après un gros raté de Compan (14'), Samson et Caen auraient pu croire en une soirée maudite. Les Castelroussins, joueurs, avaient frôlé la correctionnelle face à des Malherbistes ignorant le mot pression. Le quart d'heure normand aurait mérité meilleur sort. Assurément plus que le 0-1 s'abattant à la 27e minute sur un stade comble. En contre, à la lutte avec Hengbart, Issa Ba claquait une imparable frappe des 20m au ras du poteau de Planté.
Caen n'avait jamais gagné cette saison en étant mené à d'Ornano, Châteauroux jamais perdu à l'extérieur en ouvrant le score. Le chantier proposé aux hommes de Dumas était énorme. Quelques coup-francs galvaudés, la crainte d'un 2e contre vengeur, se proposaient même d'accentuer le doute avant le repos. Deroin les évacua, en égalisant d'une frappe petit filet sur un service de l’excellent Florentin (38'). La logique et l'espoir se trouvaient ramenés à l'ordre du jour.
Le lièvre caennais ne pouvait toutefois se satisfaire d'un nul. Il devait enquiller une 7e victoire consécutive pour s'emparer de la 3e place. Les Castelroussins, en faisant leur bonhomme de match, tenaient toutefois le choc. Fernandez pouvait même nettement souffler aux alentours de l'heure de Jeu, Malherbe ayant laissé beaucoup de gomme pour revenir. Une percée de Gouffran (65') s'inscivait ainsi comme la seule escarmouche du second acte, alors que la Berrichonne venait de plus en plus régulièrement visiter la surface calvadosienne. Un coup-franc de Bertin inquiétait donc Planté (74'), alors que Dumas tentait d'apporter de la fraîcheur avec Eudeline et Lemaître sur les côtés.
Peine perdue, les jambes demeuraient lourdes, et la réussite continuait à fuir Samson sur un tir contré (85'). Et puis… Et puis Seube, le vaillant, le capitaine, se trouva à la réception d'un centre de Gouffran au second poteau, sa frappe croisée se mua en premier but de la saison, et en victoire pour des Caennais désormais sur le podium, Pour la première fois, aussi.
Dominique FAURIE.
Nicolas Seube, le sauveur caennais
Une frappe limpide de Ba est longtemps venue contrarier les plans des Caennais, actifs, mais pas fringants. Jusqu'à ce plat du pied de Nicolas Seube (89'). Le même scénario que contre Gueugnon. Un nouveau signe du destin ? On a vraiment tendance à y croire. Caen peut encore rêver.
PLANTE (5,5). Mystifié par la limpide frappe de Ba sur laquelle il ne peut rien (26'). N'a pas à s'employer avant la pause. Sort une frappe sèche du cadre en s'allongeant (74'). Peu de travail, mais bien fait.
HENGBART (5,5). A la course, n’arrive à perturber Ba sur l’ouverture du score. Monte régulièrement pour amener le surnombre
THIAM (5,5). Précieux dans le Jeu de tête. Peu gêné par les attaquants castelroussins
SORBON (5,5). Commence par une relance hasardeuse. Match sobre dans une défense centrale tranquille avant la pause, peu agressée par une formation Castelroussinne optant régulièrement pour les tirs lointains.
SEUBE (6,5). Il sauve d'entrée dans la surface. Ne panique pas devant Vanderbossche (35') aux six mètres (35'). Un capitaine actif avant d'être libérateur sur un plat du pied mûrement réfléChi (90’) et inespéré qui donne aux Normands le droit de rêver encore. Merci Monsieur Seube.
LECA (6). Vient soulager sa défense dans la surface devant Socrier (20') et lance remarquablement Compan (22'). Justesse dans la relance. De la vista.
GOUFFRAN (5,5). De la vitesse, du mouvement sur son côté droit. Registre habituel. Passe devant quand Eudeline remplace Compan. En extension, ne peut appuyer suffisamment sa tête (88'). Passeur décisif sur le but libérateur de Seube.
DEROIN (6). Une évidente imprécision sur coup-francs en début de match, effacée d'un coup d'un seul, par un splendide et si précieux plat du pied permettant aux Normands de revenir dans la partie. Du travail défensif.
FLORENTIN (6,5). Multiplie les courses vers l'avant, force de proposition et une certaine science du dribble. Il offre un superbe service à Deroin pour l'égalisation (38'). Dans tous les bons coups. L'homme de la première heure de jeu côté caennais. Remplacé par LEMAITRE (74').
COM PAN (5). Bandé et vraisemblablement gêné par ses adducteurs, met un temps certain à rentrer dans le match. Tergiverse dans la surface sur une occasion en or, avant de tenter une frappe excentrée hors cadre (44') et une demi-volée peu évidente au-dessus (55'). De mieux en mieux au fil des minutes. Remplacé par EUDELINE (71').
SAMSON (5). Sa frappe est osée et bien sentie (5'), au ras du poteau de Fernandez. A l'affût, mais pas plus en réussite en trouvant le poteau (14'). Aurait mérité d'être décisif en début de match. Le regrette par la suite. Sa frappe écrasée est encore de peu hors cadre (85'),
David GUÉZENNEC.
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L’Equipe
Caen maintient la pression
C’AURAIT ÉTÉ TROP BÊTE. Et pourtant, après six victoires consécutives, treize matches sans défaite et une remontée fantastique vers les trois premières places, Caen a failli se tirer une balle dans le pied. Pendant quatre-vingt-neuf minutes, les Normands ont été tenus en échec par une solide équipe de Châteauroux, qui était venue assurer son maintien, ce qui n'est pas encore mathématiquement fait. En concédant le nul, Caen aurait sérieusement hypothéqué ses chances de montée en L1. Là, au contraire, en battant difficilement la Berrichonne les Caennais prennent provisoirement la 3e place àLorient, qui recevra Amiens lundi. La pression est maintenant du côté des Merlus, mais aussi de Sedan, qui n'a plus que deux points d’avance sur le Stade Malherbe après sa défaite face à Valenciennes (0-3). Un Stade Malherbe qui peut remercier Seube, le défenseur, bien servi par Gouffran au second poteau, délivrait son équipe et tout un stade d'un tir croisé du droit à ras de terre au bout du temps réglementaire (89'). Auparavant, les choses avaient été bien plus difficiles. En début de rencontre, Samson, d'une frappe de vingt mètres, trouvait l'extérieur du poteau de Fernandez (6').
Dix minutes plus tard, Samson trouvait encore le poteau d'une frappe puissante du gauche. Ç’aurait pu être le signe d'une soirée catastrophe. D'autant que, sur une contre-attaque bien menée, Socrier lançait Ba, qui fusillait Planté d'une frappe de vingt mètres (0-1). Leader dans l'entrejeu. Caen mettait une gentille pression sur Châteauroux qui ne s'affolait pourtant pas le moins du monde, remontant les ballons proprement. Avant que Caen n'égalise par Deroin, servi dans la surface par Florentin, qui trompait Fernandez d'un plat du pied droit croisé (39'). Dans une seconde période crispée et crispante, le Stade Malherbe buttait sur la défense castelroussine. Avant que Nicolas « Zorro » Seube n'intervienne. La balle est maintenant dans le camp de Lorient.
VINCENT GARCIA
• Franck DUMAS (entraîneur de Caen): « L'état d'esprit a été irréprochable. je ne nous vois pas encore en Ligue 1. Il faut rester lucide. Ça se jouera jusqu'au bout. On est encore présents. A Lorient maintenant de faire le travail. L 'obligation de gagner nous tétanise un petit peu. Mais si on peut terminer par deux victoires, on ne se gênera pas. »
• Cédric DAURY (entraîneur de Châteauroux) : « C'est une déception au vu de la prestation de mon équipe qui a fait un très bon match. On va lutter jusqu'au bout pour le maintien. On aurait bien aimé qu'il soit acquis dès ce soir, Ça aurait été mérité. »
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La Nouvelle République
Une victoire à l'arraché de Caen laisse des regrets à la Berri