Inscription: 31 Aoû 2005 22:06 Messages: 14518 Localisation: Ultraland Moniquarchie
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Hop je m'ennuie alors je vous balance des liens.
Mihai Edrisch, un groupe décédé de Lyon, a fini par occuper une place de choix dans les trucs que j'écoute. On peut pourtant leur "reprocher" des tonnes de trucs, des trucs qui ont tiqué dès ma première écoute.
Hector Malot m'a filé leurs deux albums (le groupe a splité après deux uniques albums) il ya un an, en me disant: c'est du screamo à la française, ça va te plaire. Ouais, c'est sur, je suis client en général. Le genre souffre pourtant de sacrées carences, mais ouais, c'est mon gros kif. Le screamo, déjà c'est pas super sexy en fait. Un truc un peu plus couillu que de l'emo, très agressif mais toujours très lyrique, voire mélodique, mais moins bordélique que du gros keupon de base, plus tiède que les gros trucs de boeufs genre le grind, le HxC, le crust... Le genre se singularise encore plus si on ne regarde que son versant frenchy. En effet, les groupes comme Celeste, Mihai Edrisch, Amanda Woodward, Daitro, Aussitôt Mort, Sed Non Satiata, sont clairement cousins, et tranchent quand même vachement avec le reste du Screamo du monde entier.
La démarche est pas toujours la même, mais ça tape quand même sur un son sale, saturé, chaotique, qui ne connaît comme seule variation que l'alternance de morceaux révoltés ou de morceaux résignés. Ca ne me gène pas, c'est un bon reflet de mon cerveau, et c'est ce que j'ai envie d'entendre. Le chant est soit parlé, soit littéralement crié, pas, hurlé, pas beuglé ni éructé, crié est le mot parfait: c'est haut et ça fait mal à la trachée. Ca pourrait paraître fatigant et monotone, je vous le concède. N'empêche que la façon la plus efficace d'exprimer la douleur, la colère ou le désespoir, c'est quand même de crier.
Les textes, eux aussi, sont assez sosies d'un groupe à l'autre. Et la démarche est facile à tourner en ridicule. On travaille essentiellement sur les sonorités, les allitérations, les double-sens... une écriture finalement plutôt proche de celle du rap, mais qui s'en différencie en ignorant la rime, et par le choix de son vocabulaire. A la manière d'un Bertrand Cantat, on tape dans un champ lexical complexe, pour finalement avoir l'air de se la jouer poète torturé... N'empêche que voilà, le travail d'écriture est réel et finalement bien senti.
Ça donne des groupes qui voyagent très bien, qui tournent partout et se font leurs publics sans passer par des majors. On prend pour exemple Amanda Woodward le groupe Caennais qui a marqué la scène punk internationale sans finalement évoquer quoi que ce soit à plus de 9 caennais sur 10. Malgré ça, j'ai déjà vu un de leurs tee-shirts sur Yokohama. Les groupes ricains et italiens passent quand même assez régulièrement sur l'archipel, et les groupes japs comme Envy, Heaven In Her Arms, s'exportent bien aussi. Ça concerne plein d'autres genres, mais l'auto-émulation entre groupes de la scène punk indies me semblent (d'un point de vue spectateur) assez réjouissante !
Blablabla, où je veux en venir: après avoir trouvé qu'il manquait un peu de tout à Mihai Edrisch, après leur avoir reproché une certaine adolescence... j'ai vraiment accroché Mihai Edrisch. C'est violent, les morceaux sont structurés de façon à ce qu'on ne s'ennuie jamais, et s'enchaînent efficacement. Ultraland en fait.
Voilà donc le lien de leur site: http://www.mihaiedrisch.com/
Vous y trouverez, dans la rubrique téléchargement, leurs deux albums en download libre et gratuit: http://www.mihaiedrisch.com/pages/son.php3
" En considérant notre façon d’appréhender la musique, il nous parait normal de proposer nos disques librement sur Internet. Étant donné la place que la musique prend dans nos vies et ce que nous en attendons, il paraissait illogique qu’il existe une barrière à l’accès à ce que nous avons à partager avec vous. "
Le meilleur à mon goût est le premier: L'un sans l'autre, 2003
Le morceau intitulé "Je l'appelai" est une tuerie musicale et se hisse dans mon top ten songs.
Je pourrais tuer quelqu'un pour posséder l'édition vinyle:
Le deuxième album, est excellent quand même: Un jour sans lendemain, 2005.
L'album est un parcours, chaque morceau dépeint une étape d'une vie, de la naissance au trépas. Le constat est sévère, mais ils ne sont pas tous aussi négatifs les uns que les autres. "Aimer", "Vivre" et "Mourir" laissent passer quelques goutes d'espoir, d'optimisme.
Je vous balance les liens youtube de ce dernier album, dans l'ordre, suivis des textes. Si ça vous plaît, il ne reste qu'à vous rendre sur le site du groupe et de download leur discographie. Et à essayer les autres groupes que je mentionne plus haut. (le son n'est pas parfait, mais ça suffit pour se faire une idée)
Un jour sans lendemain:
Intro
Naître
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Mon coeur fustigé par le noir, les larmes, le froid sur ma peau, à essayer de voir, d'entendre espoir, ébloui par des mots. Mais pourquoi déjà tant d'histoires? Pourquoi maudire tant d'espoir? Je suis déjà fatigué, déjà écoeuré par vos querelles et vos maux. Mais pourquoi, pourquoi suis-je né? Si c'est pour que tu m'offres ça, des fleurs fanées, des larmes plus qu'il n'en faut. Pourquoi, pourquoi m'aimer? Si c'est pour que je t'offre ça, un cœur usé et des nuits noires comme une faux. Je ne sais pas pourquoi je suis tant fatigué, à tout te dire je préfère plutôt crever. Je vais vouer ma vie à l'amour fragile; me préparer à m'élire, mon âme ourlée de cheveux fins, roi d'un paradis toujours un peu trop lointain.
Marcher
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Pas le temps de profiter des soi disantes joies de l’enfance, uniquement le temps de rêver au paradis de l’ignorance, seulement l'envie d’espérer que le jour où j’aurai la capacité de me retourner je ne m’effondrerai pas genoux à terre. Je découvre peu à peu le plaisir de la solitude, le parfum des pensées, le goût de la dépendance. Je découvre le charme désuet de nos rouages, un parvis de nuages, de sentiments désolés, de paroles déchues et sacrifiées. Pourvu que mon sommeil s'avère être une infinie sieste. Ils auraient peut-être dû apprendre à me connaître, me prévenir le jour où j’ai aimé, et surtout m’empêcher d’espérer. Je serai votre fierté, le bien sans le temps, l’épuisé né…
Vivre
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Je respirais à grands coups de cœur, l'air naïf et les yeux brillants. Je cherchais tout droit dans leurs cœurs, un peu d'espoir un brin bienveillant. Je rêvais de voir la nuit tomber sur des milliers de vagues tirées vers le haut. Je rêvais de voir la pluie tomber sur des milliers d'arbres pliés par l'eau, un ciel enjoué, immaculé, des jours qui tirent mes lèvres vers le haut. Oui, je voudrais des souvenirs, des plaisirs d'enfants un peu débonnaires. Alors pourquoi me mettre face à ce supplice, des fables, comme d'ordinaire. Oui, je voudrais découvrir, des instants de grâce mais sans malheur. Oui j'aimerai des sourires, de l'innocence et de la candeur
Aimer
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…Je t'offre mon monde pour ta gentillesse, je t'offre mon âme pour tes faiblesses, je m'offre à toi mon ingénue, sans trop y croire.
Juste le temps de comprendre à quel point tu comptes à mes yeux, on se construira des souvenirs, on se construira un avenir, seuls loin du monde, si loin du monde…
Interlude
Souffrir
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Qui aurait pu prédire que je finirais là, étalé, avec pour seule soif l'envie de mourir, à essayer de m'entendre, et de comprendre pourquoi je respire encore? Qui aurait pu m'aider à fuir l'utopie d'une vie passionnée? J'aurais dû continuer à penser que la vie n'est pas belle, que l'on n’est que naissance. Plutôt que de me laisser tromper, plutôt que de goûter au revers de l'espérance. Je t'en veux de ne pas vouloir me quitter, j'aimerais que tu me laisses seul, là, étalé, avec pour seule soif l'envie de suffoquer, à essayer d'oublier et de comprendre pourquoi je souffre encore tant. Je t'en prie, laisse moi dormir s'il te plait, je t'en supplie, laisse moi dormir en paix. Je t'en prie, laisse moi mourir s'il te plait, je t'en supplie, laisse moi mourir en paix.
Espérer
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Sous l’ombre et mes faiblesses, je me force à m’inventer des lendemains mâtinés de lumière, de joie et de douceur retrouvée. Pourtant j’aimerais choisir une nouvelle aube et sa simplicité, j’aimerais pouvoir m’apaiser, marcher enfin libéré de ces fardeaux qui ont pesé sur ma vie. Mais j’ai peur d’être incapable de faire le premier pas. Je fuis lâchement cette main qui me pousserait enfin dans le vide de cette vie consumée, qui m'enverrait, délesté, là où j'aimerais qu'on me mente à jamais.
Oublier
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Je traînais des pieds sur le sable trempé, je m’enlisais peu à peu avec le goût amer dans la bouche de ces journées si sombres, têtes de proue de cette vie écoeurante. Chaque jour qui passait le temps se blessait, chaque jour de plus le temps m’achevait, et j’espérais toujours qu’un jour pour moi le temps s’arrêterait. C’était doux mais lassant de mourir à chaque seconde. Désormais le quotidien et mon état me font sourire, je me dis que j’aimerais être obsédé par une seule chose, que ça m’aiderait à ne plus penser à rien. Mais le plus simple c’est de m’en aller, je vais faire un tour, j’ai envie d’être seul. Je vais marcher encore un peu, attendre que le sable gèle mes pieds, qu’il m’enlise à m’en étouffer.
Survivre
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Contraint à subsister, pour ne pas faire couler les larmes des mémoires d'instants passés, d'attachements encore trop présents. Je marche, et ouvre les yeux sur le bitume humide, ébahi par le froid de ce manque si pesant. Sans même y croire, je laisse traîner mon regard usé sur de pales lueurs. Je cherche, sans plus y croire, les restes d'un oiseau blessé. Je cherche, sans plus y croire, les restes d'une vie brisée. J'ai essayé mille fois d'y croire, de prendre la vie comme une journée livide. J'ai bien tenté dans mes déboires de tendre ma main vers une main timide. Je cherche une lueur, je cherche mon bonheur, je ne trouve que ce miroir, je n'y trouve que mon malheur. J'ai enfin décidé de me laisser tomber dans les bras de ces draps noirs. Plus qu'un pas décidé pour voler, oublier cette maudite histoire.
Mourir (non youtubée)
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Le souffle coupé, les pieds apaisés, j’essaye avant tout de ne pas faiblir, de ne penser qu'à cette obsession. Il faut que j’emporte son image à jamais, afin ne pas oublier pourquoi je suis ici. Que ce pas en avant serait futile, si je m’en allais vivre une plénitude heureuse, inconscient de cette fleur malheureuse, prête à me cueillir au premier faux pas. Il faut que je tienne et que j’attende, que je ne regrette rien. Comme une dernière image, celle que je veux peut être garder de nous, je serai là, pour toujours, suspendu à tes lèvres…
Outro (non youtubée)
Désolé, ya pas les pistes des deux derniers morceaux.
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