Bon réalisant que ce jeu devrait être appelé "le jeu con de google" je vous présente ma démission de la question et je tirerais toutes les conséquences qui s'imposent suite à ce cuisant échec.
Vive la France !
Citation:
Le pitoyable destin des « géants » du 9 juin, brûlés, perdus, exilés
UN DÉFI. Un vrai. Le genre de mission que l'on n'oserait ordonner à son pire ennemi. Retrouver les « géants » de la Coupe du monde 1998, ces étonnants bipèdes de vingt mètres de haut, quarante tonnes chacun, qui avaient défilé à la vitesse d'un escargot rhumatisant, le 9 juin 1998, en prélude à la fête mondiale du football. Quelque douze millions de téléspectateurs étaient restés scotchés devant leur téléviseur, estomaqués par le spectacle. Avant de zapper bien vite, tant les six heures de retransmission s'annonçaient ennuyeuses.
Quatre ans après, que reste t-il de ce show démesuré ? Les « géants », Pablo, Moussa, Ho et Roméo, sont-ils encore de ce monde ? Jean-Pascal Lévy-Trumet, 44 ans, concepteur du spectacle, n'en sait fichtre rien. La vraie victime du 9 juin 1998, c'est lui. Il n'a plus jamais retravaillé en France, sur un projet d'une telle ampleur. Rayé, oublié, placardisé : les « géants » ont eu raison de leur créateur. « Le problème, c'était la retransmission télévisée, raconte au Monde Jean-Pascal Lévy-Trumet, les commentaires étaient pitoyables. J'avais pourtant été voir TF1, en leur disant que l'on allait se planter, qu'il fallait une diffusion plus resserrée. Ils ne m'ont pas écouté. On avait dû annuler la moitié de nos répétitions, car ce projet avait été choisi, mais pas assumé politiquement. Tout le monde, par la suite, a sorti des parapluies en béton. »
Le créateur, du coup, s'est retrouvé bien esseulé, à la tête d'un spectacle coûtant 7,6 millions d'euros. « C'est sûr, je n'ai pas été épaulé. Michel Platini, je l'ai vu deux fois en tout et pour tout. La veille du show, il m'a juste dit : «Ça va ? » On ne pouvait plus faire marche arrière, avec 5 000 bénévoles. » Le 9 juin, les « géants » musardent dans Paris, à moins de 2 km/h, alors qu'ils auraient pu aller deux fois plus vite. Et le spectateur moyen se lasse rapidement. Le lendemain, Pablo, Moussa et compagnie sont la risée de la France. « C'était le grand vide, se souvient Jean-Pascal Lévy-Trumet, les rats ont quitté le navire. Le journal Libération a même parlé des « poupées gonflantes ». J'ai été grillé en France. Pour la finale de la Coupe du monde, j'ai dû me battre pour obtenir un billet. Je ne travaillerai plus jamais comme cela. J'aurais dû me tenir à mon concept, je n'ai pas su dire non. »
RESTES AUGUSTES
Dès le 11 juin, les structures des « géants » sont démolies, recyclées. Les têtes, elles, survivent. Elles sont entreposées sur un terrain vague, porte Dauphine, à Paris, abîmées par la pluie, le vent, taguées, souillées. Pitoyable spectacle que Jean-Pascal Lévy-Trumet subit de plein fouet lorsqu'il emprunte le périphérique. « Du coup, lâche-t-il, j'ai arrêté de prendre le périphérique, de ce côté de Paris. » Qui est responsable, à l'époque, de ces restes augustes. A la Mairie de Paris, comme au ministère de la culture, on ne s'en souvient plus.
Ho l'Asiatique est le premier à disparaître. Volé par des forains, il est retrouvé le 2 septembre 1998, rue Claude-Regaud, dans le 13e arrondissement, en plein Chinatown parisien, brûlé. Moussa l'Africain subit à son tour les pires avanies. Dérobé lui aussi, il est abandonné à Drancy (Seine-Saint-Denis), en région parisienne. La mairie ne sait plus qu'en faire. La tête est longtemps conservée au centre technique municipal. Un audit fait état de « craquelures et de fissures », l'ouvrage est en mauvais état. « Et puis, se rappelle vaguement une employée municipale, on s'est rendu compte que cela aurait coûté trop cher de le réhabiliter : 30 500 euros. On l'a donc donné à une entreprise basée à Octeville, dans la Manche, qui a fait faillite depuis. On n'a plus aucune nouvelle. » Oublié Moussa. Il aurait bien fait la joie, pourtant, des élèves du lycée Delacroix, où il devait trôner, si la mairie avait trouvé quelques sous.
Pablo l'Amérindien et Roméo l'Européen ont-ils subi le même triste sort ? Les deux « têtes » ont-elles disparu, elles aussi, victimes de la malédiction du 9 juin 1998 ? Coup de chance, une piste mène à Roméo. Un vieil article, qui relate son exposition, en juillet 1999, devant l'hypermarché Leclerc de Moisselles, dans le Val-d'Oise. Cruel destin. Le directeur du magasin a décidé de voler au secours de l'oeuvre d'art. Pendant un mois, Roméo voisine avec les chariots, sur le parking. Avant de servir de lot à un grand tournoi de football, remporté par l'équipe de Soisy-sous-Montmorency. Roméo coule maintenant des jours heureux sur le terrain de sport municipal, peint en bleu. De ses 4,5 mètres de haut, fort de ses 460 kilos, intact, il toise les moqueurs du passé.
Pablo, lui, est passé bien près de la décharge publique. « Il aurait été vu à Jouy-en-Josas, dans les Yvelines », croit se souvenir Jean-Pascal Lévy-Trumet. A la mairie, on a pourtant tout oublié. A moins que... Se pourrait-il que ce bon Pablo ait été hébergé par la commune voisine des Loges-en-Josas ? Les Loges-en-Josas, son château, son église, et sa tête de « géant ». On l'aperçoit de loin. Pablo, tout de jaune vêtu, aujourd'hui, se repose sur les vertes prairies d'un riche industriel, où il oublie la triste soirée du 9 juin 1998.