Bon, je me lance mollement dans le débat en répondant au post de l'exilé :
l exile a écrit:
euh... israël est un état clairement fasciste, pas laïque.
comment peut on parlé d'état laïque quand celui-ci a été créer par et pour des sionistes? vous savez qu'il y a un apartheid en israël? que la plupart des juifs actuels ne viennent absolument pas de cette région du monde, que les descendant des "sémites" sont les actuels palestiniens...
Israël n'est pas une démocratie plus fasciste que la République Française.
Apartheid ? Tu sais que 20% des citoyens israéliens sont des arabes et que la "religion juive" est la religion officielle (mais il y a beaucoup d'athées) d'environ 75% des habitants. Drôle d'apartheid ! Il y a une coexistence de plusieurs cultures du côté de Tel-Aviv...
l exile a écrit:
la colonisation continue.
C'est tout à fait exact et c'est vrai que c'est intolérable. Elle est le fait d'intégristes juifs qui s'appuient sur le texte littéral de la Bible pour s'implanter partout dans la "Terre Promise" par Dieu à Moïse. Évidemment, nous sommes ici en présence d'extrémistes, mais le plus malheureux, c'est que la colonisation ait été accélérée sous l'impulsion du gouvernement travailliste d'Ehud Barak. La solution au problème est politique, mais quand on voit la carte en "peau de léopard" de la Cisjordanie qui avait résulté des accords d'Oslo, on se dit que l'impasse est évidente. Autre écueil, le statut de Jérusalem, très épineux.
l exile a écrit:
la création d'un état juif n'avait absolument rien de légitime, c'est dans la définition même du mot "juif" que le mot état est un non sens.
Pas légitime ? Pourquoi refuser à une nation un Etat ? (Oui, je sais dans ce cas là, offrons un Etat aux Kurdes, aux Indiens du Chiappas etc.) Stricto sensu, une nation est une "communauté humaine consciente de son unité et de sa volonté commune de vivre ensemble, le plus souvent assise sur un
territoire, qui lui donne une partie de son identité". Pourquoi le mot "juif te pose-t-il problème à partir du moment où des Juifs ont eu la volonté de vivre ensemble ? Après les 2000 ans de diaspora et la Shoah, difficile de nier le droit de ce peuple à s'établir sur un territoire. Certes, la Palestine était un mandat britannique sur lequel vivait des autochtones, mais, historiquement, ce sont les Arabes palestiniens et leurs voisins qui ont rejeté la résolution de l'ONU créant deux Etats côte à côte, alors que les sionnistes eux-mêmes reconnaissaient l'existence d'un Etat arabe.
Ce qui me gêne, c'est ton blocage sur "définition du mot juif", blocage qui a été le même auquel ont été confrontés les nazis lors de la conception des Lois de Nuremberg de 1935 : ils y ont d'ailleurs échoué, ce qui veut bien dire qu'est juif celui qui se considère comme tel et qui désire éventuellement s'associer à d'autres personnes au sein d'un Etat démocratique.
l exile a écrit:
enfin bref, c'est le discours de "l'un réponds à l'autre et les deux on tord" ou ""on est trop loin pour juger faut pas s'en occuper" qui m'exaspère le plus. quand on connait un minimum l'histoire des deux camps on devrait pouvoir se prononcer assez facilement quand même.
Deux camps ? Mais de quels camps parles-tu ? Car le titre même du topic est erroné. En ce moment, il ne s'agit pas du tout du conflit israélo-palestinien, mais du conflit Israël-HAMAS. Tu n'es pas sans savoir que les Palestiniens sont eux-mêmes divisés et que les pires ennemis du Fatah sont les membres du HAMAS, qui n'hésitent pas à les assassiner et à les pourchasser à tel point que la bande de Gaza vit sous une chape de plomb terrible.
l exile a écrit:
regardez ne serai-ce qu'une ville israélienne et ses habitants et comparez la à ce qu'on voit en palestine (je parle pas que de gaza mais du reste des provinces aussi). pas besoin de discours.
Effectivement, et c'est aussi la raison pour laquelle, historiquement, le conflit est un conflit politique et non un conflit religieux. La proximité de deux peuples vivant dans des conditions de vie aussi différentes crée naturellement des tensions.
Le HAMAS et le Djihad islamique ont bien sûr prospéré sur la misère et le manque d'espoir de la jeunesse palestinienne, et on comprend qu'un homme sans perspective puisse accepter d'aller se faire sauter dans un bus...
Le gros problème, c'est que le HAMAS est un mouvement théocratique qui nie non seulement l'existence d'Israël, mais également l'existence d'un Etat palestinien non islamiste. Il est donc dans une logique du chaos : plutôt mettre la région à feu et à sang que de renoncer au seul but qu'il s'est fixé : le rétablissement du Califat sunnite et la conversion de toutes les personnes de la région. Vision apocalyptique et moyen-âgeuse. D'ailleurs, les Etats arabes sont bien discrets, car ils ne sont pas mécontents de voir le HAMAS se faire pulvériser. Les chiites non plus ne bronchent pas : silence assourdissant de l'Iran, ennemie naturelle des sunnites...et du Hezbollah (malgré des déclarations de pure forme), qui a même rapidement démenti être à l'origine des roquettes lancées sur le Nord d'Israël.