nan pas trop
Karibou a écrit:
Rien que la scène de masturbation névrotique suivi d'un hurlement incroyable et d'un suicide au pistolet (seul refuge du personnage terrifié)justifie l'attention que l'on devrait porter à Mulholland Drive, sérieusement ce film c'est tout de même quelque chose, on s'en branle qu'il fasse le coup de la boite bleue si dérrière on a des moments d'intensité que quasiment lui seul peut donner comme la scène dans le fast food ou le type va dans l'arrière cour pour découvrir ce qui s'y cache.
"Quel intensité dans cette scène et ce visage poignant quel chef d‘œuvre."
*donne un coup d'latte dans France Cul*
Lynch nous vendrait de l'intensité et des émotions, c'est encore plus pathétique que je ne le pensais…
Ben vlà justement l'souci… Si y'a un truc qui chagrine l'art, c'est bien l'intensité… et qui reviens comme un vieux démon dans la production cinéma contemporaine.
Le recours à l'émotion devrait être interdit par les conventions de Genève. La mort de l'Art, "l'émotion", j'vous l'dis. Le principe est rétrograde. C'est artificiel, baroque (métaphysiques bancales, sophistication du sujet, psychologie en kit) et pompier (omniprésence de la technique et accumulation d'effets pour capter le chaland). C'est c'que le peintres modernes ont condamné (pour globalement se concentrer sur le sujet) à juste titre, il y a déjà plus d'un siècle et que le cinéma contemporain continue de traîner comme un boulet commercial.
A bas l'émotion. C'est nul, pourri, beurk.
Si la stimulation de l'épiderme et les palpitations cardiaques étaient une fin artistique en soit, on en srait réduit à s'coltiner des marches militaires à longueur de journée.
L'intensité (qu'on nous vend à tour bras dans chaque promo d'film), ben, c'est franchement insuffisant comme approche.
Le cinéma de Lynch s'approprie des codes artistiques pas chers (peinture, photographie, performances confondus) Ce sont les mêmes codes galvaudés par la mode et la communication. N'importe quel clip de R'n'B est aussi bien intéressant qu'un Lynch en terme d'intensité.
Et là à mon tour de vous dire : "je vous demande de ne pas vous arrêter à quelques artifices".