Ajax a écrit:
Tout ça pour qu'il ne sert à rien de raisonner par rapport à une vraie gauche idéalisée.
Tu as fait aussi long pour nous pondre ça ? Nous n'avons donc plus le droit de raisonner ? Elle est bien bonne celle-là ! On nage en plein terrorisme intellectuel.
Il est impossible de se reconnaître dans une gauche libertaire et altermondialiste parce que nous n'avons pas le choix, c'est ça ?
Le monde actuel nous propose un postulat de base qui nous impose l'asservissement global et définitif, sans que nous n'ayons la possibilité de résister à cet état de fait, de s'y opposer et de se rebeller ?
L'Histoire nous enseigne pourtant que les ruptures sont une donnée essentielle de l'avancée des sociétés humaines. Ces ruptures sont des révolutions, au sens premier du terme (bouleversement profond d'un système) : de la révolution néolithique jusqu'à la révolution industrielle, en passant par la révolution copernicienne. Evidemment, ce terme est devenu encore plus tabou que celui de "récession" parce qu'il est associé uniquement aux révolutions politiques (révolution française, révolution d'Octobre...) Une révolution n'est pas forcément sanglante, mais elle implique des prises de conscience collective à partir d'une minorité qui invite la majorité à suivre un mouvement qui ne laisse pas, immanquablement, de se heurter à une autre minorité, dont les privilèges seront détruits.
Aujourd'hui, certains estiment nécessaire de réaliser une révolution afin de faire naître un monde plus équitable et harmonieux. Ces gens se situent essentiellement dans la gauche anticapitaliste et ne demandent qu'à mettre leurs actes en accord avec leurs principes.
Alors pourquoi vouloir absolument tuer les idées, les rêves ou l'imagination de ces personnes au nom d'un réalisme de bien mauvais aloi ?
La décadence de notre démocratie s'illustre parfaitement dans le débat sur les avantages éhontés des caciques de la République (incarnés superbement par les sénateurs, ces "représentants du peuple"), qui est devenue une caste servile par rapport au pouvoir économique et dont l'inertie n'est mue que par l'unique désir de garder ses petits privilèges et de conserver un système vermoulu qui les laissent pavoiser de manière absurde.