nicobi a écrit:
Nan mais c'est bon, la droite ou la gauche a privatisé parce qu'elle est obligée de privatiser. Les directives européennes doivent être appliquées sinon c'est des millions d'euros d'astreinte.
L'Europe, avec les fameuses directives que vous évoquez Nicobi, s'est construire par voie de consensus entre la gauche et la droite. Loin des yeux des électeurs, à Bruxelles, il n'y a plus de gauche et de droite . Sur la politique économique, les privatisations, la dérèglementation de la finance, l'ouverture du secteur public à la concurrence, droite et gauche sont en accord sur l'essentiel. Donc dire que c'est l'obligation d'obéïr à Bruxelles qui explique la proximité des politiques suivies ne tient pas.
Droite et gauche (de gouvernement) adhèrent au credo libéral qui est en vogue parmi les élites politiques depuis 20 ans. Jospin a fait mine de résister pendant quelques semaines dans le prolongement de ses discours de campagne, puis a rendu les armes sans combattre. Si vraiment il avait été contraint de s'exécuter sur les privatisations, il aurait au minimum privatiser en dénonçant plutôt que d'en défendre le principe.
Et puis pour prendre un exemple celui des PTT, ce sont les socialistes, Paul Quiles pour ne pas le nommer, qui ont engagé le processus de privatiastion par étapes, sans que l'Europe ne leur ait demandé. Aujourd'hui France Telecom est une société par actions, et La Poste est en passe de le devenir. Chacun est libre de penser que cette évolution est ou non positive.
C'est pour ces raisons que les socialistes sont inaudibles sur la crise financière, parcequ'ils n'ont pas dénoncé la dérégulation des marchés financiers avant la crise, ils ne sont pas crédibles aujourd'hui pour dénoncer le modèle capitaliste actuel, ayant depuis longtemps renoncé à le combattre.
D'ailleurs, pour adhérer au PS, il faut être partisan "
d'une économie de marché régulée par la puissance publique".
J'ai bien lu ce qui avait été répondu par certains : "mais la PS ce n'est pas la gauche". Mais, le PCF, le PRG, et les Verts ont participé à ses mêmes gouvernements, dans ce cas il faudrait les exclure de la gauche. Il ne resterait que l'extrême gauche. Le seul problème c'est qu'elle n'est jamais au pouvoir, ce qui lui permet de tenir les discours les plus radicaux à peu de frais. Dans les années 1970 et 1980, le PS tenait des discours aussi radicaux et peut être plus utopistes que Besançennot aujourd'hui. Ils se sont vite ralliés au libéralisme une fois au pouvoir. D'ailleurs pour des raisons électoralistes la LCR s'est dèjà recentrée politiquement, LO n'hésite pas à passer des alliances électorales avec la gauche de gouvernement pour garder ou gagner des élus et le PT n'hésite pas à se cacher derrière le truculent gars de l'Aude (Gérard machin chose qui s'est présenté aux présidentielles) pour construire un nouveau parti.
Tout ça pour qu'il ne sert à rien de raisonner par rapport à une vraie gauche idéalisée.