"J’ai un état d’esprit qui plaît"
A peine arrivé, Steve Savidan, buteur contre son ancien club samedi, est déjà la nouvelle star de Malherbe. Un terme dont ne veut pas entendre parler l’ancien Valenciennois. Il a juste conscience de ressembler à son public.
Steve Savidan, comment expliquez-vous que vous vous soyez aussi vite et aussi bien intégré à Caen ?
C’est grâce aux autres, grâce à tous mes collègues qui m’ont permis justement de bien m’intégrer. Ce que je n’aurais pas pu faire sans eux. Après, il faut aussi aller au devant d’eux, car s’ils font l’effort et que moi je ne le fais pas de mon côté, ça ne peut pas passer. Heureusement, ça s’est bien passé. Et c’est pour ça que nous sommes bien ensemble aujourd’hui. J’y ai mis du mien certes, mais eux ils ont vraiment tout fait pour me donner une place dans cette équipe et dans ce groupe. De son côté, le coach a fait en sorte que l’équipe conserve son allant des années précédentes : une équipe portée vers le jeu et vers l’avant, tout cela dans une bonne ambiance. Ça me correspond et je ne suis pas surpris, car je m’attendais à ça. Mais je suis content d’avoir eu confirmation de ce que je pensais.
Sur le terrain, avez-vous également déjà trouvé vos marques ?
Oui, je les ai trouvées, même s’il en reste encore à trouver car tout n’est pas parfait. Mais c’est bien : ça donne de l’espoir et un sens de travail.
Avez-vous découvert un club de Caen tel que vous l’imaginiez ?
Oui, car c’est un club qui me ressemble. Plus exactement, je ressemble à ce club. Ici, tout est cohérent. Ce club correspond exactement à ma vision du football, et pour ne rien gâcher, il se rapproche beaucoup de ce que j’ai connu à Valenciennes. Au niveau de la cohésion du groupe et de l’ambiance notamment, ça ressemble beaucoup à Valenciennes.
Pourquoi ne souhaitiez-vous pas connaître une autre facette du football ?
En fait, tout s’est tellement passé simplement et rapidement que tout était réuni pour que j’aille à Caen où le discours que j’ai reçu était très cohérent. Maintenant, je n’ai pas non plus quitté Valenciennes comme ça. Pour moi, Valenciennes est une page hyper importante de ma vie d’homme et de sportif, donc je n’ai même pas besoin de la tourner. C’est ce que je dis aux gens à chaque fois.
« Quand je fais quelque chose, je le fais à fond »
Aviez-vous peur d’être perturbé par ces retrouvailles avec Valenciennes dès la deuxième journée ?
Non, je n’avais aucune appréhension. Déjà, car ça me tenait à cœur de débuter à domicile contre mon ancien club. Mais aussi car tout le monde à Caen a fait en sorte, sur ce plan aussi, que cela ne soit pas trop lourd à porter tout seul. Toute la semaine, ils m’ont aidé dans ce sens. Ça m’a fait beaucoup de bien. Ici, c’est convivial, donc il y a une entraide. Dès que l’on sent que quelqu’un a quelque chose qui lui tient à cœur, on est à ses côtés. Un club où je peux vivre une très belle histoire humainement comme sportivement ? Oui, c’est ce que je vais m’attacher à faire. Moi, quand je fais quelque chose, je le fais à fond. Sinon, je ne le fais pas.
Etes-vous déjà un leader au sein de ce groupe ?
Disons que je reste très prudent car je ne voudrais pas que cela soit mal interprété. Donc j’essaie avant tout de faire une analyse objective et de rester à la place que l’on me donne aujourd’hui. Peut-être que demain, cela sera différent. En attendant, j’assume cette place.
Assumez-vous également votre starisation grandissante ?
C’est très bien d’avoir de la notoriété mais il faut savoir faire face et assumer non seulement cette notoriété mais aussi les bonnes performances comme les mauvaises.
« Savidan est un joueur de Caen, Caen n’est pas le club de Savidan »
Mais comment vivez-vous cette notoriété ?
La notoriété, ce sont les journalistes et les médias qui me la font. Moi, je fais tout simplement mon travail avec mes collègues. Quand ça se passe bien pour moi c’est que ça se passe bien pour l’équipe. Donc je préfère me dire que Savidan est un joueur de Caen plutôt que Caen est le club de Savidan. Il ne faut pas inverser les rôles. Moi, je viens d’arriver et je suis là pour faire ce pourquoi on m’a pris.
Selon vous, d’où provient cet amour de la Ligue 1 à votre égard ?
Peut-être parce que je correspond à beaucoup de gens qui regardent les matchs de L1. J’ai aussi un état d’esprit qui plaît et que beaucoup de gens aimeraient retrouver chez plus de joueurs. Un joueur très proche des gens et très anticonformiste. Pourquoi anticonformiste ? Car j’ai un discours franc, direct et le plus honnête possible. Cela peut jouer des tours dans les deux sens c’est vrai, mais les paroles c’est comme les actes, il faut savoir les assumer quand elles sont bien mais aussi quand elles le sont moins.
Ne pensez-vous pas aussi que votre histoire - le petit éboueur devenu footballeur pro - joue beaucoup pour votre notoriété ?
Oui, je pense. C’est quelque chose qui touche les gens. C’est exactement pareil que pour Franck Ribéry, qui était encore en National il y a quatre ans - j’avais même joué contre lui - et qui est aujourd’hui devenu une figure incontournable de l’équipe de France. Les gens ont besoin de repères et de personnes qui leur ressemblent. Je ne suis pas en marge de cette société, je suis en plein dedans et cela me surprendra tout le temps quand les gens viendront me demander un autographe. Je n’ai pas envie d’être aigri mais toujours pareil : cool.
*Foot365 (je sais ajacques, je sais)
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