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La Voix des Sports - 30/06/2008
« Je ne pourrai jamais oublier Valenciennes »
Steve Savidan aura passé des moments inoubliables à Nungesser, de son propre aveu. Transféré à Caen après quatre belles années à Valenciennes, Steve Savidan revient sur les raisons de son choix. De Samoëns, son lieu de stage avec l’équipe normande depuis jeudi, l’attaquant ne masque pas une certaine nostalgie, évoque le besoin d’une remise en question et son ambition.
– Steve, pourquoi avoir choisi de partir ?
« C’est simple et compliqué à la fois. Valenciennes voulait me conserver, mais ne me proposait pas les conditions de Caen. Je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas de conditions salariales, mais de durée de contrat. Il me restait deux ans à Valenciennes, j’ai signé à Caen pour trois ans plus un. Comme dans toute entreprise, chacun défend ses intérêts et moi je suis à un moment de ma carrière où cet aspect-là compte. C’est comme ça, j’ai fait le point avec le coach. Il voulait me garder, il était sincère j’en suis sûr, mais il est aussi engagé dans une réflexion sur l’avenir. Je respecte sa position et il respecte la mienne. » –
Pourquoi Caen ? Les supporteurs attendaient peut-être un club plus prestigieux...
« J’ai choisi le club qui colle le mieux à ma personnalité. Caen se rapproche de Valenciennes sur beaucoup de points. C’est donc le meilleur choix pour moi et ma famille. C’est pour ça avant tout, et pas pour des raisons financières. Je pouvais trouver plus ailleurs. »
– Avec quels clubs avez-vous été en contact ?
« Il y a eu Toulouse, Nice, Lille, Nantes, Saint-Etienne et Monaco. Mais je n’ai pas hésité. Ma priorité était de jouer cette saison dans le club avec lequel je reprenais l’entraînement. Si j’avais repris avec VA, je serais resté. À Caen, les discours de l’entraîneur Frank Dumas, du président et de mes nouveaux équipiers m’ont plu. Pour moi c’était clair, Caen avait ma parole et devait s’arranger avec Valenciennes. »
– Étant donné votre statut à Valenciennes, on imagine que la décision n’a pas dû être facile à prendre ?
« Je ne sais pas si les gens se rendent compte que je prends un risque énorme pour ma carrière. À Valenciennes, j’étais assis sur quelque chose, j’avais tous mes repères. Là, je dois relever un nouveau challenge, il y a beaucoup d’incertitudes sur le plan footballistique. Sans doute que j’avais besoin de ça pour me relancer. C’est sûr que c’est une décision très difficile à prendre. Je ne pourrai jamais oublier Valenciennes. Moi et ma famille, nous y étions très heureux. Là, on remet tous les compteurs à zéro. »
– Qu’est-ce qui a fait la différence ?
« Les raisons qu’on a déjà évoquées, mais vous savez il n’y a pas non plus forcément de vraie explication. C’est ce que je réponds parfois aux amis qui me téléphonent et se disent surpris. Il faut faire des choix dans la vie. Si j’étais resté à Valenciennes, ça n’aurait pas été négatif. Là je peux partir la tête haute, je laisse un transfert, le club en avait besoin. À un moment donné, il faut aussi parler business. Quand tout est réuni et que les deux parties peuvent être d’accord... »
– Soulagé et heureux de ce choix ?
« Je suis bien sûr heureux de rejoindre Caen, qui compte sur moi. Mais, vous savez, comme je l’ai dit en arrivant aux journalistes normands, je n’ai rien vécu et j’ai tout à prouver ici. Je ne suis pas hypocrite. Je suis heureux, mais je suis en même temps perturbé. Ma femme est à Valenciennes, je quitte quelque chose que j’aime. Valenciennes, c’est comme Angers pour moi, c’est mon autre ville natale. Caen, je ne connais pas. Il faudra donc attendre un peu.
Je dois d’abord me concentrer sur le boulot. »
– Comment gérez-vous le changement d’équipe, vos premiers pas ?
« Les gens n’ont pas d’accent, ça me manque... Sans rire, tout va bien. Au niveau du groupe, moi je suis en plus. Caen avait déjà une belle équipe avant moi. Ça me fait penser à Valenciennes. Il y a le même état d’esprit à l’intérieur du groupe. »
– Vous revenez toujours à Valenciennes. C’est si dur à oublier ?
« Je ne tournerai jamais la page valenciennoise. C’est un drôle de sentiment qui m’anime. Je suis triste de partir, même si je ne regrette pas mon choix. Je ne regrette pas non plus de m’être attaché à cette ville. Vous savez le dicton est très vrai. On pleure deux fois avec le Nord, quand on arrive et quand on s’en va. J’ai vraiment pleuré à mon arrivée, là je ne vous dis pas... Maintenant, par respect pour mes nouveaux équipiers, je ne dois non plus étaler mes états d’âme. Mon seul regret est de ne pas avoir fait la fête avec tout le public, mais c’est ainsi. Et puis, il n’est pas question d’adieu mais d’au-revoir. »
– Caen - VA est programmé le 16 août, dès la deuxième journée de championnat. Y pensez-vous déjà ?
« Bien sûr, très fort même. J’ai hâte d’y être. Ça m’aidera peut-être à prendre conscience que je suis passé à autre chose. »
– Revenons à vos années valenciennoises. Qu’est-ce qui vous a marqué le plus ?
« Sportivement, mon but contre Cherbourg en National, mes deux buts contre Sedan en L2, mon premier but en L1 à Auxerre. Et bien sûr le doublé contre Marseille. Humainement, c’est la rencontre avec le public valenciennois, et la création du K9, mon bar-restaurant en centre-ville. »
– Que représente ce club pour vous ?
« Le club et moi, nous avons grandi ensemble. Je ne renie rien de ce que j’ai fait avant, mais je pense que j’ai commencé ma carrière à Valenciennes.
J’y ai fait beaucoup de choses, tellement de choses... »
– Il y a aussi des liens très forts avec les anciens équipiers...
« Oui, très forts. Je pense aux gars du National, c’est le début de l’aventure. Mais il y aussi tous les autres. Et il y a Kombouaré, bien sûr. »
– Comment qualifier votre relation avec lui ?
« Très pro dans le travail, amical en dehors. Il m’a fait franchir un énorme palier. Et je ne pense que je ne suis pas le seul à avoir progressé avec lui. »
– Quelles sont vos ambitions avec Caen, cette saison ?
« Marquer des buts et prendre un maximum de plaisir en Ligue 1. »
– Est-ce qu’on vous reverra souvent à Valenciennes ?
« Bien sûr, je vais y revenir régulièrement pour mes affaires et mes amis. Après la carrière je ne sais pas. Avec ma femme, nous pouvons revenir pour nous y installer, c’est un souhait. Mais nous avons toujours eu aussi le rêve de retourner à Angers, dont nous sommes originaires tous les deux. En tout cas, il est clair que Valenciennes comptera toujours énormément dans notre vie. »
Propos recueillis par Richard GOTTE
_________________ Elu merci pour ces trois saisons , bonne chance pour la suite de ta carriére!!!!
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