C'est triste à mourir.
Je te donne mon avis de spécialiste par MP
Bon courage.
Edit(ter) : Bon, en fait, on rajoute une blague à Grosquick à la fin et tu verras que c'est digeste. (si si, ne vous flinguez pas à la première lecture).
Je disais, hum, hum (toussote puis lit sa feuille).
C'est triste à mourir.
Et d'ailleurs, la difficulté de la rupture réside dans son extrême ressemblance avec le deuil.
Perdre la personne qu'on aime, c'est voir mourir une histoire dont on avait l'impression qu'elle nous faisait vivre.
Et les premiers temps, on a carrément l'impression de mourir un peu.
C'est le deuil de tout.
Tu dois "enterrer" les premières vacances sans elle. Les premiers séjours chez ta famille sans elle. "Enterrer" les premiers anniversaires sans elle. Prendre des décisions seuls. Dormir seul. Faire à manger pour un. Accepter que, si les souvenirs consolent, l'histoire d'amour est morte.
Il faudra le dire. On te demandera. Il y aura des gaffes. Et autour de ça s'installe souvent la gêne. Comme si la fin de l'amour était de gravité mortelle.
Dans des mois, encore, tu retrouveras une paire de chaussette. Un tube de crème. Des cheveux, même.
Moi, je ne te dirai rien de réconfortant parce que, en ces circonstances, rien ne m'a réconfortée.
J'ai pleuré des heures interminables. Ecouté des chansons tristes. Porté un pyjama difforme comme tenue de deuil. Parlé à des oreilles patientes en m'accrochant à mon mug de thé comme à la vie. Pleuré toujours. Regardé des films comme pour me torturer encore. Refusé qu'on me "sorte". Trouvé tous les autres moches et inintéressants. Cherché l'autre dans n'importe quelle chose insignifiante. Et même (et c'est là le plus humiliant encore), tout tenté pour faire renaître les sentiments perdus.
Il n'y a pas de "durée moyenne de souffrance". Il n'y a pas de "méthode post-rupture".
Et raisonnablement, patiemment, ...avec des efforts qui font bien mal partout...faire son deuil. Achever son travail d'acceptation et un jour, revivre complètement.
Je ne l'ai pas vécue qu'une fois.
A trois reprises..(ce qui me semble bien trop), j'ai eu pendant des semaines et des semaines le corps lourd à en sentir le sol se dérober sous mes jambes. Je me suis traînée comme mon propre boulet. J'ai commencé à tout trouver trop grand et trop effrayant pour moi seule.
Et tu sais quoi?
A ce jour, il y a peu d'amours dont j'ai accepté la mort.
(Grosquick, à toi.)