Je remets le lien de l'article
Graham : Oui, je trouve qu'il y a beaucoup de conneries dans cet article, et qu'il est idiot.
Greenspan a depuis son départ de la tête du FED tiré la sonnette d'alarme, et émis des doutes quant à la stabilité financière internationale, même s'il n'avait pas évoqué le problème du crédit hypothécaire US. Tout le premier paragraphe de l'article est largement exagéré.
Ensuite : le problème des subprimes n'est à mon avis pas tant un problème de coût du crédit, comme le suggère Delhommais. C'est surtout que les banques de second rang ont massivement prêté à des agents facilement insolvables (populations à faibles revenus) pour des investissements non productifs ; le taux d'intérêt faible a joué, c'est vrai, mais le problème vient principalement du fait que les risques ont été sous-estimés par les prêteurs, et qu'ils ont alimenté une bulle de l'immobilier. Les prix augmentant, les crédits octroyés s'allongent, la prise de risque augmente ... Et ça a fini par péter. Parce que les établissements de crédits ont trop prêter pour des investissements immobiliers ! Difficile d'invoquer la responsabilité d'une Banque Centrale ! La politique prudentielle n'a rien à voir avec la politique de taux ...
3° paragraphe, où l'on reproche à Bernanke de "naviguer à vue". Oui ... Mais comment pourrait-il en être autrement, les banques elles-mêmes ne savent pas où elles en sont. Restent les résultats ; chaque intervention de la Fed a eu des effets positifs, et même si le crédit mondial diminue, on évite (pour l'instant ?) un étranglement total de celui-ci, ce qui serait évidemment dramatique.
Citation:
S'il ignore l'inflation, M. Bernanke se mêle en revanche volontiers de politique budgétaire. Il a apporté un soutien sans ambiguïté au plan de relance - très keynésien - présenté par George W. Bush.
Sur l'inflation : il a raison de minimiser ce problème. L'inflation n'est pas le risque numéro 1 de l'économie mondiale, et de toute façon, son origine principale aujourd'hui n'est pas monétaire (ie pas dûe à une surabondance de la liquidité), mais plutôt dûe à l'augmentation de la demande mondiale, notamment de matières premières.
Plan "keynésien" de Bush : oui et non. Oui, parce que l'Etat "intervient" plus. Non, parce que ce sont des baisses d'impôts aux revenus les plus élevés, les effets seront donc relativement faibles, ce qui n'en fait pas un plan tel que Keynes l'aurait préconisé.
Soutient du Fed à ce plan ? Oui, et heureusement, malgré les critiques que l'on peut émettre à l'encontre du volet budgétaire. Encore une fois, le risque le plus important pour les USA et l'éco.mondiale est une récession de forte amplitude ; mêler pol. budgétaire et monétaire permet de limiter les risques.
[C'est malheureux que l'on ne puisse toujours pas coordonner ce genre de politiques avec celles menées en Europe ... Mais c'est une autre question]Enfin, sur la cohérence idéologique de la BCE :
Que reproche-t-on à la BCE ? De ne pas relever ses taux d'intérêts ? C'est ridicule ... Comment peut-on prôner un resserrement monétaire actuellement ?
Remarque :
Citation:
Son blocage idéologique risque de la démonétiser aussi sûrement que la Fed ses palinodies.
Cette phrase est tout simplement incompréhensible. Que signifie "démonétiser une Banque Centrale", aucune idée ... A moins que ce ne soit "démonétiser la crédibilité de la BCE" ce qui n'a pas plus de sens.
