Inscription: 31 Aoû 2005 22:06 Messages: 16003 Localisation: To
|
Abdi expulsé avec Nice après une demi-heure. Et une interview sympa de pas un ancien, mais qui n'est pas sans rapport avec nous : « Pascal Nouma a mis deux tapes sur les fesses à Jacques Chirac » : les souvenirs de Francis Llacer, de son inoubliable frappe à Caen à la réception à l'Élysée- Cliquez ici pour faire apparaître le contenu caché
Foot, Paroles d'Ex Pierre-Étienne Minonzio publié le 4 octobre 2025 à 08h43
« Quel coéquipier vous a le plus impressionné durant votre carrière ? George (Weah, PSG, 1992-1995) défiait toute concurrence, avec des capacités techniques et physiques hors normes. À l'entraînement, si tu lui tapais dessus, tu avais mal. Et puis il y a eu Ronnie (Ronaldinho, PSG, 2001-2003), qui faisait des choses avec les pieds que l'on n'arrivait pas à faire avec les mains. On ne faisait pas le même sport, lui et moi. Et l'adversaire qui vous a le plus marqué ? Zvonimir Boban (lors de demi-finale de Ligue des champions perdue en 1995 face à l'AC Milan, 0-1, 0-2). Il alliait une vision du jeu lumineuse, avec un gros impact. Un peu comme si Luka Modric (1,72 m) avait mesuré plus de 1,80 m (Boban mesure 1,83 m).
Le jouer le plus drôle que vous avez croisé ? Pascal (Nouma), avec qui j'étais en centre de formation au PSG, que je considère comme mon frère. C'est d'ailleurs lui qui avait trouvé mon surnom, "Cisco" (*)... Lors de la réception à l'Élysée qui a suivi notre victoire en finale de Coupe des Coupes (en 1996, face au Rapid Vienne, 1-0), Jacques Chirac nous a salués un à un. Et au moment de serrer la main du chef de l'État, Pascal lui a mis deux tapes sur les fesses, en disant : "Salut président !" J'ai raconté cette anecdote à Pascal au téléphone récemment et il m'a dit : "Non, je n'ai pas fait ça quand même !" (*) Diminutif de Juan Francisco, le prénom du père de Francis Llacer.
La plus belle fête à laquelle vous avez pris part ? Celle qui s'est déroulée quelques jours avant cette finale de C2, lors d'un stage à Hendaye. On avait quartier libre avec Yannick (Noah, qui avait intégré le staff à ce moment) et on s'était mis minables. En fin de soirée, Yannick et moi, on avait piqué un vélo de La Poste et on avait fini en slip dessus. Lui pédalait, moi j'étais sur le porte-bagage, dans les rues d'Hendaye... Pour créer une synergie de groupe, Yannick est très fort !
Le plus beau but que vous avez inscrit ? Celui que j'ai marqué à Caen (sur une reprise de volée excentrée, le 1er octobre 1994, 2-1). Vu la manière dont le ballon m'arrivait, j'avais 99,9 % de chances d'allumer un spectateur et 0,1 % de chance de marquer. Le gardien en face, c'était mon pote Richard Dutruel, que je connaissais du centre de formation. Après le match, il m'a dit : "Jamais je n'aurais pensé que tu la tenterais." Je lui ai répondu : "Je te rassure, moi non plus." La même soirée, j'ai reçu un coup de fil d'un autre pote, Christophe Dugarry, qui venait lui aussi de marquer sur une reprise de volée (avec Bordeaux à Nantes, 3-3). Il m'a dit : "Je pensais gagner le Top But de Téléfoot ! C'est quoi ce bordel ?" (il rit).
L'entraîneur qui vous a le plus marqué ? (Nambatingue) Toko. Je l'admirais déjà quand il était attaquant du PSG (1980-1985) et j'ai eu la chance de le connaître comme entraîneur adjoint dans les années 1990. C'était un rayon de soleil, avec toujours le mot juste pour te rassurer dans les moments difficiles. Malheureusement, Toko est aujourd'hui dans une difficulté colossale au niveau de sa santé et sur le plan financier. J'en profite pour inciter le PSG à trouver un moyen de l'aider, ne serait-ce qu'en lui envoyant un maillot avec l'étoile, floqué à son nom (*). Ce serait un moyen d'honorer un joueur qui a marqué l'histoire du club (Toko est notamment le premier buteur du PSG en Coupe d'Europe, en 1982). (*) Le PSG précise être en contact avec Toko et lui avoir déjà envoyé un maillot dédicacé par Kylian Mbappé, quand celui-ci évoluait encore au club.
Le match dont vous êtes le plus fier ? Un déplacement au Bayern (1-0, le 23 novembre 1994). Comme on était déjà qualifiés, Luis (Fernandez) a aligné ceux qui ne jouaient pas trop, comme moi, Pascal, Oumar Dieng, (Jean-Philippe) Séchet... Pendant qu'on s'habillait dans le vestiaire, on a entendu Bernard Brochand (le président de l'association du PSG à l'époque) qui, alors qu'il était dans le couloir, s'est exclamé en découvrant la compo : "Mais c'est quoi cette équipe de merde ?" Ça nous a bien mis en confiance... Finalement, on fait un match extraordinaire et on gagne 1-0.
Et le match le plus étrange auquel vous avez participé ? Le fameux PSG-Bordeaux (2-3, le 29 mai 1999, qui a permis aux Girondins d'être sacrés champions, aux dépens de l'OM). Ce match, on ne l'a pas faussé mais disons qu'on l'a joué en dilettante, on n'était pas à 100 % de nos capacités. Quand Adailton a égalisé à 2-2 (79e), on l'a limite insulté, mais le pauvre ne comprenait rien à la situation car il ne parlait pas français... Bon je comprendrais que mes propos puissent fâcher mon ami Rolland (Courbis, qui entraînait alors l'OM). Mais j'ai une question à lui poser : qu'aurait-il fait s'il était dans notre situation, c'est-à-dire si l'OM accueillait Bordeaux et que le PSG aurait été sacré en cas de match nul ? Ils auraient tous eu 40 de fièvre les Marseillais, non ?
Votre plus grand regret ? Je n'ai aucun regret. Je trouve juste dommage que, souvent, quand on me faisait entrer sur le terrain, l'équipe commençait à prendre l'eau et on me confiait le mauvais rôle, celui de mettre de l'impact. Et huit fois sur dix, j'avais droit rapidement à mon carton jaune. C'est devenu un sale délire, j'ai reçu le Ballon de Plomb (une récompense satirique attribuée par les Cahiers du foot) et on a dit que j'étais un coupeur de jambes. Sauf que je n'ai jamais blessé un joueur.
Le joueur actuel qui vous ressemble le plus ? Personne... Et tant mieux (il s'esclaffe) ! Passer pour un nettoyeur, ce n'est pas fun. »
Aujourd'hui, Francis Llacer vit loin du monde du foot et même du PSG, dont il a été pourtant l'un des joueurs emblématiques : « Avant, j'avais une loge au Parc, mais j'ai arrêté, ça devenait un peu lourd, beaucoup de supporters venaient me voir, m'appelaient Cisco comme si j'étais leur pote et ignoraient ma femme, alors qu'elle était juste à côté de moi. » Il partage désormais son temps entre Lille, où il a un temps eu « une affaire immobilière qui s'est mal terminée », Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), où il possède un pied à terre, Naples, dont sa compagne est originaire, et Xativa, une commune espagnole au sud de Valence, où il gère « des terres qui appartenaient à (ses) grands-parents ».
|
|