Alors, je vais tenter de mettre au clair ce truc de "mental" ou sens large, pourquoi je semble focalisé là-dessus.
Nous avons toutes et tous ici, je crois, une assez longue "carrière" de supp' malherbiste, avec les yoyos que l'on sait. Il me semble que pour tout le monde ici, (c'est mon cas, et détrompez-moi si nécessaire), une grande part de l'amour voué à ce club émane d'un truc un peu romantique, un club très moyen qui par grinta, abnégation, pressing, kick and rush et enflammages improbables, a été capable, à maintes reprises, de chatouiller plus haut que son standing moyen, a fait bien souvent mieux que ce que l'on imaginait "sur la papier". (d'ailleurs, souvent, sur le papier, on imagine rien).
On a connu des saisons où on surperformait, d'autres où l'on était à notre place, d'autres où l'on était en dessous. On a connu des effectifs plus forts que d'autres, des beaucoup plus bancals que d'autres, et on a connu toutes les configs (tenir notre rang malgré un effectif bancal, surperformer par rapport à l'effectif, ou sous-performer avec un effectif plus cossu que d'autres années (etc... je vais pas vous faire toutes les configs, vous avez compris l'idée)). (enfin, je crois qu'on a jamais sur-performé avec un effectif plus cossu que d'habitude).
Le fait de se retrouver dans l'un ou l'autre des cas dépend de plein de facteurs, mais il me semble que le principal est le mental. Au sens large. Ça peut être l'alchimie humaine dans l'effectif ou les clans dans le vestiaire, l'entente technique entre deux gars (Gravelaine disait de Paille "on était pas copains mais ensemble il se passait un truc en plus), le talent des chefs d'orchestre, le mental qui guide le physique (le fait que tu cours plus vite, plus longtemps, que tu te déchires pour tes potes, pour le coach, les supps, le maillot ...) mais tout ça, ça ne se décide pas. Le talent individuel joue énormément, mais le mental au sens large en est un putain de facteur multiplicateur ou diviseur.
Certes le travail quotidien est là pour faire que tous et chacun soient dans les meilleures conditions, là où je ressors ce truc de mental c'est qu'on a fait des saisons géniales avec le coach le plus nul qu'on ait eu (Dumas), on a fait du bon, du moyen et de la merde avec le même (Garande), et un super type talentueux (Moulin) a eu un mal fou à remettre le club vers la ligne de flottaison sans qu'on ait rien à lui reprocher.
Cette alchimie qui se créée ou pas, cette spirale négative qui s’enclenche ou pas, tout ça se joue à rien. Un contre favorable, un poteau rentrant de Mendy à Metz ou hier soir, un dégagement qu'arrive pas dans le cul d'un de nos joueurs ... il faut le supplément d'âme, le mental, l'alchimie, la réussite pour que la pièce tombe du bon côté. Après avoir touché le fond contre Troyes, il me semble que ce que l'on met en place depuis est de nature à permettre que la pièce tombe du bon côté. Quand ? Je sais pas, on espère le plus vite possible. Quand je vois l'équipe actuelle, elle finira à sa place quoiqu'il arrive, mais je serais pas étonné si c'est 14e, 8e, ni c'est 4e. Le mental, l'alchimie, l'âme, la réussite, c'est ce qui ne se commande pas, ce qui déjoue les probas (ce qu'on aime chez Malherbe), ce qui fait que Rodez passe un tour de barrage l'an passé, ou que Sainté monte malgré un début de saison calamiteux, après avoir viré un coach qui les avait pourtant conduit aux portes de la L1 la saison précédente. C'est que tu peux battre Lyon en mettant Alex Rayneau face à Juninho. Di Méco disait il y a quelques-mois que l'OM qui bat Milan est moins fort que celui que perd à Bari contre Beograd. Ils n'auraient jamais battu Milan avec un effectif plus faible s'ils n'avaient pas perdu contre l'Etoile Rouge avec la meilleure équipe qu'ils n'aient jamais eue. (Disait-il).
Tout ça pour dire que pour moi, c'est principalement une question de mental qui fait que la pièce tombe du bon côté, que t'as un contre favorable, qu'un des 4 poteaux de Mendy rentre, que la main du Ruthénois est sifflée, que le cul de Gaucho est ailleurs que sur la trajectoire du dégagement ... et que quand je vois l'équipe actuelle, il me semble qu'il faudrait pas grand chose pour métamorphoser positivement et durablement son visage. Comme il est possible que ça n'arrive pas et qu'on finisse dans le ventre mou. Mais je vois pas comment on peut supporter un club sans attendre de lui l'impossible ni connaître Malherbe aussi bien que l'on ne le connaît sans savoir qu'il en est, aussi, capable.
_________________ Sous l’Iris, sous la peau
Sous les ongles et dans l’étau
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