Hastings a écrit:
Peut être oui, mais pas que. Il y a je crois une vraie différence de stratégie à long terme, à savoir faut il tenter de faire passer le programme tel quel jusqu'à ce que le gouvernement soit censuré par les autres partis réunis (ce qui permet de rejeter la faute sur eux en vue des élections suivantes), ou bien fait il tenter d'exercer le pouvoir de façon "responsable", quitte à risquer de ne pas faire grand chose du dit programme, puisque les autres partis le rejettent en bloc (mais bon au moins ça permet de ne pas avoir un gouvernement trop à droite pendant ce temps là).
Je ne vois pas l'alternative comme ça. Je vois plutôt faut-il s'arc-bouter sur une méthode dont on sait qu'elle ne gagnera jamais et donc ne jamais rien appliquer du tout ou faut-il saisir la moindre occasion d'en appliquer un peu pour petit à petit gagner la crédibilité qui fait défaut à l'autre méthode afin d'aller le plus loin possible ensuite ?
La politique, c'est aussi trouver le point d'équilibre entre ce que Je voudrais faire, ce qu'il est possible de faire (c'est déjà pas la même chose et c'est généralement moins ambitieux car il faut tenir compte "des réalités", c'est à dire des résistances) et ce que le pays est capable d'encaisser (a priori nos idées ne sont pas vraiment majoritaires et Je ne vois pas comment on peut passer outre). Et au final, il restera toujours la même question : vaut-il mieux faire "ce qu'on peut" car ce serait déjà ça ou vaut-il ne rien faire du tout parce qu'on veut tout ou rien ? Et cette question, elle est forcément, dans une démocratie, mise en parallèle avec la majorité dont on dispose. Si on en a une, OK, c'est open bar. Si on l'a pas, c'est déjà plus la même tisane.
Si on a une majorité, alors il faut faire le moins de compromis possibles. Si on l'a pas, il n'est pas possible de faire autrement, sauf à ne rien faire.
J'ajoute que le comportement des états-majors et de leurs militants, LFI et PS inclus font honte aux électeurs de gauche qui n'ont pas voté pour ça. L'urgence, elle va être de démanteler ces chapelles pour une maison communes : les militants ne suivront sans doute pas, mais on s'en fout, l'électorat n'attend que ça. Vraiment : des gens de gauche qui pensent à la gauche et pas à leur chef. Aujourd'hui, ça n'existe pas.