Le drame de Nantes est quand même hyper bizarre. Désolé pour la victime, le football français enchaîne les incidents lamentables, c'est triste.
Titideroin a écrit:
Ah ça recommence "la menace c'est l'extrême droite". Plus de 230 victimes en France de l'islamisme depuis 15 ans, 0 de l'extrême droite mais c'est plus simple de les montrer du doigt. Ça va être comme d'hab, Darmanin va condamner, marche blanche, puis ça va recommencer.
Rien que l'an passé, y'avait eu
cette attaque ci (3 morts).
Et plus généralement :
Citation:
Le terrorisme d'extrême droite, cet autre péril qui monte
L'Opinion
mercredi 25 octobre 2023
Nina Jackowski
Si l'islamisme reste la principale menace terroriste en France, celle d'extrême droite, qui la suit de près, est en augmentation.
Les projets d'attentats d'extrême droite, s'ils demeurent moins nombreux ceux fomentés par des terroristes islamistes, sont considérés par les services de renseignement comme le péril émergent. Selon le dernier rapport d'Europol, en 2022, la France totalisait 35 % des interpellations réalisées en Europe en lien avec le terrorisme d'extrême droite, une proportion qui montait jusqu'à 45 % l'année précédente. Le Centre de recherche sur l'extrémisme de l'université d'Oslo mesure la violence et le terrorisme d'extrême droite au sein de 18 pays d'Europe de l'Ouest, ainsi qu'en Océanie et en Amérique du Nord.
Emmanuel Macron a créé la surprise, depuis Jérusalem mardi, en plaidant pour « bâtir une coalition internationale contre les groupes terroristes » dédiée au Hamas, inspirée de celle ciblant Daech. Au même moment à Paris, se tenait une conférence organisée par la Fondation Jean-Jaurès qui appelait à ne pas négliger une autre menace : celle du terrorisme d'extrême droite.
L'histoire du Centre de recherche sur l'extrémisme (C-REX) de l'université d'Oslo en témoigne. Fondé après les attentats de juillet 2011, où le néonazi Anders Behring Breivik a tué 77 personnes en Norvège, ce centre entend apporter des données fiables dans ce domaine qui en manque. Anders Ravik Jupskas est nommé à l'époque directeur adjoint de ce qui deviendra le plus important espace de recherche dédié exclusivement au terrorisme d'extrême droite. Le chercheur comprend que depuis 2001, aux Etats-Unis comme en Allemagne, plus de personnes ont été tuées par des assaillants d'extrême droite que par des islamistes.
En France, la situation est inverse: la menace islamiste reste supérieure. Ce qui n'empêche pas le nombre d'attaques menées par l'extrême droite d'y augmenter, contrairement à la moyenne européenne, selon le Centre d'Oslo. Rien qu'en 2021, onze ont été recensées, contre sept en moyenne entre 2015 et 2020 (54 en tout). Cela reste moins qu'en Grèce ou en Allemagne, rapporté au nombre de la population. « Le débat public a tendance à se focaliser sur le terrorisme islamiste et à négliger celui d'extrême droite, car on se sent moins concerné par le second, qui cible des groupes spécifiques (musulmans, gays, antifa) et se contente de deux ou trois victimes à la fois », analyse le chercheur.
Passage à l'acte. Le profil des assaillants a connu une évolution notable dans le temps. Ils étaient bien plus jeunes dans les années 1990-2000 (55 % avaient entre 15 et 24 ans), qu'ils le sont depuis 2012 (12 % de cette tranche d'âge). Les plus de 35 ans, eux, sont passés de 10% à 59 % sur la même période. « Ils ont tendance à être plus isolés, repliés sur internet, avec des troubles psychiques », relève le directeur adjoint. Ce qui ne dépolitise pas le sujet. « Eric Zemmour, en tant qu'acteur politique, devrait être plus prudent, car il peut déclencher des passages à l'acte », estime-t-il. Comme Jean-Marie Le Pen de son temps ou Donald
Trump, le leader de Reconquête a canalisé des violences durant sa campagne électorale, avant que cela ne reprenne, selon le chercheur. « Certains individus, voyant Marine Le Pen et Eric Zemmour perdre électoralement, estiment que la seule chose à faire est de réinvestir la violence de rue », abonde le spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus.
« L'extrême droite ciblait historiquement les juifs, cela a changé », ajoute Anders Ravik Jupskas. En 2021, 80attaques ont ciblé des immigrés et réfugiés, 12 des personnes noires, 4 des musulmans, et une des juifs, selon le Centre. « Les personnes LGBT+ semblent être les nouveaux ennemis de l'extrême droite », complète le chercheur. Et le spécialiste Jean-Yves Camus de pointer: « la France vient de connaître son premier cas d'arrestation d'Incel [NDLR: contraction de « célibataires involontaires »]. » Soupçonné par la DGSI de fomenter une action terroriste, un jeune appartenant à ce mouvement masculiniste et misogyne né sur Internet, a été mis en examen fin septembre puis écroué.
Toutefois, étant donné la situation explosive au Proche-Orient qui rejaillit sur la France, la communauté juive pourrait désormais être davantage ciblée, estime le directeur adjoint du Centre. Qui conclut : « le soutien pour les partis d'extrême droite qui capitalisent sur la lutte contre le Hamas risque d'augmenter, car ils seront les plus visibles sur ce sujet. »